Après avoir gagné les batailles de l’élagage de l’alinéa 3 de l’article 8 de la Loi électorale, de la non-révision constitutionnelle et de la non-organisation d’un referendum constitutionnel, le souverain primaire congolais n’attend plus de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) que la publication d’un calendrier global du processus électoral 2015-2016. Du côté de cette institution d’appui à la démocratie, le message de la rue contre tout glissement de l’élection présidentielle semble avoir été correctement capté. Car, le samedi 07 février 2015, en marge de la clôture officielle des opérations d’accréditation des journalistes chargés de la couverture des élections à Kinshasa, son Rapporteur a indiqué que le calendrier électoral global réclamé par l’opinion tant nationale qu’internationale ne va pas tarder à sortir.

Alors que la voie devant conduire le peuple congolais aux élections des chefs de secteurs, des conseillers communaux, des bourgmestres, des conseillers urbains, des maires des villes, des députés provinciaux, des gouverneurs de provinces, des sénateurs, des députés nationaux et du président de la République paraissait largement balisée, une chaude alerte a été donnée hier par le quotidien Le Palmarès. Selon notre confrère, la baisse des cours du cuivre, du cobalt, du pétrole, de l’or… sur les places marchandes internationales pourrait avoir un impact négatif sur le budget national et, partant sur le financement des élections. Comme signal inquiétant de la panne financière qui pourrait perturber le processus électoral 2015-2016, il a pris l’exemple de l’élection du futur gouverneur de l’Equateur, non organisée par la CENI dans le délai constitutionnel pour cause d’indisponibilité des fonds à libérer par le gouvernement.

Nous ne pouvons que féliciter notre confrère d’avoir mis la puce à l’oreille de tous. Tel que posé, le problème de financement des élections devrait appeler un débat en interne comme en externe. Lorsque l’on réfléchit bien à la donne électorale, l’on se rend compte que les hésitations des responsables de la CENI à fixer l’opinion sur le calendrier électoral global et du gouvernement à budgétiser l’ensemble du processus électoral seraient peut-être en relation avec la situation précaire de la caisse de l’Etat.

Revisiter le train de vie des animateurs des institutions

La sonnette d’alarme tirée par la confrérie mérite d’être décryptée avec le maximum d’attention. S’il est acquis que la baisse des cours des produits miniers et pétroliers sur les marchés mondiaux risque d’hypothéquer les recettes inscrites au Budget national pour l’exercice 2015 d’abord et peut-être 2016 aussi, il est temps d’envisager d’ores et déjà une cure d’amaigrissement des dépenses publiques.

A en croire une étude réalisée par le Pregesco en 2014 et portant sur l’exécution du Budget national, il a été constaté que près de 60% des recettes publiques sont consommées par les institutions publiques (rémunérations et fonctionnement). Par conséquent, s’il y a une option à lever par le gouvernement pour mettre à la disposition de la CENI les moyens requis pour la tenue des élections, c’est de réduire le train de vie de « l’Etat ».

Tous ceux qui siègent dans les institutions de la République ainsi que les membres de leurs cabinets devraient apprendre à vivre modestement, comme le commun des citoyens. Il est anormal que dans un pays où les élections s’imposent comme une priorité vitale pour la démocratie et l’Etat-Nation, les difficultés probables de trésorerie nationale puissent empêcher le déroulement normal du processus électoral. A l’heure où l’on parle avec insistance de la « Nouvelle citoyenneté » et du « changement des mentalités », les bénéficiaires des salaires « politiques » et avantages divers à des taux scandaleux liés à l’exercice des fonctions publiques devraient abandonner leurs habitudes bourgeoises et montrer l’exemple en acceptant des coupes salariales.

La RDC devrait rompre avec les us et coutumes considérant les fonctions politiques comme une source d’enrichissement rapide et facile. Au regard de la fragilité financière de l’Etat et de nombreux défis à relever, notamment ceux du développement mais aussi celui de réussir les années électorales 2015-2016, il y a lieu de procéder à un sérieux rabattement des « salaires politiques » et des frais de fonctionnement des cabinets politiques, afin que les gens apprennent à se mettre réellement au service de la collectivité nationale.

Les partenaires indépendants

Si la situation budgétaire interne peut présenter un risque de report des élections, ce n’est pas le cas pour les partenaires extérieurs, car nullement liés aux fluctuations des matières premières. Plusieurs membres de la communauté internationale qui se sont exprimés dans la rubrique du financement du processus électoral 2015-2016 ont clairement souligné leur souci d’avoir en mains un calendrier électoral global et le « devis global » du coût des élections pour agir en conséquence.

Jusqu’à preuve du contraire, les bailleurs de fonds extérieurs n’ont pas évoqué une baisse éventuelle des cours du cuivre, du cobalt, de l’or, du diamant, du pétrole ou du coltan dans leur volonté de participer aux frais d’organisation des élections. Si la volonté politique des gouvernants de la RDC de conduire le peuple congolais aux urnes existe, il leur appartient de placer les « amis » du grand Congo devant leurs responsabilités.
Dans l’hypothèse où les robinets refuseraient de s’ouvrir du côté de Washington, Londres, Paris, Bruxelles ou Bonn …le peuple congolais serait en droit de se plaindre d’avoir été floué.

Kimp




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