Le Parti lumumbiste unifiĂ© -PALU- a jouĂ© une mauvaise carte de candidature Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle. Disposant d’une base Ă©lectorale Ă  travers l’ensemble du pays, avec un fief confortable dans l’ex-Bandundu, le parti gizenguiste a fait une fausse affaire en menant en interne une guerre des tranchĂ©es sans merci entre ses propres cadres. Alors que le parti attendait le retour de l’ascenseur de la part du PrĂ©sident Joseph Kabila qu’il a soutenu durant deux mandats consĂ©cutifs -2006 et 2011- Ă  la prĂ©sidentielle, rien n’a Ă©tĂ© fait dans ce sens. L’autoritĂ© morale du Front commun pour le Congo -FCC- a prĂ©fĂ©rĂ© botter en touche en jetant son dĂ©volu sur un dauphin issu, non pas des rangs du PALU, mais du Parti du peuple pour la reconstruction et la dĂ©mocratie -PPRD. C’est Emmanuel Ramazani Shadary, secrĂ©taire permanent du PPRD, qui a Ă©tĂ© choisi pour porter les couleurs du FCC Ă  la prochaine prĂ©sidentielle. Une vĂ©ritable gifle infligĂ©e au PALU par son alliĂ©.

Du coup, le PALU a perdu la boussole. Alors que le parti clamait haut et fort qu’il allait prĂ©senter ses candidats Ă  tous les niveaux, il s’est embourbĂ© dans une guerre fratricide. Certains de ses membres ont adhĂ©rĂ© au FCC sous la houlette de Joseph Kabila, notamment ses ministres au sein du gouvernement Tshibala, Martin Kabwelulu, Lambert Matuku Memas et NoĂ«l Botakile. Le second citĂ© est mĂŞme Ă©cartĂ© de la course Ă©lectorale pour cause de dĂ©tention d’une nationalitĂ© Ă©trangère. Combattu par certains cadres membres de la direction politique du PALU, Adolphe Muzito dont les sorties mĂ©diatiques Ă  travers l’UniversitĂ© populaire lui ont attirĂ© les faveurs de nombreux militants du parti gizenguiste et d’une bonne frange de la jeunesse de tous les horizons, s’est prĂ©parĂ© en consĂ©quence. DĂ©mis de ses fonctions de secrĂ©taire permanent du PALU chargĂ© des questions Ă©lectorales en mai 2018, il a pris acte et s’est dit prĂŞt Ă  s’assumer au cas oĂą les instances du parti ne prĂ©senteraient pas de candidats Ă  tous les niveaux, surtout Ă  la prĂ©sidentielle.

Il a pris son courage Ă  deux mains en passant Ă  la vitesse supĂ©rieure avec le dĂ©pĂ´t de sa candidature Ă  la prĂ©sidentielle. Le PALU l’a suspendu pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e l’accusant d’aller Ă  l’encontre des directives du parti. Cette suspension a constituĂ© une arme fatale aux ambitions de Muzito de briguer la magistrature suprĂŞme. Le 08 aoĂ»t 2018, le secrĂ©taire permanent et porte-parole du PALU, Lugi Gizenga, a créé la sensation en dĂ©posant la candidature Ă  la prĂ©sidentielle d’Antoine Gizenga d’autant que l’Ă©tat de santĂ©, l’âge avancĂ© et sa dĂ©mission du poste de Premier ministre le 25 septembre 2008 faisaient les choux gras des journaux et des rĂ©seaux sociaux. Beaucoup d’observateurs ont vu dans cet acte, une action diligentĂ©e contre la candidature de Muzito. A la ligne d’arrivĂ©e, la CENI a renvoyĂ© Gizenga et Muzito Ă  leurs Ă©tudes. ConsĂ©quence dramatique: le PALU n’a pas de candidat Ă  la magistrature suprĂŞme. Le parti gizenguiste va dĂ©sormais compter sur les alliances. Certainement, Muzito sera du cĂ´tĂ© de l’Opposition. Il a saisi la Cour constitutionnelle en procĂ©dure du contentieux Ă©lectoral, après avoir clairement exposĂ© son opinion sur la manière dont son dossier a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©. Lugi Gizenga quoique diminuĂ©, en a fait de mĂŞme. Suspense.

Octave MUKENDI
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