Les députés de l’Opposition ont décidé le lundi 6 juillet 2015, de sécher toute plénière consacrée, au cours de la session extraordinaire prévue du 2 juillet au 2 août prochain, à l’examen du projet de loi portant répartition des sièges des élections locales et municipales. Exactement comme ils l’ont fait en janvier 2015 lorsqu’il a été question de l’examen du projet de loi électorale. On se souviendra que pour empêcher leurs collègues de se pencher sur ce projet, les Opposants avaient enjoint, dans leur déclaration du 15 janvier 2015, les Kinois de descendre au Palais du Peuple sur le modèle burkinabé. Maintenant que l’examen du projet de loi relatif à la répartition des sièges recrée le même décor, vont-ils rééditer l’exploit « démocratique » en organisant une nouvelle descente au siège du Parlement ? Ils ne l’oseront pas. Et pour cause !

L’Opposition est devenue le premier et grand défenseur de la loi modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la loi n°11/003 du 25 juin 2011 connue sous le vocable loi électorale.
Promulguée le 12 février dernier, celle-ci sert désormais de référence aux travaux de la tripartite informelle dite « CENI-Pouvoir-Opposition ».
Commentant, en effet, le discours du 30 juin 2015 du Chef de l’Etat, Eve Bazaïba du Mlc a estimé que « Le président Kabila, pour le moment, ne constitue plus un interlocuteur en matière des élections », au motif que « L’interlocuteur en matière des élections, ce sont les cadres tripartites de la majorité, de l’opposition et de la CENI ».
Martin Fayulu, président de l’Ecidé, a dit « s’en tenir à l’exigence urgente et pressante de l’opposition congolaise de la réanimation de la tripartite ‘« CENI-pouvoir-opposition », dans l’objectif de « dégager un calendrier électoral consensuel et réaliste ».
Député de l’Opposition, Toussaint Alonga – réagissant quant à lui à l’examen du projet de loi portant répartition des sièges – s’est offert cette jolie phrase : « Je vous renvoie à lire les articles 55 et 208 de la loi électorale ». De quelle loi s’agit-il ? Naturellement celle pour laquelle l’Opposition a demandé en janvier 2015 « aux parents de garder leurs enfants à la maison et de ne pas les envoyer à l’école », « aux personnes de troisième âge de ne pas quitter leur maison » et « aux opérateurs économiques de fermer leurs boutiques et magasins », les signataires s’apprêtant à mettre la ville à feu et à sang !

VERS LE RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION
Pour autant qu’elle croit dans cette tactique de mener le combat démocratique, l’Opposition est en droit de préconiser entre le 2 juillet et le 2 août 2015 un nouveau 19 janvier. Les mêmes causes, dit-on, produisent les mêmes effets.
A dire vrai, elle ne le fera pas. Non de peur de représailles éventuelles dont la population serait victime de la part des forces de l’ordre, mais de peur d’effaroucher elle-même la population qui, elle, constate :
- primo : l’Opposition a fini par faire sienne la loi électorale controversée alors qu’à l’origine, il était question de ne pas l’adopter mais de garder celle de 2011 ;
- secundo : elle réalise qu’à l’allure où vont les choses, l’Opposition est en train de préparer la voie au recensement général de la population.
Dans la chronique intitulée « Enrôlement des jeunes : Le recensement rendu incontournable ! » parue dans la dernière livraison, il est démontré qu’en réclamant la destruction pure et simple du fichier actuel de la CENI pour le remplacer par un nouveau fichier comprenant les 30 millions d’anciens électeurs et les plus de 10 millions de nouveaux électeurs (soit près de 40 millions d’électeurs sur une population de 70 millions d’habitants), l’Opposition plaide finalement pour le recensement général de la population congolaise assimilé subtilement au glissement !

UTOPIE
En attendant, le boycott du projet de loi sur la répartition des sièges divise plus qu’il n’unit les Opposants. D’un côté, il y a des députés qui se prononcent pour son rejet pur et simple. De l’autre, des députés qui sont pour son ajournement.
Parmi les premiers : Martin Fayulu. Dans sa déclaration du 14 juin 2015, sa plateforme FAC demande à « Joseph Kabila à renoncer à l’initiative ‘téméraire’ de convoquer une session extraordinaire du parlement pour débattre du projet de loi sur la répartition des sièges pour les élections locales, municipales et urbaines ».
Parmi les seconds : Jean-Marie Bamporiki. Dans sa dépêche du 6 juillet 2015 intitulée « RD Congo : l’opposition exige le retrait du projet de loi sur les élections locales », l’AFP écrit : « L’opposition parlementaire demande au bureau de l’Assemblée nationale de retirer tout simplement de la présente session extraordinaire’ l’examen et l’adoption du ‘projet de loi portant répartition des sièges’ pour les élections locales, a déclaré le député Jean-Marie Bamporiki, président du groupe parlementaire UNC (Union pour la Nation congolaise) et alliés, troisième force de l’opposition au Parlement. S’exprimant lors de l’ouverture de cette session qui doit s’achever le 2 août, M. Bamporiki a demandé que ce texte soit « renvoyé à la session ordinaire de septembre’ ».
Quand bien même les deux députés sont pour le renvoi de ces scrutins à 2017 et sont conscients du fait qu’une fois la loi promulguée, l’Opposition ne pourra plus bloquer l’organisation de ces scrutins en 2015, Bamporiki redoute tous les risques de voir l’UNC coupée de sa base. Ce parti, il faut bien l’admettre, est réellement implanté aux Nord et au Sud-Kivu. Tandis que Fayulu n’y trouve pas son compte. L’Ecidé – quoi qu’on en dise – n’a véritablement d’assises ni à Kinshasa, ni ailleurs au pays. Le refus de déposer les candidatures de ses membres aux provinciales peut en être l’explication.
Dès lors, envisager un nouveau 19 janvier 2015 pour empêcher l’Assemblée nationale et le Sénat de siéger en vue de l’examen du projet de loi sur la répartition des sièges relève de l’utopie. Les Opposants le savent, la population le sait…Omer Nsongo die Lema





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