50 minutes de discussions à huis-clos entre les Catholiques et le chef de l’Etat pour demander à ce dernier de respecter la loi fondamentale, d’avoir un consensus pour le calendrier global de la CENI et de sécuriser l’ensemble des opérations électorales pour un avenir meilleur de la République démocratique du Congo

Joseph Kabila a débuté, hier lundi 1er juin, ses consultations en prévision du dialogue pour trouver des solutions à la crise qui ronge la République démocratique du Congo et ainsi éviter la catastrophe qui se profile en 2016, par rapport aux élections.

Si les Protestants, les Kimbanguistes, les Musulmans et les Salutistes ont été très tendres envers le chef de l’Etat, en le caressant dans le sens du poil, évitant d’aborder les vrais problèmes qui conduisent le pays droit vers le chaos, les évêques catholiques, par la bouche de l’abbé Léonard Santedi, sont allés droit au but face au raïs.


En effet, c’est la confession religieuse que la presse attendait, la seule qui peut dire » NON » au pouvoir lorsqu’il le faut, applaudir quand il le mérite, tirer la sonnette d’alarme face à une réalité et faire jaillir la vérité pendant qu’une opinion propage de fausses informations.

Pour preuves, ces évêques ont eu près de 50 minutes d’échanges avec le chef de l’Etat, alors que d’autres confessions religieuses ne se sont contentées que de 10, 15 ou 20 minutes d’entretien.


Voie de sortie de crise

Au sortir des discussions, l’abbé Santedi, face à la presse, a déclaré ce qui suit : » pour nous, le dialogue est une voie loyale de sortie de crise. Il est un élément constructif de tout système démocratique.

Cela correspond même à notre doctrine, l’Eglise a toujours prêché cela. Mais en suite, il faut voir, côté dialogue, quel en est l’objet, fixer les objectifs, les finalités… Pour les évêques, il est impérieux, pour le moment, d’avoir un consensus national sur le calendrier électoral global produit par la Commission électorale nationale indépendante.

Aussi, tout dialogue doit se faire dans le respect absolu des règles constitutionnelles et dans le respect des institutions de la République en place. Nous insistons sur le respect des délais constitutionnels en ce qui concerne l’organisation des scrutins « .

Les prélats catholiques ont estimé qu’il y a des points, notamment la sécurisation des élections, non seulement des opérations électorales et des candidats, mais aussi la mobilisation des fonds pour réussir un processus électoral devant conduire le pays vers des lendemains meilleurs.

Ce qui importe pour les évêques catholiques, c’est le bien-être de la population, le service du bien commun et un avenir meilleur « .

Quant aux partis de l’Opposition, qui ont refusé de prendre place à bord du bateau du dialogue, » c’est leur droit. L’Eglise donne de ce qui est sa vision, sa doctrine et l’importance. Pour nous, le dialogue est une voie loyale, une voie pacifique de sortie de crise.

Mais il faut, au préalable, bien définir les objectifs, poncer son contenu, et dire qu’est-ce que nous voulons. Sur ce point, il impérieux d’avoir non seulement un consensus, je répète, un consensus, autour du calendrier électoral global, mais aussi, créer ce climat de confiance et de paix pour un processus électoral réussi et bâtir l’avenir de la nation « , a dit Léonard Santedi.

Poursuites des consultations

Selon des sources, les consultations se poursuivent ce mardi 2 juin avec les partis politiques de l’Opposition et de la Majorité, la société civile, la diaspora congolaise, les chefs coutumiers et les diplomates. Mais l’opinion pense que, comme lors des concertations nationales tenues du 7 septembre au 5 octobre 2013, le départ est déjà mauvais.

Ces entretiens devraient se tenir selon l’accord-cadre d’Addis-Abeba, avec une médiation internationale. En plus, les parties en conflit sont connues.

Il s’agit, d’une part, de Joseph Kabila, et d’autre part, d’Etienne Tshisekedi. Tous les autres ne sont que des figurants. L’une de questions essentielles à débattre, par exemple, c’est la vérité des urnes des élections chaotiques de novembre 2011. Joseph Kabila est-il prêt à discuter de cette problématique ?

Si ce dialogue n’est pas sincère, et que la Majorité fabrique ses opposants en vue d’endosser les recommandations qui seront issues de cette réunion, ce sera encore, une fois de plus, une perte de temps inutile et un pas en arrière par rapport à la démocratie. Les vrais problèmes doivent être abordés, sans tabous, sous la médiation de Martin Kobler, patron de la MONUSCO.




Par Lefils Matady





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