Exclu de son Parti politique, l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), au motif qu’il a porté atteinte à la crédibilité, à l’honneur ou à la dignité de la formation politique chère à Olivier Kamitatu Etsu, le deuxième Vice-président du Sénat, Mario- Philippe Losembe, dit avoir été porté à ce poste par la MP. En conséquence, il se désolidarisé de sa formation politique pour n’avoir pas été associé à la démarche engagée avec le G7 (Groupe de sept), signataire de la lettre ouverte adressée à Joseph Kabila.
Qui est Mario-Philippe Losembe ?
Mario-Philippe Losembe (ex Mario Cardoso) est Père de famille nombreuse. Il a fait ses études primaires au Collège Saint Pierre et Sainte Anne (chez les missionnaires de Scheut) à Kinshasa et, ses études à l’Université catholique de Louvain, en Belgique, ainsi qu’à l’Institut de Psychologie Appliquée et Pédagogie où il obtient une licence en Sciences Pédagogiques. Assistant-professeur à l’Université de Lovanium à Kinshasa en 1959, il est chef de délégation à la Table Ronde Economique de Bruxelles (MNC-Lumumba) et plus tard, stagiaire au Bureau d’Assistance Technique aux Nations Unies à New York. Mario-Philippe Losembe a occupé le siège du Congo à l’ONU lors de la 15e session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies. En effet, après la proclamation de l’indépendance le 30 juin 1960, le Congo a été admis aux Nations Unies mais sans qu’aucune délégation ne puisse siéger. Car, deux délégations congolaises se disputaient le siège : celle conduite par le Président de la République Joseph Kasa-Vubu et celle, nommée par le Premier Ministre Lumumba, conduite par Thomas Kanza. Le rapport de la commission de vérification des pouvoirs, composée de sept membres, jette son dévolu sur la délégation du Chef de l’État par quatre voix sur sept. Et l’Assemblée Générale de l’ONU, par vote majoritaire (54 voix pour, 25 contre et 18 abstentions) entérine le rapport de la commission le 22 novembre 1960.
Le 24 octobre 2009, lors de la journée nationale des Nations Unies célébrée à Kinshasa, Mario-Philippe Losembe rend hommage au Secrétaire Général Honoraire Dag Hammarskjöld et à l’assemblée des Nations Unies, sans lesquels le Congo n’aurait jamais surmonté la sécession katangaise ni la dissidence de la République Populaire du Congo dont le gouvernement siégeait à Stanleyville aujourd’hui Kisangani. S’agissant de la sécession katangaise, il rend aussi hommage, à cette occasion, au Président John F. Kennedy qui, bravant les opinions de ses alliés traditionnels, a soutenu l’action des Gourkas (casques bleus) contre la gendarmerie katangaise.
Déjà, lors de la Conférence Nationale Souveraine, du haut de la tribune, le ministre Losembe déclare : « Ce n’est donc pas l’armée nationale congolaise qui a vaincu ces sécessions, mais bien les hauts stratèges de la diplomatie congolaise à la tête de laquelle s’est longtemps trouvé monsieur Justin-Marie Bomboko. En effet, c’est notre délégation congolaise à l’ONU qui a tout fait pour que réussisse le conclave de Lovanium d’où est sorti le gouvernement Adoula qui a mis fin au gouvernement Iléo. C’est également notre délégation qui a voté les résolutions demandant au Secrétaire Général de faire mener des enquêtes sur la mort de Lumumba, le massacre des parlementaires MNC à Stanleyville, sur le génocide du peuple Muluba etc. C’est encore à cette même délégation que notre pays a échappé à la partition de notre territoire comme cela a été le cas pour la Corée du Nord et du Sud, du Vietnam du Nord et du Sud, de la Chine Communiste et nationaliste, etc. »
Le parcours politique de Mario-Philippe Losembe est particulièrement élogieux. En septembre 1960, lors de la neutralisation de deux têtes de l’Exécutif congolais par le Colonel Mobutu, Mario-Philippe Losembe devient Commissaire Général à l’Education. Après quelques mois, il s’engage dans une brillante carrière diplomatique. De décembre 1960 à avril 1962, il est le premier Représentant permanent du Congo aux Nations Unies. Après un passage à la centrale comme Directeur de la Coopération Internationale, de mars 1966 à septembre 1968, il est ambassadeur au Royaume Uni. En 1969, Mario-Philippe Losembe devient Ministre de l’Education. En 1970, il prend les commandes de la Diplomatie Congolaise comme Ministre des Affaires Etrangères. Il est également député de la ville de Kisangani. En 1972, il est démis de ses fonctions et prend la route de l’exil en Suisse, à Genève. Il rentre au pays en 1974 et devient opérateur économique. Entre 1982 et 1988, il siège au Conseil d’Administration de l’OKIMO, à Kilo Moto. En 1990, à la faveur de l’ouverture démocratique, il devient Vice-Président du PDSC, chargé de la Province Orientale. Il participe activement à la Conférence Nationale Souveraine. De 2003 à 2006, en qualité de Pionnier de l’Indépendance, il siège au sein du Parlement de Transition. Il accompagne la création de l’ARC. En janvier 2007, il est élu Sénateur de la Province Orientale pour le district de la Tshopo. Il siège au sein du groupe ARC au Sénat. Le 11 mai 2007, il est élu deuxième Vice-Président du Sénat. En novembre 2008, il devient membre du Comité Exécutif du Forum Parlementaire de la SADC.
Aujourd’hui, Mario-Philippe Losembe poursuit inlassablement dans la voie de son engagement politique en faveur de la souveraineté et de l’indépendance de la RD Congo. Parmi les dossiers qui lui tiennent à cœur, la délimitation des eaux du plateau continental regorgeant le pétrole est l’un des plus importants. Le Vice-Président Mario-Philippe Losembe est non seulement une figure historique du pays, mais également il fut une grande autorité morale dans l’ARC et le Sénat profite de sa sagesse et de ses capacités de discernement.
Peter Tshibangu
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