(KINSHASA)- Entre Minaku et Matata, la guerre de leadership a franchi la ligne rouge. Le conflit longtemps latent, a éclaté au grand jour. Il a été longtemps géré par les deux mais il a fini par déborder le
vase. L’affaire Kalumba a été l’un des éléments déclencheurs. Le ministre Matata des transports s’était permis de tancer le président de l’assemblée nationale à travers une correspondance adressée au premier ministre. Une lettre tenue secrète mais qui a fini par atterrir à l’assemblée nationale. Justin Kalumba proposait au premier
ministre de demander des explications au président de l’assemblée nationale pour le rejet du projet de loi portant nouveau code de la route. Les élus principalement de la majorité avaient jugé l’attitude de Kalumba comme un outrage au président de l’assemblée nationale, la deuxième institution de la république après le président. Cela avait conduit à la rédaction d’une motion de défiance mais Matata a usé de son influence auprès du chef pour obtenir la disparition de Kalumba au motif qu’il était malade. Jusqu’aujourd’hui, la motion de défiance initiée par la majorité contre le ministre des transports issu de la même majorité n’est jamais passée. Elle a même été renvoyée à la session de septembre pour permettre au faux malade Kalumba de se faire
soigner malgré la protestation des députés qui tenaient à tout prix à le faire payer pour ses égarements. Deuxième dossier divisant les deux ténors de la majorité au pouvoir, ce sont les dénonciations de Luzolo
Bambi. Pour le camp de Matata, il s’agit d’une cabale montée par l’aile Minaku pour discréditer le premier ministre. Les noms de Kalumba cités dans le sulfureux marché de Transco et l’opacité de gestion de Go pass par l’ancien ministre des finances, Patrice Kitebi avaient poussé le premier ministre à sortir de sa réserve. Matata
avait trouvé injuste cette attaque contre sa personne alors qu’il se fait passer pour un bon gestionnaire. Pour se venger, Matata attendait Aubin Minaku au tournant. Il a commencé d’abord par refuser de payer proprement, selon certaines sources, l’enveloppe consacrée à la session extraordinaire. Le chef du gouvernement a prévu de payer seulement 26% du montant exigé par les deux chambres du parlement. Il prétexte sur le défaut de moyens financiers pour prendre en charge les 100% de cette session pourtant convoquée par le président de la
république. Chose que conteste le camp de Minaku. Conséquence, les plénières ne se tiennent presque plus alors que la loi sur la répartition des sièges- principale matière de cette session, n’est pas encore examinée à 12 jours de la clôture de la session. Le vrai clash s’est produit jeudi. Le premier ministre avec son ministre des
transports se sont permis d’inviter 150 députés nationaux, sans informer le président de l’assemblée nationale, pour aller à Lubumbashi assister à la cérémonie de remise de locomotives achetées par le gouvernement à la Sncc. Piqué à vif, Minaku a obtenu du chef de l’état l’annulation de voyage de tous les députés nationaux. Pourtant, tous les élus avaient déjà leur valise en partance pour l’aéroport de Ndjili avant que le message ne tombe sur leurs téléphones annonçant l’annulation du voyage de Lubumbashi. Selon certaines sources, c’est
le chef de l’état qui aurait donné l’ordre qu’aucun député n’embarque dans ses deux avions affrétés par le gouvernement. Désormais, entre Matata et Minaku, la guerre ne fait que s’empirer. Surtout que Minaku garde encore à l’esprit le crash raté avec l’avion du gouvernement-avion que seul Matata gère alors qu’il revenait de Dakar où il avait participé au sommet de la Francophonie. Ses frères tribaux n’avaient pas hésité à citer le nom de Matata comme à la base de ce hublot intérieur fracassé pouvant conduire au crash. Le conflit entre Minaku et Matata risque de faire exploser la majorité ou la fissurer carrément si l’autorité morale de cette famille politique ne rappelle ses deux proches collaborateurs à la raison.

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