*Contrairement à ce que l’on pouvait croire, l’élection des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs de 21 provinces nées du démembrement n’a pas encore suscité un grand engouement. Ainsi, pendant qu’on attendait que la CENI annonce la clôture de l’opération de dépôt de candidatures hier, mardi 28 juillet, le Rapporteur de cette institution, Jean-Pierre Kalamba, s’est présenté avec un nouveau calendrier. Les Gouverneurs et Vice- Gouverneurs seront élus, le 6 octobre 2015. Les éventuels candidats bénéficient d’un mois pour retirer les formulaires et déposer leurs dossiers de candidature. En même temps, des sources dignes de foi font état d’énormes pressions exercées par diverses officines sur la CENI pour qu’elle procède au retrait dudit calendrier. Sinon, reporter sine die le vote de nouveaux Gouverneurs. L’idée derrière la tête étant d’emprunter un raccourci, pour procéder, en cas de distraction, aux nominations des exécutifs provinciaux. De tels projets funestes ne sont pas pour renforcer l’indépendance de la CENI. C’est même un recul. Sauf à fouler aux pieds toutes les lois de la République, aucun mécanisme ne confère à quiconque le pouvoir de nommer les Gouverneurs ou les Vice- Gouverneurs. L’Ordonnance d’investiture constate la régularité de l’élection et consacre, par conséquent, l’entrée en fonction des Gouverneurs élus. L’idée de désigner des Chefs de Division pour conduire les nouvelles provinces est, elle aussi, absurde. Une telle proposition, si elle se concrétisait, pècherait contre le principe de la neutralité que doit observer tout agent et fonctionnaire de l’Etat.

De folles rumeurs, très persistantes, ont couru ces derniers jours sur une éventuelle nomination par Kinshasa des Gouverneurs et Vice –Gouverneurs à la tête de nouvelles provinces. Le paroxysme a été atteint quand certains caciques se sont exprimés en faveur d’un renvoi aux calendes grecques du scrutin des Gouverneurs et Vice –Gouverneurs. Il semble, selon un fin limier aux grandes oreilles, que la première version du calendrier publié par la CENI, à la date du 23 juillet, aurait pris de court les animateurs des partis qui préfèrent garder la haute main sur les nouvelles provinces. Il est possible que plusieurs provinces basculent ou échappent au ‘‘contrôle’’. Une crainte que l’on peut comprendre sans la partager.

Pourtant, ce jour-là, la CENI affirmait avoir été saisie, de la plus belle manière, par le Gouvernement, le 18 juillet 2015. Un courrier officiel émanant du Gouvernement notifiait à la CENI l’effectivité du démembrement des provinces. Alors, il ne restait plus à la CENI que de respecter la forme. Ce qui fut fait. Les membres de l’Assemblée plénière s’étaient réunis, un Procès-verbal a sanctionné la réunion, une Décision a été prise et un Communiqué de presse distribué aux professionnels des médias. Qui n’avance pas, recule, dit-on. S’il n’y avait pas eu d’accélération du démembrement des provinces, on n’en serait pas à chercher une formule pour gérer des dégâts que cause cette période transitoire au niveau des provinces.

A bien regarder l’évolution des choses, même ceux qui portent des lunettes en bois reconnaissent que la détermination d’aller aux municipales et locales, quoiqu’il en coûte, serait à l’origine des déboires actuels. Le chevauchement qu’engendre ce calendrier réaménagé est tel qu’il aurait ferait un sérieux ombrage à la mise en œuvre du calendrier dit global qui, lui, prévoit les provinciales jumelées aux locales, municipales et urbaines, à la date du 25 octobre 2015. Alors qu’en même temps, le tout nouveau calendrier prévoit l’élection des Gouverneurs et de leurs Adjoints, au 6 octobre et, la publication des résultats définitifs, le 22 octobre. Même si l’affaire de rapprochement des dates risque de poser problème, il n’en demeure pas moins vrai que le calendrier global en soit, lui-même, affecté. Le gros risque plane, pour pousser la CENI à jouer à des prolongations farfelues, pour tenter, sans nul doute, de se tirer d’affaire.

Déjà, la question des moyens, pour l’organisation des scrutins couplés, les provinciales et les locales, n’aurait pas encore trouvé suffisamment des solutions. Celui de l’examen de passage de la loi portant répartition des sièges ou, à la limite, de son annexe, est encore en cours d’examen, au niveau du Sénat. D’ailleurs, c’est aujourd’hui, en principe, que la PAJ devrait rendre compte à la plénière. Ce n’est qu’après que l’on verra comment parler de la suite du feuilleton, à la fin de la séance. Des craintes exprimées ça et là, laissent à penser que le dur reste à faire, dès lors qu’il se pourrait que la plupart des sénateurs ne soient pas prêts à marcher derrière la position des Députés qui, à la majorité simple, ont adopté cette répartition des sièges, sans débat. Donc, ceci expliquant cela, il y a lieu de croire que le décor de l’adoption d’une loi adoptée en des termes non identiques est, dorénavant, planté, comme autrefois, en janvier 2015, lors de l’examen et du vote de la loi électorale, très querellée autour de la problématique du recensement.

La Pros.

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