* Patron du Rassemblement/Limete, Félix Tshisekedi a quitté le pays la veille de la manifestation.
Annoncée avec fracas, la marche du Rassemblement n’a plus eu lieu. Faute de marcheurs. Les rues de la capitale étaient plutôt désertes. L’itinéraire que devait suivre les manifestants avec comme point de chute le Palais de la Nation, n’a reçu aucun marcheur. Les différents leaders de l’Opposition qui devaient ouvrir la procession étaient invisibles. A l’instar de Félix Tshisekedi lui-même qui a choisi la veille de la " grande manif " pour … quitter le pays. Le président du Rassemblement/Limete a effectivement pris un régulier d’Ethiopian Airlines pour Addis-Abeba avant - rapporte-t-on - d’aller ailleurs. On parle de Marrakech au Maroc où séjournait Moïse Katumbi. Le départ de Félix Tshisekedi vingt quatre heures avant la marche, ne pouvait raisonnablement augurer rien de bon. Si ce n’est jeter le trouble dans le chef des combattants. Pour emprunter au lexique martial, tout s’est passé comme si le commandant des opérations abandonnait les troupes juste avant la guerre. On peut imaginer la suite.

Les événements en cours dans notre pays bousculent non seulement la tradition politique, mais aussi ceux qui se sont donné le droit de le diriger à distance.
En RDC, la tradition veut que le Président de la République prononce le discours sur l’état de la Nation au mois de décembre. Cette fois, le Chef de l’Etat a parlé aux Députés et Sénateurs réunis en Congrès au mois d’avril. La bousculade qu’a engendrée cette parole prise à ce moment inhabituel ne se limite pas seulement à la date de l’allocution attendue, qui, dès son annonce, a suscité une très grande attention au sein de l’opinion publique.
Une autre surprise est apparue dans le contenu du propos lui-même. L’Homme qui a toujours fait preuve d’une extrême patience s’est clairement montré pressé de mettre rapidement un terme à l’imbroglio auquel les divisions au sein du « Rassemblement » risquaient de conduire la Nation congolaise. La presse congolaise a commenté ce discours dans tous les sens, sauf sous ce dernier aspect. Or, c’est sur ce point particulier ainsi que sur la brièveté du délai accordé au « Rassemblement » qu’il fallait mettre le doigt.
Depuis le 5 avril 2017, l’opinion publique savait que le Président de la République ne laisserait pas la RDC sombrer dans la non gouvernance suite à la dissension intestine au sein du « Rassemblement ». La tendance qui se réfère directement à Genval/Bruxelles doit maintenant assumer ses responsabilités. Quand bien même cette opposition apparaît maintenant divisée entre les modérés et les extrémistes.
La troisième surprise est venue du fait de la rapidité avec laquelle le Président de la République a désigné le successeur de Monsieur Samy Badibanga. Le Chef de l’Etat a puisé dans le même parti en respectant l’esprit et la lettre de l’Accord du 31 décembre 2016. Joseph Kabila est resté ferme et sourd aux atermoiements de ceux qui le conseillaient de tirer les choses en longueur. Les mêmes conseilleurs qui auraient ensuite chanté qu’il ne respecte pas les délais qu’il propose lui-même.
La quatrième surprise se réfère à l’échec de la manifestation prévue pour ce lundi 10 avril 2017. L’organisateur lui-même a abandonné ses troupes. Comme à chaque fois que les acteurs politiques de Limeté menacent de mettre le feu dans la Ville, Kinshasa s’est réveillé tardivement, mais rien n’est venu perturber la quiétude des kinois.
L’heure est désormais venue pour l’opposition congolaise de prouver de quoi elle est capable.Elle doit notamment montrer qu’elle est mûre, responsable et indépendante. Le prétexte de crier aux manœuvres attribuées à la Majorité pour diviser le « Rassemblement s’est effondré de lui-même. Le peuple congolais attend maintenant des réponses concrètes aux problèmes liés à son quotidien.

INGERENCE
A côté de ces surprises, il y a un étonnement : le nôtre. De quoi le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères belge se mêle-t-il ? Comment des Congolais, dignes de ce nom, peuvent-ils accepter qu’un étranger fasse le choix parmi nos opposants ? Est-ce pour avoir dénoncé les manœuvres orchestrées par l’affairiste Moïse Katumbi, que Monsieur Bruno Tshibala aurait perdu sa qualité d’opposant ? Qualité lui reconnue depuis plus de 40 ans. Comment cinquante ans après l’indépendance, des Congolais instruits, tant par l’histoire qu’à partir des réalités actuelles pourraient laisser au Gouvernement belge ou à l’Union Européenne le choix de celui qui doit diriger le gouvernement du Congo ? En plus, tous nous savons que ceux qui veulent nous assujettir ne peuvent pas choisir les meilleurs d’entre nous. Tout en assumant nos différences, nous nous devons de féliciter la branche de l’opposition qui a eu le courage de dire non aux diktats de ceux qui veulent nous imposer leurs hommes.
L’incapacité de l’opposition congolaise à se retrouver autour d’un leadership commun cache mal l’absence de vision et de programme qui caractérise ce groupe de personnalités, plus à l’aise dans la contestation que dans la proposition ou la concrétisation d’un programme politique.

DES PRETEXTES POUR NE PAS AVOIR A GOUVERNER

Pour utiliser un langage footballistique, l’opposition de Limete a botté en touche. La réponse donnée par le « Rassemblement », aile Limete, ce jeudi 6 avril 2017 ne convainc personne. Cette position, apparemment radicale,confirme la thèse exprimée ici et là. Depuis des décennies, l’UDPS, chaque fois que l’occasion se présente, s’abrite derrière des explications oiseuses pour éviter d’affronter les difficiles réalités du pouvoir et se voir jugé aux résultats.
Certes, il est plus aisé de passer pour le héros de la contestation avec des discours populistes et de recevoir les acclamations des étrangers que d’assumer le rôle de comptable de la réalité sociale de son pays. Puisque vous êtes incapables de vous mettre d’accord pour gouverner, acceptez alors que ceux qui savent résoudre leurs contradictions assurent la délicatemission de conduire la Nation.
Maintenant que, touchée par le patriotisme, la plus importante partie de l’opposition accepte de régler la question congolaise entre Congolais, l’impérialisme ne sait plus où donner de la tête.
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