La présente réflexion fait suite à celle que j’ai publiée en mars 2015 et intitulée « Qui sera le prochain président en RDC en 2016 ? ». L’écrivain Norbert Mputu m’avait un jour téléphoné de Paris, pour me dire qu’à propos de l’analyse de la situation politique en RDC et la prédiction de ce qui allait survenir, j’ai été un « vrai prophète ».


Je lui ai répondu qu’en fait de prophéties, elles n’en n’ont pas été, elles ont été simplement des déductions à partir d’informations que j’avais été cherchées et avait obtenues de sources crédibles.


Prédictions


En effet, ceux qui ont eu l’habitude de me lire dans le journal Lepotentieloline.com, DESC, kamotocentre.com principalement et beaucoup d’autres sites qui ont repris mes articles sont surement arrivés à la conclusion que mes analyses et leurs déductions se sont avérées jusque-là vraies pour celles qui sont déjà survenues et de plus en plus probables pour les autres.


Car, très longtemps avant même la révolution au Burkina Faso qui a vu le départ du président Blaise Compaoré, j’écrivais déjà et soutenais que l’article 220 de la Constitution de la RDC et 37 du Burkina Faso allaient amener une révolution dans les deux pays.


J’avais plus tard prédit que tout effort de changement de la Constitution pour un troisième mandat de Kabila allait amener à des troubles pour la mouvance présidentielle (MP).


Dans un article de juin 2014, j’ai dit que « modifier la Constitution dans le souci de prolonger le règne du président Kabila au-delà de 2016 pourra être le fait d’ouvrir une boîte de pandore de la mythologie grecque ». Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette expression, elle symbolise simplement une catastrophe.


Ce sont, en effet, les manifestations de rues de janvier 2015 bloquant la modification de la loi électorale qui auront finalement constitué la pierre d’achoppement du régime actuel. Cette prédiction a été faite alors que beaucoup, le porte-parole du gouvernement inclus, clamaient tout haut que « le peuple congolais n’est pas celui du Burkina Faso » capable de révolution des rues.


Dans mon article« UDPS, réinventer l’avenir du parti », publié en novembre 2014, j’avais prédit une scission de ce parti en plusieurs entités. Le plus important pour moi est le fait que j’avais prédit alors contre l’avis de presque tous que, malgré les manigances du camp Kabila, Il y aura des élections présidentielles en 2016 ou début 2017 en cas d’une résistance de la MP.


Le mot glissement n’était pas encore inclus dans le jargon politique congolais. Dans l’article ci-haut mentionné, j’avais déjà écarté Joseph Kabila comme potentiel candidat. En fait, il nous a fallu faire des voyages d’enquêtes, envoyé des informateurs à Lubumbashi et Goma, rencontrer certains officiels aux USA. Tout cela est couplé d’informations puisées de sources proches de Joseph Kabila. Ceux qui sont très proches de nous connaissent nos entrées dans cette sphère.


En 1990, j’avais déjà publié un article prévoyant la fin de Mobutu par une rébellion qui viendra de l’extérieur du pays. Sous le titre « Le Zaïre vers quel lendemain ?».


Quand Tshisekedi Wa Mulumba a été bloqué dans son effort d’amener le «changement », j’avais écrit à peu près ceci : « Il y aura surement une rébellion venant de l’Est du pays avec une potentialité de neutraliser l’armée désarçonnée de Mobutu et amener un certain +changement+ » au pays. Cet article avait été publié dans le journal Le Phare.


Les informations à cette époque m’ont été confiées par un groupe d’officiers haut placés dans les Forces Armées Zaïroises d’alors avec qui un ami m’avait mis secrètement en contact. Nous nous sommes rencontrés au Camp Kokolo avant la création de l’AFDL.


Je bénéficiais aussi de l’intelligence d’un officier militaire formé aux USA et dont le groupe était condamné à demeurer sans attachement par le président Mobutu alors sorti des secousses de la tentative du coup d’Etat en 1978 attribuée au groupe du major Charles Kalume Kahamba . Jean-Jacques Wondo fait un peu plus allusion à leur procès dit « des terroristes » dans son premier livre.


