La commission électorale congolaise a annoncé vendredi à Kinshasa avoir achevé son opération de "fiabilisation du fichier" des électeurs destinée selon elle à rassurer la population sur le sérieux des scrutins locaux et provinciaux devant avoir lieu en octobre.

Avant même son achèvement, l'opération de "fiabilisation du fichier électoral" a été dénoncée comme insuffisante par l'opposition, qui déplore l'exclusion des listes électorales de tous les jeunes ayant eu 18 ans au cours des quatre dernières années. Pour des raisons budgétaires, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a choisi en effet d'établir celles-ci à partir du fichier électoral de 2011, au prix de son seul "toilettage".

La question de la fiabilité du fichier électoral a été au cœur du contentieux autour des dernières élections tenues en République démocratique du Congo : la présidentielle et les législatives contestées de novembre 2011 ayant reconduit à la tête du pays le président Joseph Kabila.

"Après dix-huit mois de travaux, [on a pu] produire un fichier fiable" qui a permis d'identifier "30 millions d'électeurs", a déclaré Jean Pierre Kalamba rapporteur de la Céni, lors d'une "soirée électorale" diffusée par la télévision publique (RTNC).

L'opération consistait, entre autres, à supprimer du fichier les inscriptions multiples d'une même personne et à réintégrer les électeurs qui en avaient été omis.

La Céni est chargée d'organiser la série d'élections (locales, provinciales, sénatoriales...) devant commencer en octobre et mener jusqu'à la présidentielle et aux législatives programmées pour le 27 novembre 2016.

Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, n'a pas le droit de briguer un nouveau mandat en 2016.

Échaudée par le précédent des élections de 2011, entachées d'irrégularités et de fraudes massives, l'opposition soupçonne le chef de l’État de chercher à tout faire pour se maintenir au pouvoir après 2016.

Elle accuse la Céni d'avoir proposé un calendrier électoral "irréaliste" dans le seul but de retarder la prochaine présidentielle, et réclame l'enrôlement sur les listes électorales de tous les Congolais ayant atteint la majorité depuis 2011. Selon certains opposants, ils représenteraient jusqu'à 30% du corps électoral dans un pays très jeune.

"Nous n’accepterons pas des élections sans la participation de ces nouveaux majeurs", a déclaré vendredi à l'AFP Bruno Tshibala, porte-parole de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi.

M. Tshibala a annoncé jeudi que sa formation était prête à participer "au dialogue politique" récemment proposé par le président Kabila, tout en précisant que celui-ci devait permettre à la majorité et à l'opposition de se concentrer "sur l’essentiel : l’organisation des législatives et de la présidentielle", quitte à tenir plus tard les autres élections.

Les modalités et les termes de cette offre de dialogue n'ont pas été précisés publiquement par le chef de l’État.

Une coalition réunie autour des deux autres grands partis de l'opposition, le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l'Union pour la Nation congolaise (UNC), a rejeté pour sa part l'idée de tels pourparlers, y voyant une manœuvre pour permettre au chef de l’État de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat.

AFP





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