Sérieux avec les engagements et crédible auprès des partenaires, Dieuleveut BUTEY BULARY est l’un des Congolais de la diaspora, qui inspire confiance aux allemands, grâce à ses actions humanitaires en faveur de la population démunie de Kinshasa et surtout à son combat pour l’émergence de la jeunesse africaine. Cet engagement lui a valu le titre du Prix Nobel Humanitaire en Allemagne. Il a été récemment couronné au rang de l’excellent Jeune Africain Activiste de Droit de l’Homme par Amnesty International. Plein d’ambition, ce jeune homme, aux longues idées, dirige avec ardeur l’Ong «ASB COOPERATION» dont l’approche vise le bien-être des Congolais. C’est à l’occasion de la célébration de son 25ème anniversaire, le 14 juillet 2014, que Dieuleveut Butey a accordé une interview au quotidien Kinois ‘‘La Prospérité’’. Retrouvez ci-dessous, l’intégralité de cet entretien. 



La Prospérité : Pouvez-vous vous présenter brièvement aux lecteurs et aux internautes du monde ?
Dieuleveut Butey Bulary Je suis congolais vivant en Allemagne. Je suis 3ème d’une famille de cinq enfants dont le géniteur est M. Butey Salaney, décédé. Paix à  son âme ! Et de Mme Bulanketé Bularie Marie. Dieuleveut BUTEY BULARY a un cursus scolaire, qui se présente de la manière suivante : Diplômé d’Etat en Biologie Chimie, Technicien Supérieur en Administration des réseaux. Pour approfondir mes reconnaissances, je me suis inscrit à l’Université Arabe des Sciences de Tunis où je décrochais mon titre universitaire en informatique appliquée à la gestion et détenteur d’un diplôme de Master en Management and Business Administration. Je suis co-fondateur et actionnaire de la marque Africa Young Fashion en Afrique et initiateur de l’Ong «ASB Coopération» dont le siège est à Kinshasa.

La Pros : Quelle est la raison d’être de votre Ong et quels sont ses objectifs ?
DBB : Dans une Afrique complètement dominée par la croissance démographique, les catastrophes écologiques, les conflits armés et les crises économiques, on se demande : quel est le sort réservé à la jeunesse ? Confrontée à de sérieux problèmes (emploi, éducation, prostitution, alcool et drogue), suscitant de grandes réflexions, cette jeunesse constitue, pourtant, la relève de demain.
C'est pour faire face à ces enjeux que l'ASB Coopération a été créée en RDC, avec pour objectif : l'essor d'une jeunesse en pleine effervescence. Nous préconisons une jeunesse qui, plus que jamais, ne se sentira plus prisonnière, exclue, et prise au piège par des adultes en Afrique où les vieux ont du mal à passer le relais. Cette jeunesse a besoin d'encadrement et de mobilisation citoyenne pour le progrès humain et la relève. Cette jeunesse a droit à l'éducation, à la bonne santé et à l’emploi. C’est pour cela que nous avons choisi comme combat un avenir meilleur pour la jeunesse africaine.

La Pros : Parlez-nous concrètement de la mission de l’ASB Coopération ?
DBB : Notre mission consiste d’apporter une assistance nécessaire, le strict minimum, indispensable aux vulnérables, aux jeunes ainsi qu’aux enfants abandonnés. L'ASB Coopération se propose d'être plus proche de cette catégorie de personne, en l’aidant de manière permanente. Pour la jeunesse, l’Ong se focalise sur trois domaines de la vie, à savoir : éducation, santé et métier.
S’agissant de l'éducation, l'ASB Coopération se mobilise pour permettre aux enfants en détresse d'apprendre à lire, écrire, compter et surtout raisonner : l’alphabétisation. Nous envisageons également de construire ou réhabiliter les structures scolaires et parascolaires formelles ou non. Avec l’appui de nos partenaires, nous avons plusieurs projets notamment,  la construction d'une école au Congo pour les petits enfants dépourvus et d'un centre de formation professionnelle pour les enfants de la rue. Nous apporterons notre soutien en assurant leur scolarité en vue de ressusciter un espoir pour un meilleur avenir. Nous leur donnons une nouvelle chance pour affronter la vie professionnelle. Pour moi, «Celui qui ouvre une porte d'une école, ferme celle d'une prison».
Concernant la santé, l'Ong aide les populations, particulièrement la jeunesse, à se protéger contre les maladies notamment, les IST, le SIDA… Nous organisons de conférence ou encore d’autres séminaires sur la lutte contre la propagation de la pandémie du siècle et sur la promotion de l'hygiène corporelle surtout dans les zones rurales. Nous sensibilisons les jeunes sur le port des préservatifs pour limiter le nombre des contaminations au virus SIDA. Nous venons en aide aux petits enfants qui souffrent de nos jours de cancer, lèpres, paludisme ainsi que d’autres maladies métaboliques.
Pour ce qui est du métier, en Afrique, les jeunes étudient bien au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire. Malgré l'élévation de leur niveau de qualification, ils connaissent des difficultés d'accès à l'emploi et sont souvent confrontés à la précarité dès le début de leur vie professionnelle. Et dans le cadre de nos efforts consacrés à promouvoir la jeunesse pour son intégration professionnelle, l'ASB Coopération initie des colloques à l’intention de nouveaux jeunes diplômés qui se lancent dans la vie professionnelle. Ces assises consistent à leur montrer comment gérer une carrière professionnelle, avec des questions-débat. Déjà, nous organisons des formations post-emploi dans tous les coins de la capitale ainsi que dans des milieux reculés. L’ASB Coopération envisage de créer des petits post-emploie pour aider les jeunes.

