Stratège et travailleur infatigable, Vital Kamerhe, le patron de l’UNC, a été le véritable catalyseur du soulèvement populaire de Kinshasa qui a ébranlé les bases du pouvoir Kabiliste. Lundi 19, mardi 20 et mercredi 21, la RD-Congo a connu « ses trois glorieuses » démocratiques en poussant la Majorité a retiré l’alinéa 3 de l’article 8 de la nouvelle loi électorale.

Cette reculade historique n’est pas tombée comme la manne du ciel. Après décryptage, C-NEWS, votre journal, a identifié l’élément catalyseur de ce soulèvement : c’est l’appel solennel de Vital Kamerhe aux étudiants émis quelques jours plutôt avant les manifestations. Propagande du pouvoir sur les médias publics et privés et menaces de répression féroce émis par les services de sécurité notamment n’ont pas pu dissuader la population à descendre dans la rue pour dire non à la nouvelle loi électorale qui conditionnait la présidentielle au recensement. Pour emmener la population a jeté son dévolu sur l’Opposition plutôt que sur la Majorité présidentielle, Vital Kamerhe a donc joué un rôle central. Habile et persuasif, l’ancien président de l’Assemblée nationale a été le déclic de cette soudaine prise de conscience collective à propos des enjeux de la nouvelle loi électorale.

« Questions publiques » l’émission-déclencheur de la mobilisation estudiantine
Tout est donc parti de sa prestation à l’émission « questions publiques », diffusée une semaine avant le soulèvement de la population sur les ondes de Canal Kin. C’était un certain 12 janvier dans la soirée, où Kamerhe répondait à la fois aux questions du présentateur de l’émission, Peter Vianey, et à un groupe des étudiants, une centaine à peu près. Devant cette jeunesse, Kamerhe a lancé un appel en leur disant : « vous êtes ici vous posez toutes sortes de questions qui démontrent que le pays ne marchent pas bien mais quand on va vous appeler pour manifester vous ne viendrez pas mais vous allez demander le transport or il n’y a pas de transport à vous payer, c’est pourquoi le pays ne marche ». Et Kamerhe de lancer aux étudiants : « est-ce que vous viendrez à la manif de lundi ?» Comme piqué à vif, les étudiants ont répondu en choeur nous participerons à la marche. Cet appel de Vital Kamerhe a été pour beaucoup dans la mobilisation et l’implication historique des étudiants de l’Université de Kinshasa (Unikin) qui ont été le véritable fer de lance de ce soulèvement historique. C’est qu’on peut appeler désormais « l’appel-déclic de Vital Kamerhe aux étudiants » a été déterminant car il a permis la mobilisation des étudiants et bousculé l’histoire politique de la RD-Congo. A l’aise avec les médias nationaux et internationaux, Kamerhe a fait passer des messages importants comme c’est lui dans lequel il demandait aux rd-congolais quelques jours avant la manif de « chasser la peur ».

VK champion des réseaux sociaux
Message qui a fait mouche vu l’ampleur de la mobili¬sation contre un gouverne¬ment qui use des menaces pour décourager le peuple à descendre dans la rue. Les messages de VK dans les médias sont aussitôt pos¬tés sur les différents sites de l’UNC et sur les réseaux sociaux.
La modernité de son parti, qui mieux que n’importe quel autre parti politique, sait utiliser les réseaux sociaux est aussi une des clés du succès de la mobilisation populaire. La cellule de communication de l’UNC, très réactive, est une merveille politique dans le combat du contrôle de l’opinion sur internet. En un clic elle poste les messages de mobilisation, comme les communiqués des leaders politiques, qui atteignent des centaines des milliers des internautes en quelques secondes qui à leur tour ali¬mentent le débat politique. Cette maîtrise des réseaux sociaux par Vital Kamerhe, lui a donné une longueur d’avance sur le Pouvoir dont les thèses sont systématiquement battues en brèches et ridiculisées par la majorité des internautes. Avec Facebook et Twitter notamment, Vital Kamerhe a su contourner le blackout médiatique imposé à l’Opposition avec la confiscation de la RTNC notamment. Selon une étude récente, l’UNC est le parti qui utilise les mieux les réseaux sociaux. M. Fayulu aussi est très actif dans sur ce créneau des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Son parti Ecidé est aussi très en phase avec la jeunesse urbanisée qui raffolent les réseaux sociaux. Vital Kamerhe, redoutable sur les réseaux sociaux, le pouvoir, débordé de toute parte, l’a rapidement compris et a honteusement ordonné que l’on coupa internet clas¬sant la RD-Congo parmi les pays les plus obscurantistes comme la Corée du Nord et l’Iran. La Kabilie ayant perdu la bataille de l’opinion, a vite ravalé son arrogance pour se rendre à l’évidence que sa survie en dépendait : le scénario burkinabé n’était pas une chimère. Au contraire il se rapprochait dangereusement des palais officiels. Mardi 20 janvier donc, peu avant deux heures du matin, plus d’internet en RD-Congo jusqu’à ce jour. Entre la survie politique, le respect des droits de l’homme et les évidences économiques (contribution importante de NTIC au Pib), le choix a été vite fait par le pouvoir.

