*Le flou persiste encore sur la tenue du dialogue en dépit du discours du Chef de l’Etat censé donner une orientation au pays, le 29 juin dernier. Et pour cause, Joseph Kabila ne s’était pas montré tranchant dans son message. Il annonçait, sans avancer une date, la fin prochaine des Consultations. Il a parlé d’un éventuel dialogue et non d’un dialogue devant nécessairement avoir lieu. Dans le registre des participants, le Président Kabila a donné l’impression d’attendre les forces politiques et sociales qui hésitent encore à lui emboîter le pas.

A quoi servira un dialogue auquel n’aura pas pris part l’Opposition, la vraie, celle-là qui avait en 2013 boycotté les Concertations nationales co-présidées par Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale, et Léon Kengo, inamovible Président du Sénat ? Est-ce la raison majeure pour laquelle le Président de la République met du temps à prendre ce qu’il qualifie de disposition pertinente pour matérialiser sa vision en vue de sauvegarder la paix, la stabilité et l’unité du pays ? Le message du 29 juin de Joseph Kabila a eu pour passage fort, le non à l’ingérence étrangère dans la conduite du dialogue. Tout au plus, les amis de la RDC sont invités à jouer un rôle positif. Ce faisant, le Président s’est mis à dos l’UDPS d’Etienne qui avait, pourtant, déjà marqué son accord au dialogue sous une médiation internationale. Bruno Mavungu, Secrétaire général de l’UDPS, a très vite réagi au discours du Président affirmant s’en tenir uniquement aux prescrits de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et des Résolutions 2098 et 2211 du Conseil de l’ONU. Par cette déclaration, l’UDPS renforce sans être ensemble, le camp du refus du dialogue constitué du MLC, de l’UNC, l’Envol, le MPCR et autres. La Dynamique, qui regroupe plusieurs partis, regroupements politiques, groupes parlementaires de l’Opposition, ainsi que des associations de la Société civile, a produit le week-end, un document fleuve, lu par le Député Gilbert Kiakwama Kia Kiziki, dans lequel est réaffirmé le principe du boycott du dialogue en faveur de la Commission Tripartite ‘’CENI, Pouvoir et Opposition’’. Comme quoi, toutes les questions présentées comme des obstacles par le Président de la République peuvent trouver une réponse à la suite d’une ou plusieurs rencontres entre les acteurs concernés par le processus électoral. Kiakwama et ses collègues ne voient pas ce que vient faire le Président Kabila dans ces discussions, lui qui, constitutionnellement, ne peut plus se représenter à la présidentielle 2016. A l’analyse, on retient que l’Opposition n’entend pas accorder la moindre caution politique aux résolutions qui pourraient résulter du dialogue politique, si et seulement si Joseph Kabila en assurait la présidence. L’attitude de l’Opposition laisse transparaître une crise de confiance entre les différents acteurs politiques. Une crise née d’une avalanche de promesses non tenues. Les recommandations des Concertations moisissent dans les tiroirs du Co-présidium. Alors qu’un Gouvernement dit de cohésion nationale avait vu le jour après les Concertations comme pour mettre en œuvre les recommandations. D’où, la crainte, très partagée parmi les membres de la Dynamique, d’une éventuelle Transition à l’issue du dialogue. La mise sur pied d’un Gouvernement de Transition semble être la chose la plus facile à réaliser. Qui a tort, qui a raison ? Le journaliste n’est pas dans son rôle, s’il doit distribuer des cartons. Mais, le pays a beaucoup à perdre dans ce jeu du chat et de la souris, auquel se livrent, malheureusement, le pouvoir et l’opposition.

La Pros.






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