Je suis resté silencieux pendant plusieurs semaines pour la simple raison que mes prédictions sur les élections, les chances de potentiels candidats, l’avenir de l’UDPS ou encore la position de Kabila restent d’actualité. Pour avoir prédit bien avant tout le monde que Moïse Katumbi a plus de chance que les autres d’être président de la RDC en 2016, beaucoup m’ont accusé de rouler pour lui. Une analyse n’est point un cautionnement ou un endossement d’une personne ou d’une situation.


Cette réflexion est en deux parties, la première est celle que je propose aujourd‘hui, la deuxième sera publiée dans quelque jours dévoilant la vraie «révolution » que je souhaite arriver dans ces contrées de nos origines, la RDC.


Une sagesse dit « faute de merles, on mange les grives », sinon on meurt de faim. La version anglaise est plus explicite : « Half a loaf is better than no bread» Pour éviter plus de pandémonium dans ce pays, il faut une avancée par paliers. C’est le schéma que nous proposons et que nous soutenons.


Etats des lieux


Depuis les élections « trafiquées » de 2011, il y a un bras de fer engagé entre le régime de Kabila et le peuple congolais. Dans ce bras de fer, il y a des combattants de part et d’autre et in in-between comme on dit en anglais.


Dans les deux camps, il y a ceux qui combattent je dirais sur le terrain, les acteurs dans l’ombre et les stratégistes. Parmi eux il y a des lobbyistes de part et d’autre. Il y a avait aussi et surtout le peuple congolais qui évidemment s’est plus rangé du coté du combat pour la démocratie et le changement, c'est-à-dire la fin de la dictature du groupe de Kabila, Mende, Boshab, Kin-Kiey Mulumba et les autres de la MP.


Une chose est vraie : les militants du «changement » et du statu quo se retrouvent aussi dans le deux camps. Et, Il y a aussi ceux qui voguent alternativement dans le deux sens.


Après les affrontements des uns contre des autres, affrontements qui continuent avec encore une potentialité de surprise, l’eau s’est éclaircie plus. On peut entrevoir encore de façon plus acérée et détecter et croire aux faits ci-dessous :


1. Il est presqu’à 100% acquis que M. Joseph Kabila, nous l’avons déjà annoncé dans le passé, ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2016 ( ou début 2017 si le calendrier électoral est réaménagé). C’est une information que nous avons eue de sources crédibles.


2. Grâce au combat mené par le peuple et surtout la grande marche de Bruxelles du 28/08/2015, il n’y aura pas de gouvernement de transition en RDC en relation avec les échéances électorales de 2016. Comme avec le projet du referendum pour la modification de la Constitution et de la Loi électorale, ici encore le monstre a été étouffé dans l’œuf. Malgré la persistance de Félix Tshisekedi et son compère Bruno Mavungu dans la logique du « dialogue », l’UDPS a fait marche arrière.


3. Il n’y aura pas de révolution qui chassera M. joseph Kabila du pouvoir genre Burkina Faso. Du moins pas avant le 19 décembre 2016. A moins d’une dernière psychose du camp de M. Joseph Kabila d’engager leur « Autorité morale » dans plus d’aventurisme comme l’avaient fait les dinosaures de Blaise Compaoré.


Je connais le peuple de Kinshasa pour avoir fait partie d’eux dans les différentes manifestations contre le régime de Mobutu. Motivé, il peut s’avérer même plus engagé que les Burkinabés capables de chasser un dictateur par la force. « Une révolution se nourrit d’une préparation et d’une opportunité », me répète souvent le Pasteur Shengezi Madakumba de Peace for Congo.


Pour le moment, seul un ingrédient fait défaut en RDC, c’est la bonne opportunité. Une violation claire et très sérieuse des dispositions constitutionnelles comme une prolongation sans consensus national du mandat de Joseph Kabila constituera à coup sûr l’étincelle qui mettra le feu aux poudres.