La Pros : Pourquoi avez-vous pensé  de créer une ONG qui ne vous apporte absolue rien en terme de rentabilité ?
DBB : Etant orphelin de père, et vu les situations tragiques que j’ai dû traverser dans ma vie, aider les autres est pour moi un souci majeur.  Car, mon courant de pensée est le partage et dans ce monde tel qu’on le vit, le monde tel qu’on le sent, au quotidien, dans un environnement où la crédulité tend à devenir une vertu.  Comment rester insensible face à ceux qui ont besoin d’assistance, d’encouragements voire de motivation ?  L'ASB Coopération se veut d’essayer des nouvelles approches humanitaires pour s’attaquer à des réalités dont on ne se préoccupe pas ou peu de nos jours. Par le simple fait de vivre au quotidien avec les enfants ou jeunes désœuvrés, nous avons eu la chance de côtoyer toutes les couches sociales de la société. Ainsi, on se rend compte que parfois derrière un sourire, se cache le désespoir, la peur, la souffrance. Il y a des personnes qui meurent parfois seul et dans le cruel silence de l’abandon. Voilà pourquoi, nous voulons créer un monde nouveau pour un avenir meilleur.

La Pros : D’où proviennent les ressources financières de l’‘‘ASB Coopération’’ ?
DBB : Nous ne travaillons pas avec l’Union Africaine. Mais, nous tenons à créer une unité africaine dans tout ce que nous entreprenons sur toute l’étendue du continent. Nous ne bénéficions d’aucun soutien du gouvernement Congolais. Mais, nous nous soucions de la bonne éducation de la jeunesse d’aujourd’hui qui gouvernera dès demain. Qu’à cela ne tienne, tout soutien venant de ces deux institutions sont les bienvenus. Car, nos portes sont grandement ouvertes à toute offre qui cadre avec notre mission et nos objectifs.
Nous n’avons pas une institution ou un organisme international pour financer nos actions. Seuls, avec la sueur de nos fronts, nous essayons de faire de notre mieux pour réaliser toutes nos activités. Nous saisissons cette opportunité pour lancer un appel aux personnes animées de bonne volonté pour qu’elles nous viennent en aide, afin que nous créions ensemble « un monde nouveau et un avenir meilleur ». Pour tout contact : info@asbcooperation.org

La Pros : Quelles sont les actions à impact visible que votre organisation a-t-elle déjà réalisées à Kinshasa ?
DBB : Nous avons mené plusieurs actions sociales au pays, entre autres : 
-Orphans Support Day : journée de partage du repas de cœur avec les enfants orphelins dans la commune de N’djili. On a fait un don à la communauté de lépreux de l’hôpital de la Rive à Kinshasa. On a organisé le Congrès  panafricain de la jeunesse pour l’avenir de la RDC. Il y a eu également la campagne médicale avec 100 enfants sur la malaria dans la municipalité de Kimbanseke, à Kinshasa…. Vous pouvez consulter notre site : www.asbcooperation.org

La Pros : Quelle a été l’économie de votre discours devant les occidentaux lors de la conférence d’avril dernier en Allemagne ?
DBB : Oui, j’ai eu l’opportunité de prendre la parole devant les autorités allemandes du Parti Vert, avocats, docteurs et autres représentants des organismes internationaux. J’ai parlé de mon pays qui est victime des guerres à répétition depuis plus 15 ans. Je les ai également démontrés que nous sommes un peuple hospitalier et ensemble nous pouvons entreprendre des grands projets. A côté des actions à caractère social au niveau national, l’ASB Coopération veut aussi redorer la bonne image de la RD-Congo sur la scène internationale, à travers des conférences et d’autres formes de plaidoiries. Nous tenons à conscientiser la population, la diaspora ainsi que nos partenaires sur l’avenir de ce grand pays.

La Pros : En quoi l’«ASB Coopération» peut-elle être utile à la nation ?
DBB : Le Congo est un pays terrassé par la guerre, les conflits armés, la pauvreté et tant d’autres maladies. «L’ASB Coopération » est très préoccupée par cette situation. Raison pour laquelle, elle s’est résolument engagée pour l’épanouissement de jeunes, en favorisant l’accès à l’éducation et à l’emploi. N’est-ce pas dit-on que la jeunesse est le cerveau moteur du développement d´une nation.

La Pros : Votre mot de la fin ?
DBB : Aussi longtemps que je serai vivant, mon combat sera toujours l’éveil patriotique. Que les Congolais se mettent ensemble au travail pour le changement et le développement de notre pays. Bannissons l`égoïsme. Cultivons l’amour du prochain. Car, la RDC ne se développera que si la force de l’amour domine sur l’amour du pouvoir. J’invite surtout la jeunesse congolaise de rester mobile et surtout d’étudier. Car, seule une génération éduquée et civilisée sortira le pays de ce grand trou. Créons un nouveau monde autre que celui de nos aînés, pour un avenir meilleur de nos enfants.
Propos recueillis par Jordache Diala
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