*C’est le début de la fin d’une longue attente. Hier, en effet, l’Opposition congolaise a affiché, dans une déclaration politique, des positions très tranchées. Ainsi, a-t-elle décidé, par exemple, de ne point céder à l’appel à candidatures lancé, depuis le 15 avril dernier, en vue des élections provinciales par la CENI. Dans cette démarche somme toute ‘’boycottiste’’, elle entend ratisser large, en y entraînant notamment, la Société civile et les indépendants. L’idée maîtresse, s’il faut faire l’exégèse de ce document aux allures d’un lever des boucliers, consisterait, pour l’Opposition, de peser lourdement dans la balance de sorte qu’à terme, le taux d’abstention vis-à-vis de ces élections provinciales, atteigne des proportions aussi bien imprévisibles qu’inouïes. Criant à l’imminence de l’impasse, outre le fait qu’elle dit non au dépôt des candidatures aux provinciales, elle s’inscrit en faux, en même temps, contre le processus de découpage territorial ainsi que l’installation subséquente de ce florilège de nouvelles Provinces, y compris des Entités Territoriales Décentralisées et Déconcentrées sur l’ensemble du territoire national. Comme quoi, l’épais brouillard et les couacs qui se profilent à l’horizon, font craindre le pire, quant à la réussite du processus électoral. Faut-il penser que des projections et assurances de Boshab, présentées ce week-end, à Kinshasa, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, n’ont-elles pas été bien comprises ? Difficile à dire. Mais, toujours est-il qu’une telle réaction de la part de l’Opposition ne surprend guère. C’est une suite logique. Déjà, dans sa contre-proposition de calendrier, l’Opposition y avait posé des préalables et, même, souhaité le report sine die des élections locales. Faute d’avoir un cadre de discussions avec la CENI, pour faire passer ses ajustements au calendrier global, l’Opposition ne devrait nullement se dédire. D’où, l’option levée de ramer à contre-courant face à une CENI qui, après toutes ces pressions combinées, demeure déterminée à aller jusqu’au bout, dans l’exécution de sa feuille de route. En tout, cette dernière prévoit onze scrutins dont cinq directs et six indirects, dans l’espace de plus ou moins vingt mois, d’ici le 20 décembre 2016.
Décor planté
Les partis politiques, regroupements politiques et groupes parlementaires de l’Opposition ainsi que des organisations de la société civile et de la diaspora ; motivés par le souci de contribuer efficacement à un processus électoral inclusif, crédible et apaisé et débloquer cette situation qui menace la paix en RDC, rejettent l’activité en rapport avec le dépôt des candidatures pour les prochaines élections provinciales. Ils l’ont fait savoir lors d’une rencontre hier, lundi 20 Avril 2015 dans l’enceinte de la Paroisse Notre Dame de Fatima, située dans la commune de la Gombe. L’Opposition avait, en toute responsabilité, par sa lettre n°OPP/STOP/0304/MS/2015, saisi la CENI, depuis le vendredi 16 avril courant, pour une ultime rencontre autour du calendrier global.
Dans sa déclaration lue par le Député National, Martin Fayulu Madidi, l’Opposition appelle tous les partis et regroupements politiques de l’opposition, les organisations de la Société Civile ainsi que tous les autres candidats indépendants sur toute l’étendue du territoire national, à s’abstenir de toute participation au processus en cours mené par la CENI en attendant l’issue de la rencontre sollicitée.
Préalables
Elle constate, par ailleurs, que l’entêtement du gouvernement et de la CENI prouve que ces deux institutions ne veulent pas rencontrer les préalables indispensables à l’organisation des élections inclusives, crédibles et apaisées.
Aussi, l’Opposition, dans son ensemble, observe que la CENI, comme en 2011, refuse d’honorer son engagement de réagir officiellement à sa déclaration du 27 février 2015 et continue à faire la sourde oreille à la contre-opposition de calendrier exigeant notamment, l’enrôlement de nouveaux majeurs et le renvoi des élections urbaines, municipales et locales après les élections de novembre 2016.
Elle constate également que la CENI n’a pas respecté son propre calendrier. Certaines opérations considérées à ce jour comme des pré-requis à l’organisation des élections n’ont pas été réalisées, notamment l’audit du fichier électoral. De même, la CENI n’a pas indiqué si les contraintes qu’elle a énumérées dans son calendrier, ont été vidées aux dates critiques mentionnées.
Danger
Lors de la lecture de sa déclaration, l’opposition a donné son point de vue sur l’installation de nouvelles provinces qui, à l’en croire, n’obéirait pas à l’esprit de la Constitution. A son avis, elle participe plutôt à la stratégie du chaos. ‘’Nous nous insurgeons contre l’improvisation, la précipitation et le danger de l’installation des nouvelles provinces in tempore suspecto alors que les risques de balkanisation du pays sont réels et les difficultés matérielles et financières de sa mise en œuvre démontrent que c’est une entreprise suicidaire’’, a dit Martin Fayulu, Modérateur de l’opposition politiques. Les opposants soutiennent, par ailleurs, l’hypothèse selon laquelle l’initiative d’installer les nouvelles provinces en ce moment risque de rendre le pays ingouvernable par le désordre et les troubles pour justifier le glissement que le pouvoir aurait toujours cherché désespérément. ‘’Une telle hypothèque sur la stabilité du pays et la sécurité du pays et la sécurité des congolais est pour nous inacceptable’’, a-t-il laissé entendre.
Enquêtes
En ce qui concerne le charnier de Maluku, les partis et regroupements fustigent non seulement l’inhumation des compatriotes congolais au mépris de la réglementation en matière funéraire mais aussi ce qu’ils qualifient de tentative bancale pour étouffer cette affaire. Fort de ces observations, ils exigent une enquête internationale et indépendante avec exhumation des corps et prise d’ADN. ‘’Nous mettrons à la disposition du public et des enquêteurs internationaux, la liste provisoire des disparus extraite des registres ouverts aux sièges de nos différentes formations politiques’’, soutient la déclaration.
Défiance ?
Depuis le vendredi 17 Avril, José Makila Sumanda, Opposant de son état, a initié une motion de défiance contre Evariste Boshab, le Vice-premier Ministre et Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. ‘’ Nous mettons en demeure le Bureau de l’Assemblée Nationale de l’inscrire à l’ordre du jour de ses travaux, conformément au règlement intérieur’’, exige, à cet effet, l’Opposition.
Appel
S’agissant de la sécurité en RDC, l’opposition, la société et la diaspora dénoncent et condamnent l’insécurité à la quelle les populations congolaises, en général et, spécialement, celles de l’Est sont exposées. Par ailleurs, l’Opposition insiste sur la libération de tous les prisonniers politiques ainsi que des activistes des droits de l’homme. Elle épingle le cas de Jean-Claude Muyambo, Président de SCODE, dont elle exige le transfèrement immédiat dans une formation médicale étrangère, pour des raisons de santé.
La Pros.
MAGAZINE HESHIMA HESHIMA MAGAZINE BIMESTRIEL № 35 , AOUT 2022 / PRIX 10 $
Passez votre commande au N°+243 851 134 444, www.heshimardc.net
Prix 10$
Point de vente : Psaro, City Market, Monishop, Memling.
Le magazine qui bat au rythme de l’actualité.