Un homme politique sage est celui qui sait lire les signes des temps. Ceux qui n’ont pas su lire la météo politique de la RDC ont malheureusement payé de leur vie ces égarements et ont souvent plongé le pays dans plus de troubles. Ce fut malencontreusement les cas de Lumumba, Mobutu et Laurent Désiré Kabila.


4. Le président Kabila désignera un dauphin le plus tard possible. Ce ne sera pas quelqu’un du Katanga, pour éviter de sa part la succession de trois Katangais à la tête du pays. Ce ne sera peut-être pas Aubin Minaku sur qui les rumeurs circulent déjà en rapport avec une défection possible du PPRD. Ce ne sera surement pas Matata Ponyo que certains caciques du PPRD accusent en sourdine de faire un lobbying anti-Kabila auprès des Américains.


Joseph Kabila ne parle pas beaucoup, même pas à ses proches. Depuis longtemps, certains parmi eux nous ont confié qu’il n’aurait jamais été en faveur du troisième mandat successif à la tête de la RDC.


Comme Jeune Afrique l’a dévoilé dans une enquête bien fouillée sur la chute de Blaise Compaoré et comme déjà vécu au Zaïre de Mobutu, il semble qu’il y ait toujours derrière ces gens cette sorte de « prima curia » qui manigance des conspirations pour maintenir le chef et, dans la foulée, eux-mêmes parfois contre sa volonté première.


Quand Joseph Kabila dit, à Kingakati, qu’il n’a envoyé personne pour modifier la Constitution de sa part, je peux le croire basant cette tendance sur les informations consistantes de nos sources. Si même cela s’avérait vrai, son pêché réside dans le cautionnement de cet état des choses malencontreux vis-à-vis d’une paix durable, de la cohésion nationale et du progrès socio-économique en RDC.


Je n’ai jamais compris les dictateurs disposés à voir leur pays à feu et à sang, sacrifiant le devenir de tout un peuple juste pour leur vanité de rester au pouvoir alors que les pays qu’ils dirigent sont souvent des derniers carrés de la planète avec un dindon de la farce de la gestion de l’Etat.


5. Aujourd‘hui, la stratégie du PPRD et de la Mouvance présidentielle et qu’ils appliquent déjà est la suivante : faire une campagne électorale de soutien de Joseph Kabila ; continuer à contrôler la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le déroulement général des élections.


Ce contrôle sera principalement par plus d’appropriation de la RTNC, la radiotélévision nationale, et la mainmise sur les opérations de vote avec tous les vingt-six (26) gouvernants des provinces nommés par Kabila et tous d’obédience MP.


La dernière pièce dans cette machinerie bien concoctée de contrôle du processus électoral est la Cour constitutionnelle dont les membres, tous nommés par joseph Kabila, ont déjà exhibé leurs couleurs de « kabilistes » avec la décision sur les élections des gouverneurs des nouvelles provinces.


Il y aussi une stratégie de diversion et de distraction de l’opposition qui continuera à combattre contre les moulins à vents à la Don Quichotte, alors que les vrais objectifs constituent les élections à venir dont la préparation de leur part n’a pas encore sérieusement pris corps.


Dans l’entretemps, le PPRD s’est déjà lancé dans la campagne électorale. L’affaire des deux avions Airbus et la récente mobilisation pompeuse de la musicienne -tournée politicienne- Tshala Mwana entrent dans cette logique.


N’oublions surtout pas qu’en RDC, l’élection présidentielle est un scrutin à un seul tour. En derrière minute, le président Joseph Kabila désignera un dauphin et ce sera « voter pour Kabila en votant pour celui-ci dans l’esprit de la continuité ».


Les noms circulent déjà pour les candidats potentiels. Il y a, en plus, Moïse Katumbi qu’on cite encore. La politique étant dynamique, « la réconciliation » entre les deux est encore «officiellement » possible bien mais très peu probable.