VK l’unité de l’Opposition au-dessus de tout
Face à un pouvoir mal intentionné, Kamerhe a aussi donné beaucoup de sa personne pour fédérer une opposition disparate, divisée et minée par des divergences apparemment insurmontables. Vital Kamerhe a beaucoup travaillé à l’unité de l’Opposition en rapprochant les vues des uns et des autres. L’ancien patron du PPRD n’avait presque pas quitté son téléphone pour arriver à fédérer les leaders de l’Opposition. Scotché à son portable, il a parlé à chacun d’eux dans les jours et les heures qui ont précédés la manif de lundi. L’ancien bras droit de Kabila s’est même déplacé aux domiciles des leaders de l’Opposition pour écouter, concilier et motiver les cadres de sa famille politique. Les efforts inlassables ont fini par payer. Les opposants ont fait bloc et ont mis en place une stratégie bien huilée pour mobiliser la population. C’est notamment la fabrication de milliers des tracts qui ont été distribués dans la ville de Kinshasa. Ces tracts ont joué aussi un rôle clé dans la déculottée infligée par l’Opposition à la Majorité avec son projet de loi électorale. Pour atteindre la plus large couche de la population, les opposants ont envoyé des centaines des milliers des sms de mobilisation que la plupart des kinois ont reçu dans leurs portables.

Sans cette unité, l’Opposition n’allait pas développer cette force de frappe politique inédite faite de complicité et de complémentarité entre ses principaux leaders. Aux côtés de Kamerhe dans ce combat, il y avait notam¬ment : Martin Fayulu (patron de l’Ecidé), Samy Badi¬banga (président du groupe parlementaire UDPS et Al¬liés), Franck Diongo (président du MLP), Jean-Lucien Bussa (président du CDR), Alexis Lenga (Sga du MLC), le professeur Kalele (très courageux), Delly Sesanga (président d’Envol), Jean-Claude Vuemba (président du MPCR), KuduraKasongo (président du Fis), les députés Fabien Mutond (UDPS), Fabrice Puela, José Makila (président ETD), Jean-Claude Muyambo (président de Scode), Christopher Mu¬tamba ( président de la société civile), Gabriel Mokia, la brave dame TokwahuluAena ( ex Adga de Snel), le parti de Gabriel Kyungu était aus¬si représenté, etc., se sont sacrifiés pour la conquête de la liberté au péril de leur vie. Tous ces noms doivent figurés dans l’histoire politique de la RD-Congo pour leur contribution éminente pour la conquête de la liberté.

Le vaillant Fayulu accom¬pagne un manifestant grièvement blessé
L’une des images forte de cette révolution populaire, sera sans doute celle où Martin Fayulu tient par la main un jeune manifestant ensanglanté, grièvement blessé par balle, qu’il emmène à l’hôpital. Image forte aussi, celle de la séquestration de Vital Kamerhe (VK) arrivé dans la nuit du dimanche du 18 janvier aux alentours de 22 heures au siège de son parti pour y passer la nuit afin d’être le premier et en première ligne le lundi 19 janvier, date du début de la contestation populaire de la loi électorale. Le pouvoir redoutant la présence de VK sur le terrain, l’a carrément séquestré pendant 16 heures en cadenassant le siège de son parti situé sur l’avenue de l’Enseignement non loin du stade des Martyrs. Kamerhe qui avait été rejoint plutôt par Jean-Claude Muyambo. Ce dernier s’est retrouvé lui aussi coincé par une police caporalisée et instrumentalisée par le pouvoir. Le tandem Kamerhe-Fayulu a joué un rôle clé dans la prise de conscience collective sur les tentatives de révision de la Constitution. Sur cette question, les deux personnalités se sont dépensées sans compter. Ce qui a contribué à mettre la population en éveil. Un autre opposant respectable qui a passé la nuit au siège de son parti, situé également sur l’avenue de l’Enseignement, c’est le lumumbiste Franck Diongo, l’homme de la célèbre théorie de « l’Etat Moyini, Etat Mobomi » (entendez par là : Etat- ennemi, Etat-assassin). Il était aux avant-postes de la manif l’un des opposants les plus constants de la scène politique. Diongo a aussi beaucoup contribué à l’affaiblissement des thèses pro révision du Pouvoir par ses sorties médiatiques en Lingala qui ont touché les kinois. La victoire des manifestations meurtrières successives de la semaine passée est bien entendu collective mais il faut reconnaitre que Vital Kamerhe et son peps légendaire en a été l’élément catalyseur. VK a vraiment donné au pouvoir des sueurs froides, lui que la Majorité présidentielle aimait à dépeindre comme un leader provincial cantonné dans le grand Kivu, a démontré que son leadership est bel et bien national avec un ancrage profond à Kinshasa la capitale qui l’a su paralyser pendant près d’une semaine.

MTN




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