La journée des Nations Unies est célébrée, le 24 octobre de chaque année. A Kinshasa, cette journée était organisée officiellement la veille, à l’Immeuble Losonia, en face du bâtiment de la Direction Générale de la REGIDESO. C’était en présence de plusieurs Autorités de la RD. Congo et de la MONUSCO, ainsi que du personnel des Agences du système de l’ONU. Evariste Boshab, Vice-premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, invité pour la circonstance, a reconnu les efforts des Nations Unies entrepris depuis 1960. Efforts qui ont abouti à l’unification du pays, à la réconciliation des frères ennemis, à l’introduction de la démocratie ayant abouti à l’organisation de deux cycles électoraux d’affilée. Cependant, face à l’énorme défi lié au terrorisme, il en appelle non seulement à s’adapter à cette réalité mais, à savoir l’anticiper sur les formes nouvelles de sécuriser le monde, d’autant plus que ce fléau n’épargne aucun continent.
Pour Evariste Boshab, au sortir de l’épouvantable deuxième guerre mondiale, les Nations se sont engagées à travailler à l’avènement d’un monde de paix, de prospérité et de dialogue entre peuples. C’est ainsi que furent créées les Nations Unies, comme instruments de paix entre nations. Et, dès son accès à l’indépendance, la RDC en fut l’une des plus grandes bénéficiaires.
Cependant, beaucoup de personnes dans cette quête d’un monde sans guerre y perdirent la vie. C’est le cas d’un des plus illustres d‘entre eux, à savoir, Dag Hammarskjöld qui en avait payé les frais en Zambie, à la suite d’une mission en RDC. C’est par rapport à la reconnaissance envers son dévouement que son nom vient d’être donné à un pont dans la ville de Kinshasa, symbole d’un trait d’union entre deux rives et cultures différentes.
Etant donné que la RDC a bénéficié de ce soutien depuis 1960, il reconnaît tout de même qu’à la suite des troubles intervenus, lors des émeutes provoquées par l’Armée nationale congolaise, la sécession Katangaise et celle du Kasaï, la jeune République ne pouvait y faire face. Raison pour laquelle, l’intervention des Nations Unies était utile, pour rétablir l’ordre et faire vivre les communautés congolaises dans la paix. Depuis lors, les Nations Unies et tous les autres Organismes qui dérivent de son système, apportent une aide déterminante.
D’ailleurs, tout récemment alors que le pays était divisé entre plusieurs factions, les Nations Unies sont venues soutenir les efforts inlassables entrepris par le Président de la République, Joseph Kabila, rappelle Evariste Boshab.
Toutefois, si lors de sa création, les Nations Unies étaient consacrées à la promotion de la paix entre les nations, en évitant la survenance des guerres entre Etats mais, les menaces auxquelles le monde a à faire face, ont changé. Car, la paix n’est plus nécessairement menacée par des Etats, mais des hordes des barbares d’un autre genre qui créent désolation, destruction, exode des peuples à travers le Monde. Il s’agit de, entre autres, de terroristes et leur terrorisme qui ne respectent aucun code, aucune règlementation internationale, ni le moindre respect de la vie humaine.
Face à cet énorme défi, les Nations-Unies doivent non seulement s’adapter à cette réalité mais, anticiper sur les formes nouvelles de sécuriser le monde. A ce risque majeur, s’ajoute celui de la criminalité internationale, des trafics des êtres humains dont les effets sont visibles dans tous les continents, les transactions financières internationales illicites qui appauvrissent les pays et des forces négatives qui détruisent le tissu social des communautés. Pour en découdre, il faut chercher les armes nouvelles à tous ces fléaux, pour les combattre et ne reculer devant aucun obstacle.
Réduction des casques bleus
A l’en croire, la RDC chemine déjà avec les Nations Unies, depuis belle lurette. Plusieurs avancées majeures ont été enregistrées. Les FARDC ont acquis une maturité certaine. Il est temps que petit à petit, les Nations Unies à qui le peuple congolais est et restera reconnaissant, commencent à réduire leur voilure afin que la maturité acquise par les institutions de la République, s’approfondisse davantage. Il disait cela, par rapport à une phrase de Louis Lavelle : « le plus grand bien que nous faisons aux autres hommes, n’est pas de leur communiquer notre richesse, mais de leur faire découvrir la leur».
Boshab conclut, en proposant qu’à travers ce soixante dixième anniversaire, l’Onu devrait renouveler auprès des différents peuples, ses idéaux.
Déjà, David Gressly, Représentant Spécial adjoint du SG de l’ONU en RDC et Chef de Mission ad Intérim de la Monusco, a déclaré que cet anniversaire est une occasion pour réaffirmer l’engagement pris, de respecter les idéaux fondateurs de l’organisation. Il s’agit, ici, d’œuvrer ensemble pour la paix, le développement et le respect des droits de l’Homme. Selon lui, les Nations Unies se sont investies d’accompagner la RDC dans sa quête de paix, notamment, l’organisation des élections de 2006 et 2011.
Aujourd’hui, par ailleurs, l’ONU exerce les actions de stabilisations dans le cadre de la collaboration. C’est pour cette raison que vingt-deux agences opèrent notamment, dans le domaine de développement et de l’humanitaire. C’est une opportunité pour célébrer ce partenariat, en vue de préserver la paix, si chèrement acquise. Car, dit-il, stabiliser veut dire, soutenir les efforts du Gouvernement sur tous les plans. Au-delà de tout, il félicite les autorités du pays, pour les avancées significatives remarquées dans le domaine de la protection de l’enfant, pour laquelle, une lutte sévère contre l’inscription des enfants dans les groupes armés est observée.
C’est Mamadou Diallo, Représentant Spécial adjoint du SG de l’ONU qui a lu le message de Ban Ki-Moon à l’occasion de ces 70 ans. Aussi, a-t-il signalé que la Communauté Humanitaire continuera à soutenir les populations vulnérables, victimes de l’insécurité, des catastrophes naturelles et d’autres pandémies qui sévissent dans le pays. Toutefois, les Nations Unies restent disposées à travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement, en vue de traduire les dix-sept objectifs de développement durable adoptés en septembre dernier, par son Assemblée Générale.
Judith Asina
