Le professeur André Mbata, a estimé dans une interview accordée à la rédaction de laprunellerdc.info que le futur dirigeant de la RDC « devra être un intellectuel résolument engagé à la cause de son peuple ». Pour lui d’abord  un intellectuel « c’est quelqu’un qui sait s’engager pour son peuple, quelqu’un qui ne travaille pas pour son bien personnel (on venait de parler d’une personne comme docteur Mukwege tout à l’heure) et il y en a d’autres, quelqu’un qui sait prendre des sacrifices pour son peuple, quelqu’un qui ne vient pas pour s’enrichir, pour l’avoir. Celui qui se préoccupe beaucoup plus de l’être que de l’avoir » dit-il. Dans cette interview  réalisée le samedi 10 mars, quelques heures après son intervention dans la conférence du collège Alfajiri à Bukavu, ce constitutionnaliste Congolais affirme que ce que le pays veut ce n’est pas de changer les pions dans le même système mais avoir des hommes nouveaux dans un nouveau système.

Pour lui, le mieux serait d’avoir une « transition sans Kabila » pour permettre d’avoir notamment une commission électorale nationale indépendante crédible qui peut amener le pays aux élections. Il n’est pas question de changer un médiocre par un autre médiocre ou un aspirant médiocre, tranche t-il. (Interview)



Quel type d’homme pour diriger la RDC en ce moment où on parle de l’alternance dans le pays. Avez-vous un portrait robot ?

Mbata : « Il devra être un intellectuel résolument engagé à la cause de son peuple. Nous avons besoin d’un type d’homme nouveau. Mais je dois vous dire que ce que nous recherchons, nous surtout au niveau de la société civile, ce n’est pas remplacer saint Paul par saint Pierre. Si ce pays doit vraiment renaître, il faut un homme qui soit capable d’amener au changement de système politique. Parce que si vous prenez un médiocre, vous le remplacez par un autre médiocre ou par un aspirant médiocre vous aurez les mêmes résultats.  Ce n’est pas ce que nous recherchons.

Nous devons tendre à une société d’excellence parce que ça ne sert à rien de changer des pions. Vous prenez un vieux camion vous le remplacer par un autre, ça ne sert à rien, un médiocre par un médiocre, ça ne sert à rien, un médiocre ou un ancien aspirant, ça ne sert à rien, il faut changer de système et alors il nous faudra un type d’homme nouveau capable d’impulser ce changement et c’est ça l’intellectuel dont nous parlons. Il y avait un vieux gouverneur à Kinshasa qui disait qu’on a juste changé de véhicule mais le moteur reste le même, nous ne voulons pas de ces choses là. Il faut changer le système politique, nous devons arriver à un système de bonne gouvernance, pas des gens qui arrivent au pouvoir pour s’enrichir, des gens corrompus qui ne pensent qu’à eux-mêmes et on en a vu; la plupart et on en a connu mais nous avons besoin d’un type nouveau, d’un système nouveau qui impulse un souffle nouveau à ce pays pour que ce pays vraiment démarre. Ce pays est devenu la rusée du monde, ce pays ne pèse plus sur le continent alors que c’est l’une des plus grandes puissances d’Afrique a 60% de cobalt, le pays le plus riche de la terre, il ne peut pas être habité par les hommes les plus pauvres et nous avons besoin de changer de système et des hommes nouveaux parce que ces hommes là on ne les manque pas, ils sont au milieu de nous et peuvent faire ce travail de transformation »

Et dans des conditions que vous avez peintes, est-ce qu’il faut toute de suite aller aux élections avec les mêmes acteurs ?

Mbata : « Nous sommes de ceux là qui ont dit que dans ces conditions actuelles où vous avez une CENI qui est en réalité une cellule de la majorité présidentielle, quelles élections vous pouvez avoir ! Toutes les élections ne sont pas démocratiques, on a besoin des élections libres, paisibles transparentes et crédibles et la CENI actuelle avec son équipe dirigeante a prouvé qu’elle est une cellule de la majorité présidentielle et vous être au courant des enregistrements qui avaient eu lieu à Kinshasa par exemple. Cette CENI n’est pas indépendante et elle ne peut pas amener à des élections crédibles ni paisibles parce que les élections conduites dans ces conditions avec une « machine à voler ou à tricher », des telles élections ne vont amener qu’à des confrontations, ça va amener à des nouveaux conflits, ça ne va pas amener la paix. La CENI telle qu’elle fonctionne actuellement ne peut pas nous amener à des élections paisibles, transparentes avec des résultats que tout le monde va accepter, vous le savez vous-même. C’est pourquoi nous avons dit qu’il nous fallait une période de transition qui soit dirigée par des gens qui ne seront pas candidats aux élections, des gens qui ne sont pas des professionnels politiques. Evidemment, il y a les gens qui ne sont pas d’accord mais il ne nous était pas interdit de penser parce que nous nous pensons que logiquement  dans des conditions actuelles, il fallait une transition citoyenne pas des gens qui ne soient pas des politiciens traditionnels pour nous amener à des élections vraiment libres, transparentes, paisibles et crédibles ». (Honneur-David Safari. laprunellerdc.ifo)
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