*L’Association des Banques Congolaises (ACB) a tenu hier, jeudi 5 juin 2014, une conférence avec les étudiants de la faculté des Sciences Economiques de l’Université de Kinshasa. Organisé à l’initiative du Forum économique de cette faculté, cet échange a tourné notamment, autour de la genèse de l’ACB mais surtout du système bancaire. Michel Losembe, Président de l’ACB et Administrateur Délégué Général de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) et principal orateur de la conférence, s’est appesanti sur la couverture bancaire de l’ensemble de la République Démocratique du Congo. «Vous, en tant qu’étudiants en Faculté des Sciences économiques, vous êtes le vecteur de l’économie moderne. Et, il n’y a pas d’économie moderne sans un système financier viable, dynamique et un système financier qui est capable d’accompagner la croissance économique», a déclaré Losembe devant cette crème intellectuelle de la colline inspirée.






Dans une délégation composée de plusieurs responsables des banques privées dont Mme Félicité Singa Boyenge, ADG de la Fibank, l’ACB s’est évertuée d’expliquer aux étudiants le bien-fondé de l’épargne. Cela, en leur faisant savoir que pour une population congolaise estimée à plus de 60 millions d’habitants, 4 millions des congolais seulement ont des comptes bancaires. C’est très marginal pour un pays comme la RD. Congo, a indiqué le Président de l’ACB. Ce chiffre, très faible, n’offre pas la possibilité aux banques de donner suffisamment un coup de fouet à l’économie nationale. En 2001, tout dépôt d’argent aux banques était estimé à 90 millions de dollars US et, en 2013, les chiffres indiquent 3 milliards pour tout type de dépôt dans les banques en RDC. Concrètement, ce dépôt représenterait seulement 10 % en termes de PIB.
Partant de ce contraste, Michel Losembe a démontré qu’il y a encore beaucoup à faire dans la couverture bancaire au Congo-Kinshasa. «Une entreprise, qu’elle soit bancaire ou non, pour investir et croitre, a besoin de rentabilité. Le secteur bancaire congolais est encore à ses prémices. Comme vous le savez, il y a une dizaine d’années, les banques étaient quasi-inexistantes dans ce pays après des périodes sociopolitiques très difficiles. Toutes les économies s’étaient effondrées dans les années 1990 et les banques ont recommencé à travailler il y a seulement une dizaine d’années», a-t-il souligné. Ce, avant de soutenir que : «Nous connaissons des taux de croissance importants mais la rentabilité reste marginale et la tâche pour être vraiment efficace et utile à la croissance pérenne de l’économie est encore immense. Notre rôle par rapport à cet objectif là reste encore relativement faible».
Pour relever ce défi, l’ACB pense qu’il faut mobiliser des populations afin qu’elles adhèrent au système d’épargne. «Nous avons besoin de la mobilisation des populations. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus parler aujourd’hui à la population estudiantine et pas n’importe quels étudiants, ce sont ceux de l’économie parce qu’ils savent et comprennent quel peut être l’effet de levier, que peut jouer le système financier sur l’accompagnement de la croissance et l’effet multiplicateur qu’il peut avoir sur cette croissance», a-t-il substantiellement expliqué.
Pour transformer les conditions du système bancaire congolais, le Président de l’ACB a mis un accent particulier sur la rentabilité et l’inexistence des infrastructures de base dans certains coins de la République. «Après avoir réussi à mobiliser l’épargne publique, il nous faut aussi créer des conditions d’une rentabilité meilleure et dans l’environnement difficile dans lequel nous évoluons. Vous savez que nous avons un pays qui a une infrastructure qui est encore laminaire et que le coup d’opérer dans le pays est élevé quel que soit d’ailleurs le secteur. Cela, parce qu’il faut investir dans toutes les infrastructures de base mais, en plus, nous avons un climat des affaires et une fiscalité qui ne sont pas forcément l’apanage idéal pour l’émergence rapide du système financier», a-t-il fait remarquer.
«Les banques gagnent de l’argent, c’est vrai ! Mais est-ce que c’est suffisant pour ouvrir des centaines d’agences qui sont nécessaires, est-ce qu’il est suffisant pour apporter la technologie nécessaire ou encore de lutter contre l’exclusion financière des populations ? Je ne pense pas… C’est pourquoi nous faisons un appel, ici, à nos autorités qui prennent des décisions économiques que ce soit la Banque Centrale du Congo qui nous accompagne au jour le jour et qui est notre autorité de tutelle, mais aussi, ceux qui maitrisent le cadre macroéconomique pour qu’il puisse être créé autour du système financier, un environnement incitatif meilleur et qui nous permette d’avoir un taux de croissance qui soit vraiment utile à l’économie», a-t-il souligné.
Dido Nsapu
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