La contre-offensive foudroyante des FARDC va influer sur les manœuvres politiques post-Concertations.

Au Nord-Kivu, les choses vont vite. Très vite même. La contre-attaque réussie des FARDC, assortie du retour dans le giron national de plusieurs localités et cités, ne sera pas sans conséquence sur les équilibres politiques post-Concertations nationales.

C'est la divine surprise ! La énième bravade du M23 aura été sans doute la provocation de trop. En réaction à ce pied de nez, les FARDC ont plus que riposté. Elles ont poursuivi les forces négatives jusque dans leur "sanctuaire". Des places fortes comme Kibumba, Kiwanja et Rutshuru centre sont tombées. Ou plus exactement ont été libérées. Un vrai succès militaire. Un début de victoire de la RDC contre ses ennemis qui ont fait le pari de la balkanisation du pays.

UNE AMBIANCE DETENDUE AU CONSEIL DES MINISTRES

L'onde de choc de ce haut fait d'arme - au propre comme au figuré- a déjà atteint Kinshasa. La rue jubile. Le pays officiel se félicite de ce coup de maître de l'Armée congolaise. Des échanges d'amabilités au premier degré se sont invités, hier, dans les différents cénacles du pouvoir. Même le très redouté- par certains- Conseil des ministres se serait déroulé dans une ambiance détendue. De quoi mettre du baume au cœur de Matata Ponyo et de son équipe. Pas seulement.

Tel ce bon vin qu'on sert à la fin, la success story en cours dans les montagnes du Kivu tombe comme un fruit inespéré dans l'escarcelle du Pouvoir rd congolais et par ricochet dans celle du… Gouvernement Matata. Plus qu'une simple aubaine, il s'agit de ce coup de théâtre heureux dont l'espace politico-diplomatique n'est pas exempt. Bien au contraire.

L’EXEMPLE SYRIEN

Début septembre 2013, la Syrie de Bachar Al Assad était à deux doigts de frappes occidentales. L'armada américaine n'attendait que le feu vert de la Maison-Blanche pour larguer son déluge de feu. En dernière minute, l'autre grand de ce monde, la Russie, a sorti l'ultime joker de son chapeau : contrôle de l'arsenal chimique de Damas. Et du coup, la menace militaire qui était imminente s'est estompée !

Sous le soleil de plomb kinois, la percée inattendue des FARDC bouscule quelque peu l'agenda post-Concertations nationales. Certains diraient même qu'un pan important de résolutions de la grand-messe politique du Palais du peuple se voit vidé d'une partie de sa substance.

Ces assises avaient été, en effet, organisées pour essentiellement renforcer la cohésion nationale face au danger de balkanisation du pays. Et le Gouvernement issu des entrailles de ce forum devrait avoir entre autres pour mission de reconquérir les territoires sous occupation des forces négatives au premier rang desquelles le M23.

Voilà que les FARDC sont en passe de régler la question sans attendre la mise sur pied de l'ordre post- concertations. Cette nouvelle donne ne peut pas ne pas influer sur la suite des événements politiques dans le microcosme kinois. La politique étant une affaire de séquences sur fond de rapports de force, les données sur lesquelles se concoctait le nouveau modus vivendi politique ne sont donc plus exactement les mêmes !

UN BONUS POUR L’EQUIPE MATATA

Si l'ouverture est toujours un impératif pour faire bloc face à la menace existentielle sur le pays, son ampleur ne saurait, cependant, rester la même. Les FARDC ayant fait bouger les lignes avant l'avènement du Gouvernement dont précisément la mission était celle-là. Ironie de l'agenda ? Coup de pouce du destin ? Simple coïncidence ? Toujours est-il que c'est à un Gouvernement en quasi affaires courantes que revient la palme de reconquête des territoires occupés. Matata Ponyo ainsi que ceux de ses ministres méritants peuvent boire du petit lait.

Certes, Joseph Kabila a déjà achevé de faire la démonstration que ses voies sont insondables. Nul autre que lui ne sait la carte qu'il va abattre pour la très convoitée Primature. Mais, nul doute que les bonnes nouvelles du front peuvent apparaître comme un bonus à l'actif du Gouvernement Matata. Dans la course à la Primature, les jeux sont ouverts. Très ouverts. Et à l'instar de la contre-attaque surprise des FARDC, un coup de théâtre, avenue Roi Baudouin, n'est pas exclu. José NAWEJ
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