* Cette plateforme dénonce les explications de l’Exécutif congolais sur la fosse commune de Maluku et exige une enquête internationale.

Contre toute attente, l’Opposition républicaine (OR), plateforme chère à Léon Kengo wa Dongo valablement représentée au sein du Gouvernement Matata Ponyo, prend l’Exécutif national à contre-pied dans un communiqué publié le 11 avril 2015, et repris par " La Prospérité ", au sujet de la fosse commune de Maluku. L’OR, en effet, déclare que " tous les efforts visant à expliquer cette découverte macabre n’ont pas, à ce jour, convaincu grand monde ". Ce qui amène cette plateforme politique à exiger " une enquête internationale crédible pour faire toute la lumière sur cette triste affaire ". Sans s’arrêter en si bon chemin, l’Opposition républicaine estime également que " la République, pour laver son honneur, doit accepter le principe d’une enquête indépendante ".
On croirait vraiment avoir affaire à la déclaration d’un regroupement politique faisant partie de l’Opposition radicale du genre UDPS, UNC, ECIDE et autres. Mais non, il s’agit d’une plateforme dont l’Autorité morale était co-président des Concertations nationales et qui ne dispose pas de moins de six membres au sein du Gouvernement de cohésion nationale. A ce titre, l’OR fait donc partie de la coalition gouvernementale et est sensée respecter la solidarité gouvernementale comme tous les regroupements politiques qui participent à la gestion du pays. Mais, quand l’OR s’en prend ouvertement au Gouvernement, cela dépasse tout entendement. C’est dire les membres de cette plateforme se comportent encore comme des opposants au même titre que ceux qui sont dehors.

L’OR REJOINT L’UDPS, L’UNC, L’ECIDE ET AUTRES
De l’avis de plusieurs observateurs, l’Opposition républicaine, à travers sa dernière déclaration, donne l’impression de rejoindre des partis politiques de l’Opposition radicale comme l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l’Union pour la nation congolaise (UNC), l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE) et autres qui n’ont jamais été aux Concertations nationales et qui, par conséquent, ne font pas partie du Gouvernement. En fait, l’OR se range derrière tous ceux qui combattent le Gouvernement alors qu’elle a ses cadres au sein du même Gouvernement. Dès lors, la solidarité gouvernementale et la cohésion nationale sont mises à mal par une structure étant partie prenante. Faut-il désormais croire que l’OR combattrait le Gouvernement congolais de l’intérieur ?
C’est l’impression générale qui se dégage parce que la plateforme chère à Léon Kengo wa Dondo, le président du Sénat, devrait logiquement se limiter à faire des observations au Gouvernement sans l’attaquer comme le font des mouvements d’opposition. A la place, l’OR sort ses griffes pour acculer l’Exécutif national. Plus grave encore, l’OR dénonce les explications du Gouvernement au sujet de l’affaire de la fosse commune de Maluku en déclarant même qu’elles n’ont pas convaincu grand monde parce que " l’enfouissement de 421 corps dans la fosse commune de Maluku n’a été précédé d’aucun communiqué, d’aucune information au public, alors qu’il y a, sans doute encore, des familles, des parents, à la recherche d’un fils, d’une fille, d’un père, d’un oncle, d’un neveu … ".

L’OR PREND SES DISTANCES PAR RAPPORT AU GOUVERNEMENT
On ne peut autrement comprendre une déclaration faite sans la moindre considération de l’accord qui lie l’Opposition républicaine au Gouvernement de cohésion nationale dirigé par Matata Ponyo qui n’est ni un Gouvernement d’union nationale, ni le fruit d’un accord entre le camp de la Majorité et celui de l’Opposition en général. Il s’agit, bien au contraire, d’une simple ouverture à l’Opposition à travers un Gouvernement appartenant à la Majorité au terme des élections de 2011. Raison pour laquelle, il ne s’est pas agi d’un nouveau Gouvernement comme l’indiquait Léon Kengo avant même la tenue des travaux des Concertations nationales, mais d’un simple remaniement du Gouvernement conduit par le même Premier ministre au point de passer de Matata I à Matata II. C’est clair et net.
Si l’OR, qui semble avoir repris son indépendance par rapport au Gouvernement persiste sur la même voie, c’est que cette plateforme politique donne l’impression de commencer à prendre ses distances par rapport à l’équipe Matata. A cette allure, une fissure au sein même du Gouvernement n’étonnera personne. A moins que vraiment tous les membres de l’Opposition républicaine qui siègent encore au Gouvernement soient d’un avis contraire à la déclaration de leur regroupement politique. Sinon, l’OR continuera à prendre à contre-pied le Gouvernement en semant la confusion dans l’esprit des Congolais. On ne peut pas faire partie d’un Gouvernement et se comporter si cela n’avait jamais été le cas. C’est là qu’intervient la notion de solidarité gouvernementale justifiant aujourd’hui la cohésion nationale.