On l’a cru possible après la rencontre privée de presque trois heures qu’ils ont eue à Kinshasa après le retour de M. Katumbi de son séjour pour les soins de santé à Londres. Rien n’avait infiltré de cette rencontre, mais la visite que ce dernier avait effectuée à la famille de Joseph Kabila après la rencontre a été interprétée comme preuve de cette réconciliation.


Il y a aussi Aubin Minaku et Matata Ponyo à qui j’ai fait allusion plus haut en plus d’Evariste Boshab. Ils sont tous très peu probables. Il y a aujourd’hui et surtout M. Henri Mova Sakanyi, l’actuel Secrétaire général du PPRD. Il s’agit ici pour Kabila d’avoir réellement un homme de confiance et, peut-être, de continuer à tirer les ficelles dans l’ombre.


Je ne vois pas Joseph Kabila faire ce jeu et surtout celui de Poutine-Medvedev. Certains de ses proches disent qu’il ambitionne souvent une vie calme, avec sa famille, loin des tracasseries de la vie politique. D’après ces sources, Il serait frappé du même syndrome qui pousse à l’abandon comme Jakaya Kikwete de la Tanzanie. L’idée « d’un exil » au Cuba, qu’on a évoqué récemment, ou une place similaire peut ne pas être un leurre.


Comme possible dauphin de Joseph Kabila, je pense qu’Henri Mova fait aujourd’hui beaucoup plus de poids. Il a toujours été très proche de son chef. Il fut pendant un certain temps son oreille tendue vers l’Occident alors ambassadeur de la RDC en Belgique.


Je connais personnellement M. Henri Mova depuis l’Université de Lubumbashi où nous avons étudié ensemble. C’est un homme très intelligent et discret. Sa nomination à tête du PPRD pendant ce moment crucial de la vie politique congolaise est une marque de confiance spéciale.


Contrairement à celui-ci, M. Boshab est perçu comme faisant partie de l’aile dure du parti que le peuple congolais a rejetée de vive voix et par des manifestations qui ont occasionné la mort d’un certain nombre de citoyens. Le proposer comme futur président du pays serait assimilé à une continuité de défi contre la volonté populaire de démocratie. Il en sera de même si M. Kalev Mutond, qu’on cite parfois, est désigné à cette position.


6. Il s’est déjà constitué un trio pour battre le dauphin de Kabila en 2016. C’est le trio LKK : Pierre Lumbi Okongo, Moïse Katumbi Chapwe et Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Avant de parler de ce trio, une question m’a souvent été posée : Qu’est-ce que joseph Kabila pourra faire pour « neutraliser » Moïse Katumbi et le G7 ? Pas vraiment grand-chose.


La prison de Makala est une geôle pour les politiciens sans grande envergure. M. Kabila ne touchera jamais aux « gros » poissons comme Gabriel Kyungu, Vital Kamerhe, Pierre Lumbi et Moïse Katumbi au risque d’entrainer un réel chaos dans les parties du pays dont ils ont le contrôle politique.


Ceux qui ont vécu au Katanga, comme moi, savent que Kyungu wa Kumwanza et Moïse Katumbi disposent d’une capacité réelle de déstabilisation du territoire du Grand Katanga.


M. Kabila n’est pas une force comme Mobutu. Il n’a pas beaucoup de soutien dans l’armée, au sein de sa Mouvance présidentielle (MP) et ni dans la population en général. Il est conscient de cela. J’ai regardé plusieurs ses vidéos quand il est exposé par exemple au cours des défilés miliaires comme dernièrement à Matadi : son body image, comme on dit, reflète un manque d’assurance.


Le fait qu’il n’ait pas façonné cette armée comme Mobutu, qu’il n’ait pas suivi une formation militaire formelle et n’ait pas franchi les échelons standards de militaire limitent son autorité dans une armée par ailleurs très hétéroclite.


