9 mai 2012- 9 mai 2014, le Gouvernement Matata vient de totaliser, jour pour jour, deux ans d’existence. L’heure est donc au bilan. Que d’événements se sont produits dans différents domaines pendant cette deuxième année, permettant ainsi à la population de juger l’action de l’équipe en place : la guerre dans l’Est de la RDC, la poursuite de la bancarisation, la stabilité du cadre macro-économique, les concertations nationales, l’accident du train au Katanga, l’amélioration des transports en commun, les incidents de Kikwit, la poursuite de la révolution de la modernité, la sécurité nationale, la diplomatie, etc. Qu’en pense réellement l’opinion ?





A l’issue de l’enquête par sondage réalisé  du 05 au 06 mai 2014, couplée avec la courbe d’évolution des cotes   sur l’action du Premier Ministre, il se dégage une cote   moyenne de 61% d’opinions favorables à Matata Ponyo,  pour l’ensemble des réalisations enregistrées depuis mai 2012. Après une difficile entrée en matière, la rigueur du chef du gouvernement semble avoir convaincu plus d’un congolais. On lui reconnait la stabilité macroéconomique dont les effets sont de plus en plus perceptibles sur le quotidien de la population, le succès diplomatique qui a permis au pays de redorer son image de marque, la montée en puissance de l’armée congolaise, la fin du phénomène Kuluna dans la capitale, le retour des transports publics, la réussite de la bancarisation et le bon encadrement de la révolution de la modernité. Même si le panier de la ménagère tarde encore à trouver sa garniture d’autrefois, il se dégage l’unanimité sur les efforts du gouvernement pour la stabilité des prix sur le marché. Le taux de change est resté inchangé depuis deux ans et certains phénomènes tels que le délestage s’éloignent peu à peu,  du vocabulaire kinois pour céder place à d’autres débats : « Bandal, c’est Paris ou Lemba ? ». Pour cette catégorie d’enquêtés,  le bilan de l’an deux du gouvernement Matata Ponyo est incontestablement positif. Pour elle, la construction des écoles et l’ouverture officielle de l’hôpital du cinquantenaire sont  des faits supplémentaires de l’action positive du gouvernement Matata. Par contre,  22% de la population trouvent que ce bilan est très mitigé et 10% le jugent largement négatif. Pour cette catégorie d’enquêtés, plusieurs problèmes enregistrés depuis mai 2012 apportent la preuve de l’échec de l’équipe Matata. Il s’agit, note-t-elle, du dernier naufrage sur le lac Albert pour lequel la réaction du gouvernement a été moindre et tardive, des incidents de Kikwit, de l’accident du train au Katanga et surtout,  des expulsions des Congolais de Brazzaville, sans oublier le vide criant sur l’accès de la population aux besoins vitaux. Chacun de ces faits attire des critiques les plus acerbes contre  le  gouvernement.  D’où, l’appel à plus de boulot, pour convaincre.  Dans le top 10 des ministres ayant marqué l’action du Gouvernement pendant les deux ans figure :
  1. Raymond Tshibanda qui se maintient à la première position, malgré la situation de crise diplomatique qui a surpris la RDC suite au refoulement massif des Congolais résidant au Congo Brazzaville. Il totalise une moyenne de cote de  62% de bilan positif sur les deux ans. Il est vu comme l’un des brillants ministres du cabinet Matata. Tout feu tout flamme, le ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie a été, au côté du Chef de l’Etat, la plaque tournante dans la bataille diplomatique engagée par le gouvernement de la République pour faire entendre la voix de la RD-Congo face à la guerre d’agression qui lui a été imposée par ses deux voisins. Aussi, Tshibanda a réussi l’organisation du XIVème Sommet de la Francophonie ainsi que d’autres sommets de Chefs d’Etats et de gouvernement des organisations sous-régionales dont la RD-Congo est membre. A Kampala, malgré des pressions étrangères, le chef de la diplomatie congolaise a défendu bec et ongle la position du gouvernement aux pourparlers avec le M23, ce qui lui a attiré une très grande sympathie de la population RD-Congolaise. Il garde le maillot jaune du Gouvernement depuis son investiture jusqu’a à nos jour ou le remaniement se dit imminent.
  2. Richard Muyej Mangez (58%) : pas aisé d’occuper le siège du ministre de l’Intérieur dans un pays en plein conflit armé. Ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières, Richard Muyej en paie les frais. Petite et grande criminalité, conflit de pouvoir coutumier, une décentralisation mal comprise et contestée… tels sont les maux que le N°1 de la sécurité RD Congolaise a hérités. Le manque de professionnalisme de la Police Nationale Congolaise, les conflits répétés entre institutions provinciales…C’est avec tact qu’il a pu relever le défi sécuritaire de tous les grands rendez-vous nationaux et internationaux. Sans relâche,  il a déployé des efforts supplémentaires pour la professionnalisation de la police et des services de sécurité. Pour les Kinois ; il partage le succès de l’opération ayant permis à la capitale d’être débarrassé des jeunes délinquants surnommés Kuluna. Il se pointe depuis plus de trois mois à la deuxième marche du gouvernement.