L’OR INVITEE A ETRE CONSEQUENTE AVEC ELLE-MEME
Lorsqu’on fait partie d’un Gouvernement, on en partage aussi les responsabilités. Mieux on en assume l’actif et le passif En acceptant d’envoyer ses membres au sein du Gouvernement Matata, l’Opposition républicaine doit donc être conséquente avec elle-même et non continuer à se comporter comme si elle était en dehors du Gouvernement. Cela sous-entend également le fait de s’abstenir de condamner le Gouvernement auquel on appartient. Car, l’OR entretient, à travers sa dernière déclaration, la confusion là où elle devrait être la dernière structure politique à s’en prendre à l’Exécutif national. On ne peut pas, dans ce genre de situation, souffler à la fois le chaud et le froid. Ou on fait partie du Gouvernement et on se comporte en conséquence, ou on n’en fait pas du tout partie et on est libre de tout engagement. Et de toute déclaration aussi. M. M.

DECLARATION DE L’ "OR" EN SIGLE RELATIVE A LA FOSSE COMUNE DECOUVERTE LE 19 MARS 2015 A MALUKU
Les Présidents des Partis politiques et les personnalités membres du Conseil National de l’Opposition Républicaine " OR " en sigle ;
Réunis en session extraordinaire, le 11 avril 2015, au siège de " l’OR " ;
Rappelant que les textes régissant les funérailles et sépulcres, en République Démocratique du Congo, notamment, l’ordonnance relative au service des inhumations et à la Police de Cimetières, n’autorisent pas les fosses communes, mais stipulent (article 4) que chaque inhumation aura lieu dans une tombe individuelle séparée dont la profondeur, la largeur et la longueur sont clairement déterminées ;
Rappelant, en outre, qu’il est interdit (article 2) de procéder à l’inhumation des personnes décédées sans un permis d’inhumation indiquant l’identité de la personne et délivré par l’Officier d’Etat Civil du lieu où, à son défaut par l’autorité administrative ;
Considérant que le permis d’inhumation n’est accordé que sur le vu d’un certificat médical et que, s’il n’y a pas de médecin, l’Officier d’Etat Civil ou l’autorité administrative ne peut délivrer le permis d’inhumer qu’après s’être transporté auprès de la personne décédée, pour s’assurer du décès ;
Considérant, en outre, que pour chaque cimetière, il doit être tenu un registre des inhumations indiquant les noms, prénoms, professions, adresses et la nationalité des personnes inhumées, la date de l’inhumation, la cause du décès et le lieu du sépulcre, le numéro de la tombe… ;
Que dans des conditions, la production des identités des personnes enfouies dans la fosse commune de MALUKU et des causes de leurs décès ne devrait poser aucun problème aux autorités, en vue d’apaiser l’inquiétude des citoyens ;
Considérant, par ailleurs qu’il n’est ni d’usage, ni permis d’inhumer, la nuit et surtout en pleine nuit, les personnes décédées, d’entreprendre quoi que ce soit de contraire au respect dû à la mémoire des morts, non seulement au nom de la dignité humaine, mais aussi, au nom de la considération due aux coutumes, à la culture des populations du lieu, de la religion, du pays concerné ;
Consternés par l’information officielle selon laquelle, 300 enfants mort-nés sont enfouis dans la fosse commune de MALUKU, le 19 mars 2015, au motif que personne ne les réclamait, alors que selon d’autres sources 100 autres mort-nés auraient été jetés dans une autre fosse commune, au mois de janvier 2015 ;
Considérant que même les indigents ont droit à un sépulcre digne, parce que l’indigence ne leur enlève pas la qualité d’être humain ;
Considérant enfin que l’enfouissement de 421 corps dans la fosse commune de MALUKU n’a été précédé d’aucun communiqué, d’aucune information au public, alors qu’il y a, sans doute encore, des familles, des parents, à la recherche d’un fils, d’une fille, d’un père, d’un oncle, d’un neveu, d’une mère, disparu (e), enlevé (e), arrêté (e), dans des conditions non élucidées :
Déclarant que la fosse commune de MALUKU du 19 mars 2015, a été organisée en violation manifeste des textes ci-dessus rappelés qui régissent les funérailles et les sépulcres dans notre pays ;
Constatent que tous les efforts visant à expliquer cette découverte macabre n’ont pas, à ce jour, convaincu grand monde ;
Exigent par conséquent, une enquête internationale crédible pour faire toute la lumière sur cette triste affaire ;
Estiment, en outre que les Institutions de l’Etat congolais ne pouvant être juges et parties, la République, pour laver son honneur, doit accepter le principe d’une enquête indépendante ;
Lancent un appel pressant au peuple congolais pour qu’il soutienne le principe d’une enquête internationale crédible, concernant la fosse commune de MALUKU.
Fait à Kinshasa, le 11 avril 2015.

Pour l’Opposition Républicaine " OR "
Le Coordonnateur,
Jean-Baudouin IDAMBITUO BAKAATO
Le Modérateur,
Gérard KAMANDA wa KAMANDA
Cour Pénale Internationale


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