Le PPRD en soi n’est pas une force très grande au pays. C’est un parti très minoritaire avec seulement une centaine de députés sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Ceci témoigne d’une popularité pas très grande pour son Autorité morale. Pour rester au pouvoir, le président joseph Kabila a été forcé de distribuer l’argent et, surtout, d’offrir des postes politiques aux individus et différents groupements.


Il y a des années qu’une alliance s’est tissée entre Pierre Lumbi, Moïse Katumbi et Kyungu wa kumwanza. Ce trio avec les autres forces du G7, certaines défections futures de la MP, ferait aujourd’hui mieux d’incorporer Félix Tshisedeki, Martin Fayulu, le professeur Freddy Mbuyamu Matungulu et Vital Kamerhe dans leur lutte de conquête du pouvoir.


Ce « Groupe de sept » sera surement vainqueur contre tout candidat du PPRD si le gouvernement et la CENI décident de mettre fin à l’humiliation continue du pays et organisent des élections un peu plus honorables. Organiser les élections quand il le faut, dignement et dans le simple respect des convenances est l’un des grands attributs d’une bonne gouvernance dans l’administration des Etats.


7. Au départ de l’élection présidentielle de 2016, il y aura plusieurs candidats, surement entre dix et vingt. Les quatre avec plus de chance d’élection sans ordre d’importance sont Moïse Katumbi, le candidat du PPRD (dauphin de Kabila), Vital Kamerhe et Félix ou Etienne Tshisedeki. Je pense que Félix prendra la place de son père comme candidat de l’UDPS que j’appelle originelle. Dans ce cas, Il est très difficile de prédire la conversion des voix du père en fils et donc d’estimer la vraie popularité de Félix Tshisekedi. Des déductions de beaucoup d’analystes dans Kamoto Centre,


J’ai aujourd’hui tendance à croire qu’à la ligne d’arrivée des présidentielles de 2016, il aura un sprint final entre le candidat de PPRD et Moïse Katumbi. Félix (ou Etienne) Tshisedeki et puis Vital Kamerhe viendront juste après. Ceci est une prédiction basée sur nos analyses présentes.


Avantages et désavantages de Félix tshisekedi, du candidat du PPRD, de Moïse Katumbi et Vital Kamerhe


Je sélectionne ici les trois, seuls à disposer à ce jour d’un électorat vraiment national.


Félix Tshisedeki : Le grand avantage de Félix est d’avoir hérité du parti politique surement encore le plus organisé et le plus populaire en RDC, et surtout pour beaucoup seul capable d’apporter le « changement » au pays. Il bénéficie aussi d’être le fils de son père.


En politique partout dans le monde, les gloires des parents rejaillissent souvent sur leurs enfants et époux ou épouses. C’est le cas des Bush, Clinton, Ghandi, les chiliens Allende, etc. Le fait d’être Kasaïen et un bon communicateur sont aussi des avantages dans sa gibecière. La base populaire de l’UDPS est constituée des Luba(Baluba).


L’ethnie Luba est réputée être la plus grande du pays. Certains statisticiens estiment à 18% la population de l’ethnie Luba dans l’ensemble de la population du pays. La fibre tribaliste ou ethnique continuera à avoir un impact important en Afrique noire.


Parmi les grands désavantages de M. Tshisekedi, le défaut d’une éducation formelle poussée est en première place. Aujourd’hui au Congo et cela depuis l’époque des Commissaires Généraux, beaucoup de postes politiques de premier rang sont occupés par les universitaires.


Le deuxième est la « succession » cavalière à son père. Celle-ci est en fait le même type d’arbitraire et le non respect des textes que d’aucuns voudraient voir terminé dans les institutions et les partis politiques du pays. Il est vrai que tôt ou tard, son avènement à la tête de l’UDPS originelle bénéficiera d’un maquillage pour le faire paraitre démocratique.


De toute façon, tout président autre qu’un Kasaïen sans l’appui vigoureux du président Etienne pourrait surement aliéner sa base Luba. De toute façon, avec 2016 déjà à horizon, il sera impossible à l’UDPS d’avoir un autre président plus populaire que le fils Tshisekedi et surtout que le père ne sera surement pas disponible pour soutenir un autre candidat. Dans ce parti et à propos d’un successeur à M. Etienne Tshisedeki, les jeux ont déjà été jetés.


