Là où ils avaient renié les leaders de leurs partis pour garder leurs postes, le Raïs en a décidé autrement.

Les ministres hostiles à la démission dans la rue ! Ils étaient pourtant sûrs qu’en reniant les leaders de leurs formations politiques, ils avaient suffisamment de chances pour conserver les postes occupés au Gouvernement. Mais, au bout du compte, personne d’entre eux n’a pu profiter de la loyauté déclarée à l’Autorité morale de la Majorité présidentielle. Triste sort pour les ministres ex G7 qui ont, tambour battant, choisi de tourner le dos aux partis sous le label desquels ils ont pu accéder au Gouvernement. Ils ont tous désormais l’occasion de prouver leur loyauté au chef de l’Etat s’ils n’avaient pas tout simplement démissionné pour des intérêts bien connus. Un vrai test qui renseigne sur l’acte posé envers l’Autorité morale, tout comme un piège tendu par un communiqué de la MP.

Kabwe Mwehu, Bienvenu Liyota, Bijou Kat … ne font plus partie du Gouvernement Matata. Personne ne pouvait s’imaginer, à voir comment tous ces anciens membres des partis du G7 avaient renié les leaders de leurs formations juste et ce, pour garder leurs postes, qu’ils mériteraient de leur confiance au Raïs. Ces personnalités sont allées, théoriquement, jusqu’à consulter leurs bases politiques pour justifier leur refus de démissionner. Les bases consultées leur auraient demandé de tourner le dos à leurs partis en déclarant leur loyauté au Raïs. En fait, l’objectif visé, était autre chose que le simple fait de rester loyal à Joseph Kabila. Mais, c’était sans compter avec la décision de l’Autorité morale de la Majorité présidentielle de tourner définitivement la page des anciens ministres du G7, alors tous.

LOYAUTE INTERESSEE OU SINCERE ENVERS LE RAÏS ?
Est pris qui croyait prendre. Comment quelqu’un peut-il renier son leader de parti politique, surtout au prétexte de sa loyauté à l’Autorité morale ? C’est là que les observateurs se demandent s’il était réellement question d’une loyauté sincère ou alors intéressée. Car, logiquement, pour avoir été présentés par les responsables de leurs formations pour faire partie du Gouvernement, ces ministres devraient démissionner dès lors que leurs leaders avaient été exclus de la Majorité. Quitte, par la suite, à déclarer leur loyauté à l’Autorité morale au cas où ils ne partageaient plus la vision de leurs partis. Refuser de démissionner après avoir été désignés sur la liste portant la signature des dirigeants de leurs partis, cela ne constituait pas du tout la procédure politique requise en la matière.

Il s’agissait, en réalité, d’un piège tendu par un communiqué de presse de la Majorité présidentielle en demandant aux ministres membres du G7 de renier les leaders de leurs partis pour garder des postes au Gouvernement. Ayant facilement mordu à cet hameçon, ils ont étalé des spectacles dignes d’un manque de maturité politique. Le résultat est là aujourd’hui. Pour avoir quitté facilement leurs partis sans autre forme de procès, les désormais membres des partis du G7 ne sont plus que de simples membres de la Majorité présidentielle. Déjà, certains observateurs de la scène politique congolaise avaient mal digéré le fait qu’ils aient payé en monnaie de singe ceux qui les avaient désignés au Gouvernement. Aujourd’hui, les ministres qui avaient accepté de démissionner ont obtenu gain de cause.

UN TEST DE LOYAUTE ENVERS L’AUTORITE MORALE
Ecartés du Gouvernement, les ministres » loyaux » ont désormais l’occasion de manifester toute leur loyauté à l’Autorité morale pour démontrer qu’ils n’avaient pas simplement agi pour rester membres du Gouvernement. Un véritable test de loyauté envers l’Autorité morale de la Majorité présidentielle afin de leur permettre de juger de leur soutien indéfectible. Encore que plusieurs partis membres de la MP attendent, depuis très longtemps, de tirer aussi des dividendes politiques de leur soutien au Raïs. A ce titre, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Mais, les ministres hostiles ont appris à leur dépens leur ingratitude envers ceux qui les ont honorés. Qui trahi trahira-t-il ? C’est la leçon qui semble avoir été tirée tiré de la vague des soutiens déclarés de manière intéressée au Raïs.

Quitte à demeurer réellement loyal jusqu’à la fin. Mais, la logique exigeait que tous les membres des partis ex membres du G7 devraient être écartés du Gouvernement et c’est ce que le Raïs vient de faire. Sous d’autres cieux, après l’exclusion du G7, toutes les personnalités de ce regroupement auraient démissionné sans se faire prier ou sans attendre le communiqué de presse de la Majorité pour se rebiffer. Les convictions n’étant pas très souvent au centre des actions politiques, les acteurs politiques congolais avaient vraiment besoin de la réaction du Raïs pour apprendre quelques leçons. Maintenant au moins, ils sont fixés sur certaines matières. Aujourd’hui qu’ils sont dans la rue, ils s’en souviendront pendant longtemps.

APRES LES MINISTRES, LES MEMBRES DE BUREAUX DU PARLEMENT
La série est loin de s’arrêter en si bon chemin. Après le Gouvernement, les membres de bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Là aussi des tractations se déroulent déjà pour les postes libérés par les différents membres des partis du G7. Notamment, pour les postes de deuxième vice-président et de rapporteur du Sénat ainsi que de premier vice-président, rapporteur et questeur adjoint de l’Assemblée nationale. Car, là aussi, il y a des gens qui auraient refusé de démissionner en déclarant leur loyauté à l’Autorité morale de la Majorité sous prétexte que les leaders de leurs partis politiques ne les avaient pas informés de leur démarche. Faudra-t-il, là aussi, s’attendre à une sorte de remplacement total ou certains seront » loyaux » ? Seront-ils, cette fois-ci épargnés ? La question reste posée.

Mais, toujours est-il que d’autres formations politiques de la Majorité présidentielle, au nom d’une loyauté jusque-là sans faille, ne s’empêcheront pas de tenter d’occuper des postes qui revenaient hier à des partis membres du G7. Or, ceux qui ont refusé sont considérés aujourd’hui comme des électrons libres et donc des gens ne faisant désormais partie d’aucun parti politique. Tout à fait normal que les membres de la MP venant en rang utile après le MSR, l’ARC … en termes des députés revendiquent des postes aussi juteux. Là aussi, à cette allure, ceux qui ont refusé de démissionner risquent de récolter le revers de la médaille, à moins qu’ils aient des reins solides. Il faudra attendre le renouvellement des membres de bureaux de Parlement pour en savoir plus.

M. M.


Le direct



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