La consternation est grande dans les milieux des scientifiques. Une crème digne de ce nom, un chercheur, fouineur, un véritable rat de la bibliothèque, un cerveau, criminologue et pénaliste, vient de s’effondrer. 

Akela Adau, Professeur à la faculté de Droit, n’est plus. La nouvelle, à l’effet d’une bombe, est tombée le 22 décembre 2014. L’homme n’a pas été que scientifique. Mais aussi militaire. Sa gabarie, son physique, un homme bien battu, a gravi les échelons au terme de sa formation militaire à la base de Kitona. Juriste de formation, il avait embrassé la magistrature militaire, au point de se retrouver au tribunal de garnison, puis à la Haute Cour Militaire. Lors du procès célèbre du colonel Charles Alamba Mungoko, il faisait partie du siège. Outre ses fonctions militaires qu’il avait quittées suite à un problème de santé, pour se consacrer à la science, Akele Adau était présent dans les séminaires, les colloques et dans d’autres tribunes comme consultant. Professeur de droit pénal spécial et de criminalistique, il a dirigé, durant les années 2000, la faculté de droit en qualité de Doyen.

La nouvelle de son décès a été placée sur le site universitaire, alors que ce dernier séjournait en Europe, où il est allé assurer ses enseignements dans quelques universités du vieux continent, notamment à la Sorbonne, en France, toujours à la faculté de droit.

Cause de sa mort

Les sources concordantes indiquent que l’illustre disparu souffrait d’une cardiopathie depuis 2004. Qu’il avait subi une intervention chirurgicale à cœur ouvert en Afrique du Sud. Après son rétablissement, il a connu une autre période où un malaise cardiaque l’avait pris pour une hospitalisation. Bien portant et alors qu’aucun signe ne présageait une issue fatale, c’est la nouvelle de sa mort qui a surpris plus d’un.

Parcours

Après avoir fini ses études universitaires avec la mention distinction, le Professeur Akele a été recruté dans les Forces Armées zaïroises (FAZ), où il a suivi une formation militaire à la base de Kitona, dans la Province du Bas-Congo. A la fin de la formation, il va porter le grade de capitaine et est nommé auditeur militaire. Parallèlement, il a poursuivi sa carrière scientifique et académique et a défendu sa thèse, sous la direction de son maître, le Professeur Nyabirungu.

Il s’est ensuite distingué de par sa qualité de magistrat militaire. Après le parquet militaire, il accède au siège. D’abord, au tribunal de garnison, ensuite à la Cour militaire et, enfin, à la Haute Cour militaire.

En même temps le Colonel Akele a continué à assurer ses enseignements. Consultant international en droit pénal dans plusieurs Universités du monde et conférencier très apprécié, il a senti le poids de toutes ses charges l’écraser en même temps que la maladie le rongeait petit à petit.

Vue son problème de santé, il démissionne des Forces Armées de la République Démocratique du Congo pour poursuivre sa carrière scientifique.

Docteur d’Etat en droit pénal et criminologie, Pierre Akele jouissait d’une grande considération dans les milieux scientifiques internationaux à cause de sa spécialité de grand pénaliste africain et défenseur inconditionnel de ses disciplines tant en Afrique qu’ailleurs.

Durant toute sa vie, il s’est battu pour lutter contre l’impunité et l’abolition de la peine de mort, car pour lui, la vie est sacrée. Il s’est illustré ensuite par des critiques sur la marche du pays. En qualité d’expert, il a éclairé les dirigeants sur les risques majeurs de la révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo, dont la dernière analyse en date, porte sur le titre « Réviser la constitution ou remanier notre jeu sociopolitique».

Dans ces analyses, il a dénoncé toute velléité de modification de la constitution. Pour lui, respecter la constitution, c’était d’abord l’appliquer correctement.

Paix à son âme !

Christine Ngalula



Le direct


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