L’autre désavantage de l’UDPS, et donc de Félix, est celui de proposer un «changement » sans contenu. En anglais, on appelle cela « polices ». L’UPDS n’a jamais proposé aux Congolais les politiques et les moyens financiers pour les réaliser. Quelles sont les politiques du parti en matière d’organisation de l’armée et de la police, de l’éducation, de la santé, etc. Quel budget sera consacré à chaque domaine et surtout d’où proviendra l’argent pour ce faire? J’ai suivi plusieurs interventions d’Etienne Tshisedeki lors de sa campagne électorale de 2011, jamais il n’a fourni des réponses satisfaisantes aux questions en rapport avec cet état des choses.


L’autre désavantage de Tshisekedi est le fait que, pour beaucoup aujourd’hui, dont les « Combattants et Résistants », fourvoyés dans une impasse politique «Tshisekedi président de la République », aller avec l’UDPS c’est continuer à suivre la route vers nulle part. Les rendez-vous manqués du père depuis les années 1990 est le lot de ce parti.


L’idée de dialogue avec Joseph Kabila, perçue comme potentiel bouée de sauvetage pour le régime succombant est pour eux une preuve d’une inconsistance chronique dans le fil directeur de ce parti. Le plus grand désavantage des Tshisekedi, c’est le défaut de soutien du monde occidental. Ils sont perçus comme des gens imprévisibles, erratiques qui disent une chose et en font le contraire le lendemain.


Les Américains, je l’ai déjà dit, ne sont pas encore prêts à les accepter comme présidents de la RDC. Je ne cautionne pas non plus ici aussi cette mainmise étrangère mais c’est un fait que les dirigeants passés et actuels n’ont pas eu l’intelligence et la volonté sérieuse d’extirper dans l’existence de cette nation.

Moïse Katumbi : Son premier avantage est une popularité nationale sure et le soutien du Département d’Etat Américain, de beaucoup lobbyistes et gouvernements occidentaux. Il a aussi le soutien d’autres pays occidentaux. On m’a dit clairement au Département d’Etat américain qu’il n’était pas le président idéal pour le Congo, mais il était « mieux » que tous les autres potentiels candidats. J’ai parlé longuement sur tout ceci dans mon article sur « Qui sera le prochain président de la RDC en 2016 ».


Les ressources financières extravagantes à sa disposition constituent son autre avantage. Le plus grand avantage de Moïse Katumbi est de proposer un changement qui a un contenu. Ceux qui le soutiennent sont d’avis qu’il va transformer le pays par de grandes constructions comme ce qu’il a réalisé au Katanga.


L’autre avantage de Moïse Katumbi est d’être un candidat qui pourrait avoir plus de contrôle sur l’armée et les services de sécurité, élément très important dans les calculs des Occidentaux. La stabilité de la RDC est primordiale pour les patrons de la communauté internationale. Il est populaire de part lui-même, contrairement à Félix Tshisekedi qui, simplement, bénéficie de l’aura de son père.


Et même en dehors du PPRD, il est encore de cette « boite ». Le soutien connu surtout de son frère aux mouvements AFDL et RCD doit faire de lui un homme populaire dans certains milieux des FARDC.


Le premier désavantage de Moïse Katumbi est celui d’avoir travaillé avec Joseph Kabila. Beaucoup ne vont pas lui pardonner cela pour longtemps. Certains lui reprochent un accroissement « illicite» de sa fortune. Le fait d’avoir claqué en fanfare la porte du PPRD et son fameux discours sur les trois penalties devront être pour lui une source d’absolution de la part des certains.


L’autre davantage de Moïse Katumbi est l’origine de son père. La notion de nationalité est un sujet controversé et souvent très mal comprise en RDC. Il y a aujourd’hui une confusion sur ceux qui détiennent les prérogatives de devenir chef de l’Etat.


