ÉPIDÉMIE – Cette année, la grippe a provoqué la mort de milliers de personnes. Mais seulement 129 sont décédées à cause de complications directement dues au virus influenza. Et cela n'est pas contradictoire. Explications.

La grippe saisonnière n'est pas une maladie bénigne. Chez les personnes fragiles, elles peut entraîner des complications graves et la mort. Cette année, l'Institut de veille sanitaire (InVS) fait état, entre le 1er novembre 2014 et le 4 mars, de 1206 cas graves nécessitant une hospitalisation en service de réanimation, dont 129 décès. Dans le même temps, il rapporte une mortalité hivernale 2014-2015 supérieure de 19% à celle attendue et souligne que ces 8500 décès supplémentaires sont en partis dus à la grippe. Des chiffres qui ne sont en rien contradictoires.

"Cela peut paraître paradoxal mais ça ne l'est pas, explique à metronews Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l'InVS. Parce que la grippe tue très peu de manière directe." Il arrive que des personnes meurent d'une complication directe de la grippe, "lorsque le virus se multiplie dans les poumons et va provoquer une insuffisance respiratoire tellement importante que les personnes vont en décéder". Mais ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg".

EN SAVOIR + >> Google Flu Trends : traquez la présence de la grippe dans votre région

Guéri de la grippe mais trop fragilisé

Les milliers de morts que la grippe provoque, la partie immergée de l'iceberg donc, n'ont pas lieu dans la foulée immédiate de l'infection mais parfois deux voire trois semaines plus tard. "Les personnes auront guéri de la grippe mais cette infection virale aura déclenché une cascade d'événements."

Par exemple, une surinfection bactérienne, l'infection virale ayant fragilisé les poumons et les bronches. La grippe, particulièrement chez les personnes âgées, peut aussi déclencher un état de santé précaire allant jusqu'au décès chez des personnes déjà insuffisantes cardiaques ou respiratoires – on parle alors de "décompensation".

Pas un virus comme les autres

"Si l'on est dans un état général bon, on s'en remet. Si notre état général est mauvais, on ne s'en remet pas", ponctue l'épidémiologiste.Et il ne faudrait pas considérer que la grippe est un déclencheur comme un autre. "Si ces personnes avaient eu un rhume, elles ne seraient pas mortes. Il n'y a pas beaucoup de virus suffisamment virulent pour déséquilibrer à ce point un état de santé instable."

EN SAVOIR + >> Grippé ? 3 conseils pour vous soigner à la maison

Les observations et les remontées du terrain confirment que la grippe joue un rôle dans l'excès de mortalité constatée cette saison, mais "il n'y a aucun moyen de donner des chiffres sur la part de la grippe". En effet, sur les certificats de décès, la cause de la mort mentionnée n'est pas la grippe mais un arrêt cardiaque ou respiratoire.

Idem pour la faible efficacité du vaccin 2014-2015 contre la souche A(H3N2) : "Même s'il a sûrement joué un rôle sur l'excès de mortalité, on ne peut pas tout lui mettre sur le dos, précise Daniel Lévy-Bruhl. D'autant que, même lorsqu'il y a une bonne concordance entre le vaccin et le virus, on sait que H3N2 correspond à une mortalité supérieure." Or cette année, le virus de type A(H3N2) circule à 61%.



LIENS COMMERCIAUX

                                                    MAGAZINE HESHIMA                                                      HESHIMA MAGAZINE BIMESTRIEL № 35 , AOUT 2022 / PRIX 10 $


 

Passez votre commande au N°+243 851 134 444, www.heshimardc.net 

Prix 10$

Point de vente : Psaro, City Market, Monishop, Memling.

Le magazine qui bat au rythme de l’actualité.

 
Top