  3. Lambert Mende Omalanga (56%)jouit d’une forte montée en puissance. Le Ministre des Médias, chargé des relations avec le Parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté est resté égal à lui-même. Poignant, attentif, prompt à la réaction…Lambert Mende est resté inégalable dans la défense de la position du gouvernement en toute circonstance. Pour le besoin de la cause, il s’est défait de son costume de bureau pour enfiler un habillement adapté au terrain à l’écoute de la jeunesse dans les quartiers les plus reculés de Kinshasa. Considéré comme le meilleur porte parole du gouvernement, Lambert Mende n’a cependant pas été un excellent ministre des Médias. Le secteur demeure pauvre, désorganisé et la fameuse aide du gouvernement promise n’a jamais été effective. De même, ajoute les enquêtés, le processus de la mutation de l’analogie vers le numérique bat de l’aile.
  4. Au coude à coude avec le Ministre des medias, Fridolin Kasweshi Musoka (56%) se dispute la troisième place du top 10. les Kinois lui reconnaissent l’effort fourni dans pour la construction des routes dans la quasi-totalité des communes de la capitale mais exigent plus de qualité.
  5. Félix Kabange Numbi (55%). De la campagne de lavage des mains sales à l’opération des soins gratuits dans l’Est de la capitale qui a renforcé l’estime du Chef de l’Etat dans ce coin de la ville dite le plus dur,  le ministre de la Santé publique présente un bilan au dessus de la moyenne. Durant tout son mandat, toutes les campagnes de vaccination organisées ont été totalement réussies, des épidémies de choléras combattues et réussies. Cependant, la mobilisation des bailleurs des fonds pour la lutte contre le VIH Sida n’a pas été au rendez-vous. Si l’installation des matériels modernes de l’imagerie à la clinique Ngaliema traine encore le pas, dans les Provinces, des tonnes des médicaments et leurs conditions d’usage pour toute la population sont déjà disponibles. C’est une première depuis le début de la troisième République. Il jouit également d’une opinion favorable grâce au contrôle initié dans le secteur des dépôts pharmaceutiques ou régnait l’anarchie.
  6. Maker Mwangu Famba (54%). Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel depuis 2006, Maker n’a plus rien à prouver. Des résultats des examens d’Etat en temps record, à la construction de plus de 100 écoles à travers tout le pays, que des grandes réalisations inscrites à l’actif de l’actuel ministre de l’EPSP.
  7. Patrice Kitebi Kibol Mvul (54%). L’actuel ministre des Finances s’en sort pas mal. C’est un homme de contact. Infatigable, il ne s’est pas lassé de voyager ou de tenir des grandes réunions pour convaincre des institutions financières internationales à reprendre leur coopération avec la RD-Congo. Côté gestion, le ministre est réputé pour sa gestion rigoureuse des finances publiques, respectant à la lettre des instructions du Premier ministre. Si Kitebi est champion côté gestion, la mobilisation des recettes ne suit pas, à en croire certains enquêtés.
  8. Geneviève Inagosi (53%). Journaliste de formation, la ministre du Genre et de la famille n’a eu besoin que d’un peu de temps pour s’acclimater et donner le meilleur d’elle-même. A son actif, plusieurs lois votées et d’autres sous examen au Parlement pour plus de protection de l’enfant, de la femme et de la famille de manière générale. Elle a marqué positivement la célébration de la journée du 08 mars 2014 par des réflexions et autres colloques en lieu et place des célébrations folkloriques d’autrefois. Elle est la seule femme ministre du gouvernement MATATA à avoir franchi la barre de 50%, alors que ses collègues peinent à aller au-delà de 20%. 
  9. Justin Kalumba Mwana Ngongo (52%). Bousculé par les nombreux accidents qui clôturent les deux ans de Matata à la primature, le Ministre des transports sauve sa peau suite à des actions à impact visibles dans la ville notamment les bus Transco qui desservent les routes de Kinshasa, il fait partie des rares ministres à avoir fournit des efforts considérables pour produire un travail de qualité dans un pays ou le transport est un calvaire. Il crée ainsi la surprise aux yeux des Kinois habitués aux transports déshonorants depuis la disparition des Sotraz, Otcz et autres. Outre le transport en commun Transco, la population a accueilli chaleureusement l’idée des crédits automobiles  octroyés aux transporteurs privés.
Daniel Mukoko Samba (51%). Le Vice-premier ministre et ministre en charge du Budget est le rare des ministres du cabinet Matata à avoir réalisé plusieurs actions et qui, pourtant, passe presqu’inaperçue dans l’opinion, du point de vue performance. Durant près de deux années passées au Budget, à son actif on note notamment, la bancarisation de la paie de fonctionnaires de l’Etat réussie à plus de 60%, la lutte contre le coulage des recettes publiques, l’augmentation du budget pour l’exercice en cours, l’encadrement des dépenses et des recettes publiques. Cependant, le VPM en charge du Budget a eu beaucoup de mal à réussir la dédollarisation de l’économie nationale. C’est à peine que les prix des articles commencent à être fixés en francs congolais, bien que les transactions, elles, se font toujours en devises. Il totalise 51% d’opinions favorables.

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