Il est la personnalité la plus atypique de l’espace politique congolais. Il est à la tête d’un mouvement politique aux fondements spirituels et religieux, il est le « guide », le Nlongia, celui qui porte le savoir des ancêtres et qui, aujourd’hui est reconnu comme un conducteur du peuple Ne-Kongo. Il a été traversé par des évènements tragiques de triste mémoire, ceux liés au « massacre » des adeptes des Bundu-dia-Kongo. Pendant des longues années, cet homme secret, presqu’inaccessible et opposant farouche au régime Kabila a constitué un mystère pour la classe politique qui ne savait pas où le classer, car son propre statut qui se situe aux confluents du maitre spirituel et du leader politique est un véritable casse-tête.

Cet homme hors du commun qui fut élu en 2006, après seulement quelques jours de campagne et qui fut réélu cette fois-ci à Kinshasa sans débourser un centime, cet homme est un politique et surtout un élu. Connu pour ses positions tranchées et surtout les ayant toujours publiés dans un petit journal du nom de « Kongo Dietu », il a pendant des longues années pris position sur plusieurs sujets mais ces publications qui étaient destinées à un public choisi restaient dans une certaine mesure sous contrôle.

Mais depuis quelques jours, après qu’il ait été consulté par le Chef de l’Etat Joseph Kabila sur l’éventualité d’un Dialogue, le patron de Bundu ya Mayala a fait quelques déclarations qui sont aujourd’hui l’objet des divers commentaires. Ne Mwanda Nsemi a examiné la situation du pays et au regard de son analyse personnelle, il estime qu’il faut une transition de trois ans pour que l’ensemble des forces en présence arrivent à gérer les préalables à une bonne tenue des élections.

Depuis qu’il a dit cela, il est l’objet des critiques acerbes de la part de ses collègues, ils lui reprochent de « jouer le jeu » du pouvoir en lui permettant de rester aux affaires par un glissement organisé.
Ne Mwanda Nsemi en disant cela savait que cette déclaration allait certainement attiré le courroux d’une catégorie de l’opinion publique, celle justement des opposants qui sont fermement contre tout dialogue car celui-ci justement, pour eux, est le piège du glissement. Ne Mwanda Nsemi savait qu’il allait être critiqué par une avalanche des schémas stéréotypés allant de la diabolisation au vœu de le mener au bucher comme un traitre. Et pourtant, conscient de tout cela, le guide spirituel de Bundu-dia-Kongo a accepté de développé ses convictions et subit aujourd’hui les critiques. Les personnes qui l’ont approché disent qu’il affirme être indiffèrent aux louanges les plus grandes autant qu’aux critiques les plus acerbes. Il est guidé par sa conscience et par ses convictions et il sait que ce sont les petits « d’esprit » qui pensent que son soutien a été monnayé. Il rappelle à tous ceux qui par le passé ont eu à avoir son soutien combien ils lui ont payé ? Non, il est un homme de conviction et il refuse que la classe politique se cache la vérité avec un doigt, celui de l’hypocrisie.

Pour lui, il y a des faits objectifs et personne d’honnête même intellectuellement ne peut au nom de l’idéologie de sa paroisse politique ignorer que le processus électoral est biaisé par le manque de temps et le manque des moyens financiers et que c’est irresponsable que de vouloir au nom d’une ambition, certes légitime de mettre le feu au pays et de casser la base sur laquelle le pays s’est construit. Voilà le raisonnement de Ne Mwanda Nsemi, un raisonnement qui lui attire aujourd’hui une forte diabolisation au point que l’on pense qu’il aurait été corrompu.

L’homme est sûr de son action et sait qu’il ne doit pas permettre à d’autres de lui dicter sa conduite politique, il sait qu’il vaut ce qu’il est et ne doit rien à personne.
Ce qu’il est important de souligner est que les divergences dans la classe politique ont réellement besoin de se conjuguer au niveau d’un cadre fédérateur et démocratique. Ne Mwanda Nsemi aura eu au moins le courage d’exposer en clair un schéma discutable et qui a l’avantage de sortir les uns des autres de leur réserve. Le diaboliser pour cela est à notre humble avis un acte de faiblesse de la part de ceux qui ne peuvent simplement pas accepter que les opinions divergent même quand elles sont en contradictions avec les valeurs défendues par d’autres groupes.

Adam Mwena Meji







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