Le député Martin Fayulu, coordonnateur des Forces acquises au changement (FAC/opposition), a plaidé samedi 23 mai 2015 pour la mise en place d’une « enquête internationale impartiale et crédible » chargée de « faire la lumière sur le dossier +charnier de Maluku+ ».« On ne peut pas enterrer la fosse commune de Maluku, comme on a enterré les 421 corps. Nous réitérons notre enquête internationale sur la fosse commune de Maluku », a-t-il soutenu au cours d’une émission diffusée sur la chaîne privée Congo Web TV.

Egalement leader du parti politique ECIDE (Engagement citoyen pour le développement), il a rejeté le dialogue proposé par le chef de l’Etat congolais, destiné, croit-il savoir, à « préparer la formation d’un gouvernement de transition ».

« Nous voulons que l’Union africaine, l’Union européenne (UE) et un facilitateur attitré puissent réactiver le processus électoral en République démocratique du Congo. Nous ne pouvons pas aller au dialogue de M. Kabila, tel que proposé par son émissaire Kalev Mu », a expliqué Martin Fayulu.

Refus de dialoguer avec le président Kabila

L’opposition a refusé lundi 18 mai 2015 le dialogue politique demandé par le président Joseph Kabila, qui avait envoyé un émissaire chargé de proposer des concertations sur le calendrier électoral.

La RDC votera, en effet, sept (7) fois en à peine plus d’un an. Mais, après deux semaines d’échanges avec le chef des renseignements congolais, Kalev Mutond, les grandes formations de l’opposition ont décidé de décliner ces nouvelles tractations. Pour elle, il s’agissait d’« un piège visant à contourner la Constitution pour maintenir le président au pouvoir ».

Hormis l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui n’a pas signé la Déclaration, l’Union pour la nation congolaise (UNC), le Mouvement de libération du Congo (MLC) et une multitude d’autres partis de l’opposition rejettent la main tendue du président Joseph Kabila.

Selon l’opposant Vital Kamerhe, leader de l’UNC, « il faut éviter de tomber dans le piège du pouvoir en place. « Nous sommes en plein glissement et violation de la Constitution », a-t-il averti.

« Les réalismes du calendrier électoral global, publié par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’affaire de la fosse commune de Maluku, l’insécurité persistante à Beni justifient la position consciente de l’opposition qui dénonce aussi la « confiscation du droit de la minorité à l’Assemblée nationale », a expliqué à RFI Jean-Lucien Bussa du Courant démocratique et rénovateur (CDR).

« L’opposition a décidé de suspendre sa participation aux séances plénières de l’Assemblée nationale jusqu’à ce que le bureau offre les garanties du respect de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale », a-t-ilindiqué.

Le pouvoir est également accusé de favoriser le dédoublement des partis politiques, notamment ceux de l’opposition.

« Deal secret » entre l’UDPS et le PPRD : info ou intox ?

Au total, l’UDPS, l’UNC et le MLC soutiennent la position officielle ci-après : «Oui au dialogue pour pacifier le processus électoral, mais non à toute idée de prolonger le mandat de Joseph Kabila via un partage du pouvoir ».

La Société civile et des organisations de défense des droits humains ne disent pas autre chose.

Dans un communiqué publié le 20 avril 2015, les partis de l’opposition exigent notamment l’inscription de nouveaux majeurs dans le fichier électoral et le renvoi des élections locales après novembre 2016. Ils ont, par ailleurs, fustigé «l’improvisation et la précipitation avec lesquelles Monsieur Kabila a décidé d’installer les nouvelles provinces et entités territorialement décentralisées ».

Selon un cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), joint au téléphone samedi 16 mai 2015 à Kinshasa, « les élections provinciales doivent être fixées après 2016, sauf si le vote a lieu uniquement dans les onze provinces actuelles ».

«Comment pourrait-on organiser les élections provinciales dans les 26 nouvelles provinciales alors que la nouvelle territoriale n’est même pas mise en place ? », s’est-il interrogé.

Depuis fin janvier 2015, des informations difficiles à vérifier font état de «tractations secrètes» entre la direction de l’UDPS et la Présidence de la République. A Kinshasa, des sources laissent entendre que « Joseph Kabila aurait instruit Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, d’engager des pourparlers avec la direction de l’UDPS ».

But : négocier la formation d’un gouvernement de transition avec Félix Tshisekedi Tshilombo comme Premier ministre. «C’est de la foutaise!», aime rétorquer l’intéressé. Un cadre de l’UDPS, contacté récemment, de renchérir : «Ce ne sont que des rumeurs!».

Comme pour tordre le cou à ces « rumeurs », dans un communiqué daté du 8 mai 2015, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, renvoie l’émissaire de Joseph Kabila à la «Feuille de route» publiée le 14 février 2015.

Pour l’essentiel, il exige, avant toute chose, de régler le « contentieux électoral » de novembre 2011. Lors de l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011, des observateurs tant nationaux qu’internationaux avaient dénoncé de nombreuses irrégularités.

Pour Tshisekedi, importe d’«identifier les responsables de la fraude électorale ». Des responsables qu’il faudrait écarter « de la gestion du pays à tous les nouveaux et du déroulement du processus électoral en cours ». « Tshitshi » sera-t-il entendu? On peut en douter.

Après avoir soufflé le froid, le même communiqué de souffler le chaud en mettant l’accent « sur la nécessité de préparer de manière consensuelle des élections libres et transparentes, dans un climat apaisé ».



« Dans l’intérêt de la Nation, nous tenons à éviter les pertes de temps inutiles ainsi que les manœuvres dilatoires visant à contourner les exigences constitutionnelles régissant les échéances électorales et à favoriser un éventuel glissement », rapporte le communiqué.






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