Du fait de plusieurs changements de Constitution, les attributs sont souvent confondus. Les articles 10 et 72 de la Constitution présentement en vigueur au pays sont favorables à ce que Moïse Katumbi soit candidat à l’élection présidentielle en République Démocratique du Congo en 2016. Le dire n’implique point un endossement quelconque de ma part.


Respecter la Constitution devra être global et inclusif pour l’établissement d’un Etat de droit dans ce pays. La nationalité et l’origine de Moïse Katumbi est surtout du domaine des networks sociaux. Je ne pense pas que les Congolais du pays font vraiment cas de ces aspects de choses.


L’autre désavantage de Moïse Katumbi est, comme pour Félix Tshisedeki, le niveau d’études. Je ne pense pas non plus que le peuple congolais, comme les Sud-africains pour Jacob Zuma, ferait vraiment cas de tout cela surtout pour quelqu’un qui a fait des preuves de gestion, jugée généralement très réussie et hors commun dans ce pays.
Le candidat du PPRD


Le plus grand avantage ici est le parapluie Kabila avec tout ce qu’il inclut : popularité par cooptation et les très gros moyens financiers. Le plus grand avantage, c’est le contrôle de la CENI, des médias nationaux et surtout de la gestion des élections comme dit ci-haut. Celles-ci comme les échéances passées ont très peu de chances d’être libres et honnêtes.


Le simple fait de ne point disposer de moyens financiers pour l’organisation des élections est une preuve exécrable de cette mauvaise foi.


Le grand désavantage ici est la continuité perçue de la dictature (par proxy) et pour certains de ce qu’ils appellent « occupation rwandaise » du pays bien que la situation du pays n’est pas vraiment ce qu’on appelle « occupation ».

L’idée contenue dans cette expression semble plutôt être un contrôle par infiltration. L’autre désavantage du candidat de PPRD, c’est un manque de popularité en soi. J’ai expliqué plus haut comme cela sera suppléé.


La victoire du PPRD sera une victoire d’une forme de gestion de l’état que le pays cherche à tout prix à se débarrasser. Elle sera source de la division persistante du pays et qu’une contestation garantie surtout si l’administration des élections demeure problématique.


Conclusion


Aujourd’hui et à l’allure ou vont les choses et selon nos analyses et informations renouvelées , à la ligne d’arrivée de la présidentielle de 2016 (ou début de 2017, glissement possible), il y a aura surement Moïse Katumbi et le candidat du PPRD. Ceci rejoint ce que nous avons dit dans nos articles précédents.


Quand j’ai invoqué le fait que le futur président de la RDC sera de souche PPRD. Le mot « souche» était préféré à simplement dire du PPRD : c’était en prévoyance d’une défection alors prévisible et alors invoquée de M. Moïse Katumbi de ce parti.


Moïse katumbi, Joseph Kabila, Félix Tshisedeki ou Vital Kamerhe ne constituent surement pas encore la révolution souhaitable pour la majorité de Congolais et des amis du Congo « acquis au changement ». Je suis aussi de leur avis, mais il y a une chose que j’ai apprise dans ma vie : Bâtir un pays est une œuvre collective.


La direction que prend un pays est finalement un acte de compromis entre les forces vives de la nation, internes et externes. On a plus de capacité de réaliser ces rêves qu’en ayant le Pouvoir. Celui-ci ne s’acquiert pas seulement par le verbe. La politique en Afrique, comme l’ont vécu récemment les Burkinabés Michel Kafondo et le général Gilbert Diénderé, peut encore vite se tourner en un combat de gladiateurs.


Et tous les pays du monde, exemple de la Grande Bretagne, n’ont pas connu de révolution pour s’affranchir de l’obscurantisme, de l’ignorance, de la pauvreté et de la mauvaise gouvernance. La vraie révolution c’est celle de l’esprit pour la paix, la justice et le travail, générateurs de la prospérité.


Florent Pumu (Directeur général de Kamoto Centre)


le potentiel

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