Le parti au pouvoir à Kinshasa a qualifié mercredi de "non-événement" la démission de ses rangs du gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, qui a défié ouvertement mardi le président congolais Joseph Kabila en l'accusant de chercher à violer la Constitution pour se maintenir en poste.

"Nous prenons acte de cette décision de Moïse Katumbi, qui constitue en réalité un non-événement car son comportement trahissait son désengagement du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie" (PPRD), a déclaré à l'AFP le sénateur Léonard She Okitundu, premier vice-président du parti.

M. Kabila dirige la République démocratique du Congo depuis 2001, et la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat lors de la présidentielle de novembre 2016.

L'opposition et une frange de la majorité - dont sept partis (G7) ont fait dissidence mi-septembre - accusent son clan de comploter pour le maintenir en poste, quitte à retarder le scrutin.

Richissime et populaire, M. Katumbi, président du célèbre club de football TP Mazembe de Lubumbashi, la capitale du Katanga (sud-est), avait pris ses distances publiquement avec le chef de l'État depuis plusieurs mois.

Dans une déclaration publiée mardi soir, il enfonce le clou: "Les faits indiquent que depuis maintenant un an, tout est mis en œuvre pour ne pas respecter la Constitution" alors que "nous (...) entrons dans la dernière ligne droite du dernier mandat constitutionnel du président de la République".

Sans se déclarer ouvertement candidat, il s'oppose "fermement à tout prétexte pour retarder les élections" et dénonce les "dérives inacceptables" de la période pré-électorale, comme les "arrestations arbitraires", les "intimidations" ou les "répressions policières de plus en plus violentes".

Sa démission du PPRD n'a "rien d'étonnant dans la mesure où il avait multiplié ces derniers mois des déclarations hostiles et calomnieuses à l'encontre du président [...] et de la majorité", estime le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dans un communiqué diffusé sur Twitter.

"Ses accusations au sujet d'une prétendue volonté du pouvoir de violer la Constitution relèvent d'une affabulation motivée par le souci de complaire à des milieux impérialistes", ajoute le ministre en accusant M. Katumbi et le G7 de vouloir "empêcher le régime Kabila de réussir le pari de l'émergence".

AFP


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