Hier, dans la matinée, la Dynamique de l’Opposition, celle-là même qui avait été à l’origine des rixes de janvier 2015, à Kinshasa, a ouvert les assises de sa Convention, la première du genre, pour jeter les bases de son nouvel élan, avant le sprint final, en 2016. Sous la barbe des principaux dirigeants des partis politiques et forces sociales alliées œuvrant au sein de la Dynamique, Martin Mayulu qui, pour la circonstance, est le Modérateur en exercice, a promis des résolutions dosées et adaptées, pour solder, en bloc, toutes les fausses manœuvres tendant à dérailler le processus électoral ou, dans une certaine mesure, à empêcher son déroulement harmonieux et apaisé. Tels, des guerriers politiques, les cadres et membres des partis de la Dynamique de l’Opposition, se préparent à tout, y compris au sacrifice de leur vie, pour peu que la Constitution soit respectée jusqu’au bout, en RD. Congo.
Décor planté
Ça y est ! La Dynamique de l’Opposition politique a ouvert sa convention hier, mercredi 4 novembre 2015, dans la salle paroissiale de Notre Dame de Fatima. C’est le Député National Martin Fayulu, Modérateur en exercice de la Dynamique qui, à l’ouverture, a insisté sur l’unité de l’opposition politique congolaise mais aussi, sur le respect de la Constitution en République Démocratique du Congo.
Plusieurs personnalités membres de la Dynamique de l’Opposition ont pris part à l’ouverture de la convention qui a eu lieu hier, mercredi 4 novembre, dans la grande salle de la paroisse Notre Dame de Fatima, à la Gombe. ‘’Qu’il nous soit permis d’observer, que c’est un point d’honneur pour l’Opposition congolaise, aujourd’hui, dix mois après la signature de notre contrat de confiance, que la Dynamique de l’Opposition pour l’Unité d’Actions puisse tenir sa toute première promotion’’, a déclaré, en substance, Martin Fayulu.
A l’en croire, ceci n’est pas un miracle. C’est, plutôt, la preuve que lorsque les congolais savent ce qu’ils veulent, lorsqu’ils ont clairement identifié les problèmes, les enjeux ainsi que les dangers qui menacent leur pays, ils sont capables, au-delà de leurs divergences, de se mettre ensemble, debout comme un seul homme, pour défendre leur pays et leur identité ; comme ce fut le cas en 1959, lors de la Table Ronde de Bruxelles.
Il a profité de cette occasion, pour saluer la bravoure et la détermination des membres de la Dynamique qui ont fait preuve, jusqu’ici, d’humilité et des sacrifices pour préserver l’unité et l’idéal de combat contenu dans le contrat de confiance.
‘’Cette première convention de la Dynamique nous donne l’occasion de faire le point, de nous réarmer moralement et d’envisager la suite avec assurance et détermination. Nous entrons dans la phase la plus décisive’’, a précisé Fayulu.
Déjà, il fait remarquer qu’à l’issue de cette convention, des décisions importantes seront prises. Il s’agira, entre autres, de mener des actions d’envergure. «Il est évident de dire que les choses se précisent et que la Dynamique appelle la population à se tenir prête et en ordre de bataille », a-t-il ajouté.
Pour rappel, il y a dix mois que la Dynamique l’a dit et répété sous forme de déclarations et communiqués. Elle a aussi mené des actions sur terrain pour exiger une seule chose : le respect strict de la Constitution de la République», admoneste-t-il.
Aujourd’hui encore, elle revient à la charge. Mais, cette fois-ci, elle estime que trois questions majeures divisent les congolais. Il s’agit de : comment on accède au pouvoir politique ? Comment on l’exercice ? Comment on le transmet?
Pour répondre à ces questions ou tant d’autres, Martin Fayulu pense que la solution est simple. Il fallait qu’en 2003, à Sun City, la classe politique et les forces vives de la Nation mettent en place un nouvel ordre politique qui trouva son fondement dans une nouvelle Constitution démocratique permettant aux congolais de choisir librement leurs dirigeants au travers des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles.
‘’Désormais donc, plus de coup d’Etat et plus d’arrangement particulier sous forme de « partage équitable » du pouvoir. Seules, les élections crédibles organisées à des intervalles réguliers sont sources de légalité et de légitimité du pouvoir politique. C’est la Constitution du 18 février 2006, c’est cela la volonté du peuple congolais’’, a-t-il martelé.
Pour la Dynamique, le pouvoir en place multiplie des stratagèmes pour violer cette même Constitution, pacte sacré que le peuple congolais a signé au travers de son adoption, lors du référendum de décembre 2005.
Manœuvres
Le Modérateur de la Dynamique, très constant dans sa logique, est revenu, plus d’une fois, sur ce qu’il appelle ‘’manœuvres dilatoires’’, pour violer la Constitution.
Il a cité, au total, 21 initiatives qui, grâce à la vigilance de la population congolaise et à la détermination des membres de la Dynamique, ont été déjouées. A titre illustratif, il a rappelé qu’à un certain moment, la CENI voulait organiser l’élection des Députés provinciaux au suffrage indirect ; la transmission au Bureau de l’Assemblée Nationale d’un projet de loi portant révision de quelques articles de la Constitution en 2014 ; l’omission volontaire par la CENI de programmer l’élection présidentielle dans son calendrier partiel du 26 mai 2014 ; le refus systématique, en son temps, de faire auditer le fichier électoral notoirement reconnu corrompu ; la création, pour les besoins de la cause, de l’Office National d’Identification de la population, ONIP ; la transmission au Parlement d’un projet de révision de la loi électorale attentatoire à la Constitution ; la publication, le 12 février 2015, d’un calendrier électoral global non-consensuel, inconstitutionnel, et intentionnellement surchargé sur le plan opérationnel et budgétaire ; la mise en place précipitée et irrationnelle de nouvelles provinces ; le refus avéré de mettre à la disposition de la CENI les fonds nécessaires à l’organisation des élections ; le refus du pouvoir d’engager un dialogue sur le respect de la Constitution au sein de sa propre famille politique, ce qui a conduit sept partis politiques, le G7 à quitter la MP ; la nomination « des commissaires spéciaux » en violation flagrante et intentionnelle de la Constitution, etc.
Par ailleurs, la Dynamique se félicite de la prise de conscience du peuple congolais qui n’a cédé, même pas d’un iota, en résistant, héroïquement, à toutes ces tentatives de violation de la Constitution.
Décrispation
Comme dans ses précédentes déclarations, la Dynamique n’est pas allée par le dos de la cuillère pour dénoncer les arrestations arbitraires et aussi exiger la libération de tous les prisonniers politiques dont Jean-Claude Muyambo, Willy Mishiki, Mbonekube, JP Kanku, Diomi Ndongala, Christopher Ngoy, Ernest Kiaviro, Vano Kiboko, Erick Kikunda, Fred Bauma, Yves Makwambala et tant d’autres.
Déclinaison
Dans sa conclusion, Martin Fayulu s’est exprimé en ces termes : ‘’A l’issue de nos trois jours de travaux, nous devons pouvoir être en mesure de rassurer le peuple congolais quant à notre détermination à faire respecter strictement la Constitution, sauver la République et donner à notre peuple des raisons d’espérer d’un avenir meilleur par la déclinaison des résolutions fortes et appropriées’’.
KI & LPM
