*L’arrivée à Kinshasa de John Kerry, Secrétaire d’Etat américain chargé des questions africaines, avait suscité certaines attentes au sein d’une frange importante de la classe politique congolaise, plus précisément dans l’Opposition. 


Mais aussi, du côté de la société civile. Selon quelques recoupements, celles-ci s’attendaient à ce que le chef de la diplomatie américaine vienne en appui à leur campagne actuelle contre la révision constitutionnelle, avec son corollaire, cette lutte montée en épingle contre l’éventualité, pour Joseph Kabila, de briguer, semble-t-il, un troisième mandat, à l’horizon 2016. Des memoranda avaient même été produits à son attention afin de ‘’pousser’’ ou, du moins, ‘’forcer’’ John Kerry à mettre « le pouvoir » en garde et, si besoin en était encore, à lui en admonester ouvertement. Rien de tel, rien alors…si ce n’est ce rappel au respect du processus constitutionnel et cet appel à la fixation du calendrier des élections, à l’exigence de l’organisation des scrutins crédibles et transparents.

Puis, enfin, des encouragements, pour la suite du travail de la reconstruction et la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Mais, qui a dit que Kabila, le Magistrat Suprême et Garant de la Constitution, voulait se dédire, en marchant contre cette même Constitution. Alors que le 20 mars 2014, devant la Majorité Présidentielle, il avait déjà réaffirmé, lui-même, son attachement indéfectible à la loi des lois.

Les tenants de ces attentes se sont faits forts, non pas seulement du comportement du Président français, François Hollande, lors du sommet de la Francophonie tenu à Kinshasa en 2012, mais aussi et surtout à la démarche, en 1997, de Bill Richardson auprès de Mobutu, alors, acculé par la rébellion. L’émissaire américain était, en effet, venu à Kinshasa pour demander à Mobutu de quitter le pouvoir, sinon son corps serait traîné dans les rues de la capitale comme un chien. Et Richardson en avait fait un compte rendu à la presse sur le perron même de la résidence de Mobutu, au camp Tshatshi.

Au décompte final, l’on peut se rendre compte qu’il n’en a pas été le cas avec John Kerry et qu’au contraire, il semble s’être dégagé une identité des vues entre les préoccupations de Washington pour l’avenir de la RDC et des Congolais dont l’action gouvernementale impulsée par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a été vivement saluée.

 Plus encore, Kerry a reconnu les efforts de Kabila et l’en a félicité. « L’héritage de Joseph Kabila est très important pour ce pays. Par rapport aux années antérieures, son bilan est satisfaisant. Car, il a pu gérer la problématique de la sécurité dans l’Est du pays », a-t-il déclaré, ajoutant que « la paix en RDC est une priorité du Président Barack Obama et de moi-même ».

Ce qui est aussi le cas pour Kabila et le Gouvernement Matata qui, comme pour Kerry et les USA, sont préoccupés par le rétablissement de l’autorité de l’Etat et des services publics dans des zones autrefois occupées par différentes rébellions et groupes armés. Les réformes de l’armée, de la police, des services de sécurité, mais aussi de l’administration publique procèdent aussi de cette préoccupation.

Autre point d’identité de vues entre Kerry et Kabila, l’organisation des élections. Alors que les opposants et une certaine frange de la société civile boudent l’actuelle CENI et en appelle même à la démission du Président de son bureau, Muholongu Malumalu, John Kerry a manifesté l’intérêt de Washington pour ce processus électoral.

C’est ce qui a justifié son entretien avec le Président de la centrale électorale congolaise. Les USA ont, de surcroît, décidé d’octroyer une enveloppe de Usd 30 millions à la CENI, comme contribution à l’organisation des élections, voulues crédibles et transparentes.

Qu’en est-il, alors, des préoccupations de l’opposition par rapport à la gestion du pouvoir ? Il faut dire tout de suite que cet aspect de l’actualité n’est intervenu que d’une manière incidentielle dans la conférence de presse de John Kerry qui l’a évoqué en réponse aux questions de la presse.

L’on notera aussi que l’émissaire américain s’est montré plutôt généraliste dans son abord du sujet, lorsqu’il a indiqué que "l’horizon 2016 annonce l’organisation des élections en Afrique.

Il y aura quinze scrutins présidentiels et 30 élections législatives », avant d’ajouter, sur insistance de la presse, que « nous avons des mandats dans notre pays. Nous les respectons depuis des siècles. Nous demandons à d’autres pays d’en faire autant ".

 Sur Joseph Kabila à ce même sujet, rien de spécifique dans les propos de John Kerry, sinon son observation selon laquelle le Président congolais est encore jeune et qu’il peut encore servir son pays.

En tout et pour tout, et contrairement aux attentes de l’opposition, il y a lieu de constater que John Kerry n’est pas venu à Kinshasa avec une chicotte ou des mises en garde sévères de Washington à l’endroit de Joseph Kabila par rapport à la question des mandats électoraux. L’émissaire de Washington s’est plutôt inscrit dans la démarche de la paix pour le développement que dans des préoccupations politiques qui taraudent, très souvent, les esprits des acteurs politiques congolais.

La Pros.

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