* Car au finish, le Sénat a modifié l’alinéa conflictuel et l’Assemblée
nationale l’a simplement écarté.

La semaine dernière a été lourde de conséquences pour la RDC. Car, d’une manière ou d’une autre, tout le monde a enregistré un grand manque à gagner, surtout les opérateurs économiques qui ont également connu des pertes suite à l’interdiction d’accès à l’internet qui s’invite dans la plupart des tractations aujourd’hui au nom de la mondialisation. Fort heureusement, le Parlement a décanté la situation. Ce qui s’est confirmé par la nouvelle lecture de l’alinéa 3 du projet de loi électorale, à savoir la non conditionnalité du recensement général aux élections. Suivie tel un match de football capital pour la suite des évènements, la séance du Sénat a été saluée par tous les Congolais.
Faut-il encore des manifestations ce lundi à Kinshasa ? Au regard de la suite apportée par le Parlement dans l’examen et l’adoption du projet de loi électorale, bon nombre d’observateurs soutiennent que les manifestations prévues ce lundi n’ont plus de raisons d’être. Car, ajoutent-ils, le prétexte pouvant pousser des Congolais dans la rue une fois de plus a été écarté définitivement par le Parlement congolais. Si cela n’avait pas été obtenu, cette raison aurait contribué à ce que les manifestations prévues ce lundi s’effectuent en guise de pressions pour pousser députés et sénateurs à revoir leur position. Plus rien ne justifie ainsi la crainte du glissement du calendrier électoral afin que l’élection présidentielle prévue en 2016 soit repoussée à plus tard.

TOUT ÇA POUR ÇA ?
Après la séance de vendredi dernier, des chauffeurs des taxi-bus ont klaxonné sur plusieurs artères de la capitale et plusieurs personnes ont salué la contribution du président du Sénat. Car, dans sa conclusion, Léon Kengo wa Dondo avait clairement indiqué la correction apportée par son institution, à savoir qu’il n’était plus question de conditionner la tenue des élections au recensement général et que donc rien ne justifiait que l’élection présidentielle soit repoussée à l’après 2016. Ainsi, pour la circonstance, en dehors de la langue française exclusivement utilisée au Sénat, Léon Kengo a recouru à la langue des Kinois (lingala) pour bien passer son message. Voilà qui a été au centre de la valse de satisfactions dans la capitale congolaise au point que la tension a fortement baissé dans l’opinion.
Mais, conformément à la tradition, en cas de désaccord entre la version du Sénat et celle de l’Assemblée nationale, c’est la formulation de la chambre basse qui l’emporte. La Chambre basse est allée plus loin encore en écartant carrément l’alinéa 3 de l’article 8.

UN MANQUE A GAGNER CONSIDERABLE POUR LA RDC
Durant les trois jours d’incidents enregistrés la semaine dernière, la RDC a connu un manque à gagner considérable. Pas seulement pour les pillages qui ont dévalisé dans les magasins des Chinois à Kinshasa, mais aussi pour les bus de Transco et les commissariats de la police endommagés. Beaucoup plus encore pour les nombreuses sociétés n’ayant pas fonctionné comme il le faut suite à l’interdiction d’accès à l’internet. Or, la mondialisation aidant, l’internet intervient pour beaucoup dans le fonctionnement de la plupart des entreprises. Ajouter à cela des écoles, instituts supérieurs et universités qui n’ont pas pu fonctionner. Bref, le bilan de trois jours de manifestations et donc de perturbations en RDC est lourd, surtout qu’il y a eu aussi mort d’hommes dans la capitale congolaise.
Faut-il vraiment recommencer au point de battre le record de pillages détenu par la transition dirigé par le régime du maréchal Mobutu ? Plusieurs entreprises qui existaient au quartier industriel à Limete avaient disparu durant la transition précitée avec autant de conséquences sur l’économie congolaise sans compter le taux du chômage fortement revu à la hausse. C’est ce qui explique que le quartier industriel n’existe aujourd’hui que de nom parce qu’ayant déjà rejoint le quartier résidentiel en réalité. C’est le triste héritage des pillages de 1991 et 1993. Si des scènes de pillages connus la semaine dernière se multiplient, il faudrait s’attendre à ce que l’émergence visée par la RDC soit tout simplement remise en question. Il ya donc lieu de permettre au pays d’éviter le pire pendant qu’il en est encore temps.

APPEL A L’ESPRIT REPU-BLICAIN ET PATRIOTIQUE DES OPPOSANTS C’est là qu’intervient l’appel à l’esprit républicain et patriotique en direction des opposants. Avec le ton adopté par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, c’est désormais le retour au schéma constitutionnel. Plus question de glissement du calendrier électoral. Plus rien ne justifie, désormais, des manifestations visant à recadrer le processus électoral. Donc, les échéances attendues auront bel et lieu et il ne resterait, logiquement, que le calendrier électoral global incluant aussi la présidentielle 2016. Dès lors, la révision constitutionnelle étant tenue à l’œil, à moins que le démon de la division ne s’invite encore à la fête, les choses devront se dérouler normalement jusqu’en 2016 sans obstacle ni heurts.
Les opposants doivent eux aussi s’impliquer pour que la journée du lundi ne soit plus sacrifiée sur l’autel du projet de loi électorale. Bien au contraire, après de grosses pertes enregistrées la semaine dernière, il faut permettre à la République et aux Congolais de se rattraper durant la semaine qui commence pour combler le déficit réalisé. La situation ayant été décantée au nom du peuple, c’est le moment d’aider le même peuple à renouer avec ses occupations quotidiennes. Car, il ne faut pas seulement inviter les gens dans la rue lorsqu’il y a un danger, mais il faut aussi les inviter au calme lorsque les choses sont rentrées dans l’ordre. Vu sous cet angle, l’appel lancé par le parti du leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, est désormais sans objet parce qu’il ne s’agit pas de mener des actions pour chasser Joseph Kabila.


M. M.


Le direct


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