*Après l’intermède qui n’aura duré que l’espace d’un week-end, les consultations initiées par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, se sont poursuivies hier, mardi 16 juin 2015, à la Cité de l’Union Africaine, à Mont Ngaliema. La journée était réservée aux Honorables Députés, conduits par leur Président, l’Honorable Aubin Minaku Ndjalandjoko. Consultés, sous leur casquette de groupe parlementaire, les deux poids lourds de la Majorité Présidentielle ont étalé, une fois de plus, leurs divergences profondes devant le Président de la République. Pomme de discorde, l’épineuse question du Dialogue, des élections locales, de la CENI, de l’installation des nouvelles provinces…Le PPRD, qui ne jure que par la tenue des locales, avant toutes les autres élections, ne veut pas entendre parler du report. Si report, il y a, martèle le groupe parlementaire Pprd, il doit concerner toutes les autres élections. Ici, le groupe parlementaire MSR & Alliés brandit, par contre, le préalable juridique : la loi sur la répartition des sièges ayant été renvoyée au Gouvernement. Qui plus, dans l’entendement du MSR, la question du temps nécessaire, pour vider le débat sur la fiabilisation des chiffres au niveau des entités territoriales – chefferie par chefferie, groupement par groupement et commune par commune-, doit être prise en considération dans les analyses. Secundo, le PPRD s’inquiète des largesses que s’octroie la CENI qui aurait procédé à des mises en place suspectes d’autres organes, sans recourir aux groupes politiques, ni rechercher le moindre consensus. Là où le PPRD propose la restructuration de la Centrale Electorale, le MSR, lui, estime que le dialogue ne doit, en aucun cas, remettre en cause les acquis de la démocratie. Le dialogue doit pousser au respect de la Constitution et des institutions établies. D’où, le groupe MSR & alliés, tout en s’opposant à la restructuration de la CENI, plaide plutôt pour le respect de la neutralité et l’indépendance de la Centrale électorale. Au sujet de la mise en place de nouvelles provinces, le PPRD propose, coûte que coûte, leur installation. Le gouvernement n’a qu’à chercher les moyens, pour ce faire. Outre ces gros calibres de la Majorité présidentielle, d’autres groupes tels que l’UNC & alliés, les non-inscrits, avec Henri Thomas Lokondo, en tête,… se sont exprimés, librement. A tout prendre, ce ne sont-là que des propositions sur lesquelles, le Chef de l’Etat doit, en définitive, tabler, avant de lever ses ultimes options sur le Dialogue en vue des élections apaisées en RD. Congo.
L’Hôte de la rencontre, le Président de la République, a tenu, d’entrée de jeu, à circonscrire le cadre desdites consultations. Il a rappelé que le dialogue en gestation avait été demandé par des opposants. Rappelant également, les épopées des dialogues précédents, entre autres, à Sun City, Kabila dit n’avoir jamais regretté leur tenue. D’autant plus qu’ils ne visent, au finish, que la paix et cohésion nationale.
Outre le dialogue, Joseph Kabila a entretenu ses interlocuteurs sur les élections et l’installation des nouvelles provinces.
Prenant la parole pour présenter, grosso modo, l’état des lieux des travaux parlementaires, le Chef de la délégation, l’Honorable Minaku, a indiqué que l’Assemblée nationale s’est acquittée de l’essentiel de ses missions. Seule écharde, la loi sur la répartition des sièges pour les élections locales qui a été renvoyée au Gouvernement pour un examen approfondi, la première copie étant entachée d’imperfections.
Au sujet du découpage, Minaku Aubin a rappelé que la loi y relative a été adoptée et promulguée. L’Assemblée nationale n’attend que sa mise en œuvre.
Concernant le dialogue, le Président de l’Assemblée nationale a sollicité l’indulgence du Chef de l’Etat, pour que chaque groupe parlementaire puisse s’exprimer quant à ce, chacun ayant, certes, ses spécificités ou ses revendications.
PPRD : les locales d’abord
Le PPRD, indique notre source, se serait présenté avec un texte reprenant ses suggestions qu’il a transmis, séance tenante, au Président Kabila. Dans ce texte, le PPRD se serait engagé à accompagner le Raïs dans tout ce qu’il va entreprendre, dans la recherche des voies et moyens pouvant conduire le pays vers des élections apaisées.
Pour cette formation politique qui place les élections locales avant toutes les autres, il n’est nullement question de découpler les élections provinciales des élections locales, municipales et urbaines. Le report de ces dernières, soutient-il, doit impliquer le report de toutes les autres élections.
Voilà pourquoi, le PPRD demande au Gouvernement d’examiner, en mode d’urgence, le projet de loi sur la répartition des sièges pour les élections locales.
Deuxièmement, le PPRD veut, coûte que coûte, la mise en place des nouvelles provinces.
En ce qui concerne l’enrôlement des jeunes majeurs, c’est le troisième point du pamphlet, le parti présidentiel propose que cela se fasse plutôt pour les élections législatives nationales et la présidentielle.
Quatrièmement, le PPRD rappelle que le Bureau de la CENI avait été mis en place après des chaudes discussions qui avaient abouti à un compromis politique. Seulement, la mise en place des autres organes que la Centrale Electorale opéré ces derniers temps inquiète le PPRD qui exige, comme au départ, l’implication des groupes politiques. Le parti présidentiel craint que les personnes recrutées, y compris le recours au Cadicec, ne puissent échapper au contrôle…D’où, pour le PPRD, il faut reconfigurer la CENI.
MSR & Alliés pour le respect des institutions
Le dialogue, pour le MSR et ses alliés, est une bonne chose. Toutefois, souligne ce groupe parlementaire, le dialogue ne doit pas remettre en cause les acquis de la démocratie.
De la CENI, le MSR & Alliés penchent plutôt du côté du respect de la neutralité et de l’indépendance de la Centrale électorale.
Pour ce qui est des élections locales, le MSR & ses Alliés estiment qu’il se dresse devant celles-ci, outre l’obstacle financier, l’obstacle juridique notamment, la loi sur la répartition des sièges qui fait défaut. Compte tenu des incohérences contenues dans ladite la loi, même si session extraordinaire il y a, cette question risque de ne pas être vidée dans un laps de temps. Si bien que le calendrier électoral, pour le reste des élections, risque, lui aussi, d’être sérieusement perturbé. Pourtant, si les problèmes de temps, des textes juridiques ou des moyens persistent, le MSR & Alliés n’y verrait aucun inconvénient, si l’on décidait, par exemple, de postposer les élections locales, tout en respectant les autres échéances jusqu’à la fin du processus électoral, selon un chronogramme déjà établi par la CENI.
La Pros.