Là où Kabila dit qu’il n’y a pas  de crise en RDC, Tshisekedi, lui, dit qu’il y en a. Là où Kabila affirme   que les congolais sont capables de résoudre leurs  problèmes, en s’assumant comme peuple et comme nation  en toute souveraineté, Tshisekedi s’en remet, curieusement,  à Kobler pour lui demander la convocation du dialogue au terme, selon lui, de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.  Là où Kabila instruit le gouvernement de doter la CENI de moyens de son action en vue de lui permettre de programmer les échéances électorales, Tshisekedi parle, dans une lettre récente,  de la reconfiguration de la centrale électorale. Voilà quelques éléments d’analyse sur les deux hommes qui  ont marqué l’histoire des élections du 28 novembre  2011. Aujourd’hui, plus de trois ans après, ils   sont loin de regarder dans la même direction. L’un  est aux commandes du pays. Tandis que l’autre, toujours à  la touche, réclame à tue-tête l’impérium, même  s’il sait, par ailleurs,  qu’il s’engage-là, dans un combat d’arrière-garde.  Le temps et le contexte   ayant littéralement   bougé les lignes.  Quoi qu’il en soit, une constance se dégage.  Nombreux sont ceux qui  pensent qu’entre Kabila et Tshisekedi, c’est comme le jour et la nuit.  Car, loin d’être parallèles,   leurs  visions sur l’avenir de la RD. Congo demeureront plutôt   aux antipodes tant que le dialogue politique constructif  teinté d’un souci de l’embellie et de  la réconciliation nationale  n’auront pas été mis à contribution pour sceller un pacte autour du développement du pays.
Depuis Bruxelles où il s’était blotti pour un contrôle de santé, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Udps en sigle, écrit à Martin Kobler. Il lui demande, en effet, de convoquer le dialogue au terme, selon lui, de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Le Sphinx propose également un ordre du jour, si une suite conséquente lui était donnée. Il y  ajoute un mémorandum dans lequel il s’étale sur des questions d’actualité notamment, l’affaire des élections apaisées  avec toute la problématique  du calendrier consensuel,  de la configuration de la centrale électorale, du nouvel ordre institutionnel, des problèmes économiques et sociales,  des questions de récupération de « l’impérium »  qu’il pense n’avoir jamais  réussi à détenir depuis qu’il se considère, par-dessus tout,  comme étant élu, en dépit de  résultats provisoires de la CENI qui, en leur temps, avaient été  confirmés par la Cour Suprême de Justice en faveur de l’actuel Chef de l’Etat.  Dans cette même lettre à Kobler, Etienne Tshisekedi pose tous les problèmes importants, y compris ceux relatifs au respect de la Constitution, à la fin de la mandature ainsi qu’au statut de Sénateur à vie qu’il réserve à Kabila. Mais, dans son  mémo, Tshisekedi, faisant fi du temps perdu,  recherche désespérément la déchéance de Kabila de son fauteuil.  Alors que dans les faits, ce dernier s’y maintient et dirige le pays.
Que ferait Kobler ?
Lundi 15 décembre 2014, lors d’une importante allocution devant les deux Chambres réunies en Congrès, Joseph Kabila Kabange appelait la classe politique congolaise à la maturité. Il disait également qu’il n’y avait pas de crise politique en RD. Congo. Et, dans la foulée, il fustigeait le comportement de certains acteurs politiques   qui, pour des questions relevant de la souveraineté nationale, auraient encore les yeux tournés vers les étrangers  pour des éventuelles solutions. Une telle attitude justifiait, à son avis,  l’auto-invitation de certains partenaires étrangers dans le traitement des matières de politique interne. D’ailleurs, quelques-uns auraient même outrepassé leurs droits jusqu’à chercher à donner des injonctions aux autorités de la RD. Congo. Chose que Kabila refuse désormais. A la place, il n’accepterait des conseils, avis et suggestions que si et seulement si, ils s’inscrivaient dans  la logique du respect de la  souveraineté  du Congo. Ici, la lettre de Tshisekedi  à Kobler rame, apparemment,   à contre-courant.  Elle court-circuite les positions affichées au Palais du Peuple, celles  d’un peuple congolais qui n’est pas n’importe quel peuple, dixit Kabila. Au demeurant, Martin Kobler est tenu de donner sa propre lecture de l’accord-cadre sur cette délicate question de dialogue  et de ses dérivés. Comment le faire, sans croiser le fer avec les autorités congolaises ?  Dès lors qu’au-delà de l’affaire Scott Campbell, il a été demandé à la Monusco de revoir à la baisse ses effectifs, en prévoyant un retrait progressif de ses hommes sur le sol congolais, le RSSG de l’Onu aurait plutôt à se référer aux instances qui l’ont mandaté, avant de dire ne serait-ce qu’un petit mot. Dans l’entretemps, le Parlement mis en branle pour des urgences, aura déjà traité certaines matières inscrites, pourtant, à l’agenda de Tshisekedi.
Y aura-t-il dialogue ?
Si une telle   question   était posée à Tshisekedi, il répondre naturellement par l’affirmative. Kabila ne   dirait pas, non plus, le contraire,  s’il faut le citer : ‘’Ma main a toujours été  et demeure tendue’’. Autrement dit, les deux hommes  disent oui au dialogue. Mais, dans quelles conditions ? Là-dessus, les romains sont prêts à s’empoigner.  Dans sa foi exprimée à la nation, Kabila ne jugerait utile d’engager un dialogue qu’au cas où il y aurait crise. Et, même là, ce serait en conformité avec l’esprit et la lettre de la  constitution, des lois de la République et dans le respect de la souveraineté. Tandis que le second, le dialogue viserait, à l’en croire,  la remise en cause de l’ordre institutionnel. A tout prendre,  l’idée du Lider maximo  serait, peut-être,  que l’histoire se répéta  et que  l’on réédita  la recette de  CNS ou Sun City. Qui en seraient les pourvoyeurs des fonds ? Dans combien de temps ? Pour atteindre quel but ? Que des équations à mille inconnus auxquelles tous les acteurs politiques se doivent de réfléchir, dès maintenant.
LPM 
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