Une plateforme de l’Opposition dénommée ‘‘Forces politiques et sociales pour l’unité d’actions’’ a prévu de battre le macadam, demain samedi 13 septembre. Les organisateurs de la marche entendent ainsi exiger la convocation du Dialogue sans exclusive.



 De quoi révolter l’intelligence d’Odéric Nyembo, Président de l’Alliance Nationale pour la République (ANR), qui dénonce une guerre médiatique de récupération politicienne. Il juge inutile et sans objet la marche du 13 septembre. Le dialogue étant déjà acquis, selon lui. Il ne reste plus qu’à Said Djinnit de le convoquer au lieu  de semer inutilement la  confusion dans l’opinion.  Le Président de l’ANR soutient, substantiellement,  que le travail politique à faire  maintenant, devrait  consister à vulgariser le contenu du dialogue, tel que circonscrit dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en février 2013 par 11 Chefs d’Etat africains,  sous la supervision de la Communauté Internationale et  de l’Union Africaine, avec la collaboration de la SADC et de la CIRGL.  A l’en croire, ce  dialogue dont la tenue est  imminente  porterait notamment,  sur la réforme structurelle et fonctionnelle des Institutions de l’Etat.
Nettoyer la maison
Il ajoute que le dialogue  à venir, aura pour mission de nettoyer la maison, conformément aux mesures pratiques d’application de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba contenues dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’Onu. Par réforme structurelle et fonctionnelle des Institutions de l’Etat, il faut comprendre une table rase. En d’autres termes, tous les animateurs des Institutions sont ou seront sans mandat. Car, tous tirent leur existence des élections bâclées du 28 novembre 2011. La fraude corrompt tout, insiste-t-il. Autrement dit, personne ne peut se prévaloir de la vérité des urnes. Ce qui constitue, pourtant, la théorie principale de l’UDPS qui irait au dialogue pour remettre sur la table la question de la conquête de l’impérium. D’où, la bataille hyper médiatique autour de la santé d’Etienne Tshisekedi. D’une révélation à une autre, Odéric Nyembo affirme que l’UDPS a commis une erreur de focaliser ses revendications sur la personne physique de Tshisekedi. Comme quoi, son absence mettrait automatiquement fin à la discussion sur l’impérium. 
Dialogue, non au  panier à crabes…
Méticuleux et rigoureux dans l’analyse des paradigmes avancés par différentes forces politiques, Odéric Nyembo, qui se sent comme investi d’une mission particulière, estime que ce dialogue est un panier à crabes. L’aile UDPS qui siège à l’Assemblée nationale, représentée par Samy Badibanga, envisage d’aller au dialogue pour opérer un choix entre les élections intermédiaires et les élections nationales, y compris les  législatives et la présidentielle. Vital Kamerhe n’échappe pas à l’œil critique du Président de l’ANR. Selon ce dernier, Kamerhe, qui ne lorgne que sur la présidentielle 2016, va au dialogue pour obtenir la restructuration de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ainsi que la mise en place d’un calendrier consensuel. Franchement, chacun en a pour son compte. Odéric Nyembo  fustige, à sa manière,  la plateforme Débout Congolais de Joseph Olenghankoy. Il ne peut comprendre que le seul élu FONUS à l’Assemblée nationale, Emery Okundji, fasse le choix d’un autre regroupement politique que son frère ainé, pourtant,  président national des FONUS. Encore que pour le Président de l’ANR, l’Accord-cadre ne tient nullement compte de  plateformes. Comme pour dire que la prolifération de tous ces regroupements politiques ne servirait  à rien, à ses yeux.
La bipolarisation de la scène politique
A partir des élections  2011, Odéric Nyembo divise le microcosme politique congolais en deux. D’un côté, tous ceux qui siègent dans les Institutions et, de l’autre, les ‘‘vrais’’ opposants restés en dehors du système. Selon cette catégorisation, tous les partis de la majorité et ceux de l’Opposition (Udps, Mlc, Unc, ECIDE, etc.) sont mis dans une  même moule avec comme leader Joseph Kabila. Ainsi, Odéric Nyembo et les autres formeraient  l’Opposition anti-pouvoir. Au dialogue, les deux camps croiseront le fer, en face-à-face.  C’est pour éviter, dit-il, la confusion qui constitue un recul démocratique pour le pays. ‘‘Pour une fois, l’on doit éviter à la nation toute sorte de confusion, au risque de lui faire rater une occasion historique de repartir sur des nouvelles bases’’, martèle-t-il.
Dissolution des Institutions ?
Odéric Nyembo ne tarit pas d’inspiration. Selon lui, la seule façon de combler le vide juridique, né des élections  2011, c’est de chambarder l’architecture institutionnelle actuelle. Dissolution du Parlement qu’il qualifie d’illégitime et d’illégal, avec une Assemblée nationale mal élue et un Sénat sans mandat ; restructuration de la centrale électorale ; réforme de l’armée, des services de sécurité ainsi que des cours et tribunaux ; institution d’une nouvelle transition dont la durée et les tâches seront clairement définies au dialogue.
Un nouvel ordre politique
De la table rase devrait naître un nouvel ordre politique. C’est le sens que donne Odéric Nyembo à la prise de position des Envoyés spéciaux internationaux  exigeant un calendrier électoral global. Pour la crédibilité, il  n’y aura plus d’élections partielles mais générales organisées dans la transparence totale. Les animateurs de la transition passeront par un processus de légitimation.

Le direct
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top