Il fait encore parler de lui, le chef de la milice Ngiti du FNI, Mathieu Ngujolo acquitté au niveau des deux instances à la CPI faute de preuves dans l’attaque du village de Bogoro en novembre 2003 en ituri. L’homme est actuellement dans de sales draps à La Haye d’où il devrait en principe être expulsé d’office vers la Rdc dès le verdict en appel. Il avait eu un temps de répit. De courte durée.

Vendredi dernier, toutes les sources ici et aux Pays Bas ont annoncé son expulsion de La Haye où il était en détention administrative vers Kinshasa en Rdc. Il n’a toutefois pas encore été signalé à l’aéroport de N’Djili à Kinshasa. Certaines informations qui se recoupent font état de l’imminence de son expulsion. Mathieu Ngujolo est en attente d’une expulsion vers la RDC.

A cette occasion, sa famille biologique a même donné de la voix en parlant à la presse de Kinshasa le même jour. La famille se plaint du fait que son téléphone est éteint depuis vendredi dernier alors que lors de leur dernière communication, il n’avait pas évoqué une quelconque expulsion vers la RDC.
Comment subitement son téléphone serait-il fermé, s’interroge-t-elle. La famille est inquiète et ne comprend rien du tout de ce silence-radio de leur frère Mathieu Ngujolo. Ils en parlent comme si c’était un ange, ou un enfant de chœur à l’Eglise catholique qui ne peut faire du mal à une mouche.
Bizarre. Très bizarre quand on sait que ce seigneur de guerre bien qu’acquitté faute de preuves par la CPI n’en demeure pas moins un criminel de guerre parmi les plus redoutables sinon les plus sanguinaires de notre temps. Ils sont dans la catégorie du sinistre Joseph Koni qui a à son actif 100.000 morts en 10 ans, selon des chiffres officiels du Département d’Etat américain qui offre par ailleurs 5 millions Usd pour toute information conduisant à sa capture.

LE FEU AU VILLAGE DE BOGORO AVEC 200 MORTS BRULES VIFS
Pour leur part, Mathieu Ngujolo et son colistier Germain Katanga du FRPI ont mis le feu au village de Bogoro en Ituri en novembre 2003 et y ont brulé vifs 200 habitants de la communauté rivale des Hema. La CPI n’a pas pu produire des preuves pour ces massacres des civils non armés.
Mais si Ngujolo dans son for intérieur se savait vraiment innocent, il n’aurait jamais eu peur de revenir en Rdc, son pays, où il est supposé n’avoir rien fait étant un agneau. Ce qu’il redoute, ce n’est pas du tout le pouvoir de Joseph Kabila comme il le soutient juste pour la demande d’asile politique.
Mais ce sont les nombreuses familles de ses victimes qui se comptent en milliers en ituri. Ngujolo n’a pas un endroit où aller en Rdc où justement ces familles de ses victimes l’ont condamné à mort et le disent tout haut qu’ils l’attendent pour lui faire gorge. C’est cela qui est publiquement proclamé en Ituri. Ngujolo le sait très bien à partir de La Haye.

SCENARIO FRAGILE POUR OBTENIR L’ASILE POLITIQUE
C’est ce qui explique le scénario fragile mis en branle pour tenter d’obtenir l’asile politique. Cette mise en scène a tout l’air d’avoir échoué devant le juge administratif de La Haye aux Pays Bas, du moins jusqu’aux dernières nouvelles du week-end dernier.
Qu’est-ce qui s’est passé alors ? Lorsqu’il y a quelque 2 mois, Mathieu Ngujolo est acquitté au niveau d’appel à la CPI, il est tout de suite arrêté par les autorités hollandaises pour manque de titre de séjour sur leur territoire. Il est donc pris un Arrêté d’expulsion vers la Rdc.
Mathieu Ngujolo est même dans un avion en partance pour la Rdc. Au même moment, ses avocats saisissent le juge administratif en argumentant que sa vie serait en danger en cas d’expulsion en Rdc car au degré d’appel il venait de mettre en cause le donneur d’ordre dans tous ces massacres.
Ce n’était pas lui mais bien le pouvoir de Kinshasa. Il serait donc en insécurité en Rdc. Raison pour laquelle il demande l’asile politique aux Pays Bas. Ngujolo est donc extrait de l’avion et placé en détention administrative en attendant la décision du juge administratif.

DES MASSACRES CYCLIQUES EN ITURI COMMANDITES PAR KIGALI ET KAMPALA
Si celui-ci n’est pas distrait comme le Procureur près la CPI, il démontera le mensonge de Mathieu Ngujolo. En effet, à l’époque des faits, en 2003 Kinshasa ne contrôle pas encore l’Ituri. Il y a trois forces sur le terrain, les Hema de l’UPC de Thomas Lubanga proche du Rwanda et qui reçoivent des ordres de Kigali, les Ngiti du FNI et leurs alliés, les Lendu du FRPI proches de l’Ouganda et qui sot commandés à partir de Kampala.
La plupart des massacres cycliques commis dans l’Ituri livré à feu et à sang était commandités par ces deux capitales, Kigali et Kampala dont les troupes ont du reste occupé près de ¾ de la Rdc de 1998 à 2003. Les donneurs d’ordre étaient donc nichés là et non à Kinshasa comme veut le faite croire Ngujolo pour le besoin de la cause.
Dommage que la CPI n’ait pas réussi à démêler le vrai du faux dans ce massacre de Bogoro. La Cour a innocenté les deux acteurs principaux de ce carnage. Le chef de la milice Lendu du FRPI Germain Katanga dont les hommes avaient donné l’assaut au village et celui du FNI des Ngiti Mathieu Ngujolo venu à sa rescousse. Ni l’u ni l’autre n’est reconnu comme donneur d’ordre. Ngujolo acquitté tandis que Katanga est condamné à une peine clémente de 12 ans de prison. Il a même refusé d’aller en appel. Comme il a déjà fait 10 ans en détention, il ne lui reste plus que 24 mois à passer à Scheveningen, dans les faubourgs de La Haye. A sa sortie, Germain Katanga pourra aussi insulter la mémoire de ses victimes comme le fait à ce jour son complice Mathieu Ngujolo.

KANDOLO M.





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