*La nature a horreur du vide, dit-on. Que serait devenu le pays, si depuis le 23 octobre 2013, Matata avait jeté l’éponge ? Difficile à répondre. Et, pourtant, tel un couperet, l’effet que l’annonce de cette nouvelle avait suscité, en son temps, ne rassurait guère que l’équipe actuelle pouvait encore espérer, ni bénéficier d’une quelconque prolongation aux affaires, fût-elle de fait. Dans les calculs, c’est facile de compter les mois. Tenez ! 



 Dans quelques jours, cela fera au total, huit mois de longue attente. Entre-temps, la psychose et la léthargie s’y sont mêlées, sous le couvert d’une gestion minimale dictée par des impératifs d’une période maussade où des engagements sur le long terme dans les différents secteurs clés de la nation, sont sujets à des autorisations spéciales.

 Des mouvements, en termes de sortie, ont été strictement limités, selon les angles tracés par la lettre du Premier Ministre qui instruisait, faut-il le rappeler, ses ministres et vice-ministres à s’en tenir à une certaine discipline ainsi qu’à l’orthodoxie financière, en attendant le nouveau ‘’Bébé’’, en marge de concertations nationales et, surtout, dans le souci de favoriser la cohésion nationale. S’il est admis qu’il ait, aujourd’hui, huit mois dans le ventre des cogitations politiques, son arrivée naturelle, à en croire les avis des spécialistes en matière de consultation prénatale, se ferait dans un mois ? A moins d’avoir, un prématuré. D’ici-là, chacun devrait prendre son mal en patience. De son côté, Matata se maintient automatiquement et tient des réunions la Troïka, préside les Conseils des Ministres, visite les chantiers à Kinshasa, Kindu…

La session de mars est passée. Mais, rien n’a été annoncé, pour couper court aux spéculations en sens divers. Aucune Ordonnance n’a donné le moindre signe de vie, au niveau du gouvernement de cohésion nationale. La surprise a été telle que personne n’a su en parler formellement, dans les discours lus au Sénat et à l’Assemblée Nationale, le dimanche 15 juin 2014. Les deux Présidents se sont contentés, par contre, de l’auto-satisfecit, quant au travail abattu. Puis, dans les mêmes mots de clôture, ils ont laissé croire que ce sont les enjeux, eux-mêmes, qui feraient que dans les jours à venir, les Députés et Sénateurs soient de nouveau rappelés, pour des questions d’urgence. D’où, l’appel de Minaku, pour ne citer que lui, demandant aux Députés de rester en état d’alerte. Sans plus. Chez Kengo, les Sénateurs ont, en effet, été invités à demeurer l’œil et l’oreille du peuple sur toutes les questions d’intérêt national. Comme quoi, une petite navigation à vue s’incruste de nouveau dans la machine et, laisse un épais espoir sur les perspectives de la cohésion sans cesse renvoyée au lendemain. Sans doute que les ultimes réglages pourraient s’étirer jusqu’à ce que Joseph Kabila, dans son pouvoir discrétionnaire, aura, finalement, pris le pari de s’engager sur cette voie-là. Mais, à tout prendre, la montée en puissance des exigences de la communauté internationale sur la nécessité d’un calendrier global et l’aversion contre la révision constitutionnelle, ferait que la donne change. A cela peut s’ajouter, la dimension de l’accord-cadre qui parle, plutôt, d’un ‘’dialogue politique sans exclusive’’, réclamé par une frange de l’Opposition et de la Société Civile. Pris sous les feux de l’évaluation à l’interne et à l’externe, il n’est pas aisé de croire que les choses restent en l’état. Toutefois, s’il faut considérer la situation, avec un minimum de recul, une nouvelle cohésion devrait, paradoxalement, se construire autour de la menace occidentale contre la santé physique des Institutions de la République. Loin du M23, des Groupes armés et de toutes les autres créatures étrangères dans l’Est de la RD. Congo, l’épée de Damoclès des Envoyés Spéciaux, y compris celle de certains Ambassadeurs, reste suspendue sur Malumalu et consorts, tant que les conditions posées n’auront pas été rencontrées. Bien plus, elle l’est aussi sur les plus hautes autorités du pays qui, vraisemblablement, doivent se résoudre de ménager les montures autrement, s’il faut faire quelques pas supplémentaires, dans la direction recommandée. Tout ceci vient un tout petit bousculer le planning tracé aux concertations dont la résistance face à la pression combinée de l’Occident et, des forces politiques et sociales internes, ne saurait être un jeu de galéjade. C’est là, peut-être, qu’il faut retrouver le substrat du titillement enregistré dans la mise en branle de la batterie de recommandations des concertations nationales. Mais, le temps joue contre tous, malheureusement.

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