D’après l’élu du Katanga, ’’les rassemblements de l’opposition sont systématiquement interdits et brutalement dispersés, les dirigeants politiques injuriés et calomniés à longueur de journée sur les médias’’.
Proche de Moïse Katumbi, ministre de Finances sortant du Gouvernement provincial de l’ex-Katanga, Christian Mwando a du mal à digérer les dérives dont font montre, selon lui, les commissaires généraux récemment nommés à la tête des nouvelles provinces issues du démembrement. Dépité par le comportement qui frise l’arbitraire, ce député, qui vient récemment de reprendre son siège dans l’Hémicycle, est sorti de sa réserve. Lors d’une conférence de presse tenue hier mercredi 25 novembre, ce haut cadre de l’UNADEF fustige, sans détours, la répression des opposants qui met en péril la quiétude dans l’ex-Katanga.

« J’ai tenu à m’adresser à vous aujourd’hui pour sonner l’alarme sur la situation créée dans nos provinces par la nomination des commissaires du Gouvernement central, en violation de la Constitution en ses articles 3, 195, 196, 197 et 198, ainsi que des articles 22, 23 et 76 de la loi portant principes fondamentaux sur la libre administration des provinces », a tenu, de prime abord, à signaler le député national devant un parterre des journalistes congolais réunis à Faden House, en plein cœur de la commune de la Gombe. « Ces actes, précise Christian Mwando, fixent le statut des provinces et les organes habilités à les gérer ».
« La désignation, par le pouvoir central, des gouverneurs et leurs adjoints sous le vocable camouflé de ’’commissaires spéciaux’’ et ’’commissaires adjoints’’ constitue, aux dires de l’élu du Katanga, une remise en cause inacceptable du processus de décentralisation voulu par le souverain primaire dans notre pays. Ceci n’est pas sans nous rappeler l’époque des commissaires de région, car la procédure de désignation basée sur le clientélisme et le militantisme, sans nullement tenir compte de la compétence et de la probité morale des acteurs et en violation flagrante de tous les textes en vigueur, marque un retour clair vers la dictature ».

« SEULS, LES SOUMIS ONT LA LIBERTE DE TRAVAILLER ET DE SE REUNIR »
« Cette situation, argumente Christian Mwando, est corroborée par le comportement des acteurs nommés dans la province de l’ex-Katanga, dont la principale mission est de museler les partis politiques et tous les acteurs qui ne partagent pas les opinions de la majorité présidentielle, instaurer un régime policier et organiser une véritable purge dans l’administration provinciale et les entités territoriales décentralisées ainsi que celles déconcentrées ».
« Par ces méthodes, proteste le député national, on voudrait semer la terreur et instaurer la pensée unique pour ces provinces, car seuls les soumis ont la liberté de travailler et celle de se réunir. Ainsi, dans ces provinces, les rassemblements de l’Opposition sont systématiquement interdits et brutalement dispersés, les dirigeants politiques injuriés et calomniés à longueur de journée sur les médias officiels qui ne diffusent, par ailleurs, aucun communiqué, ni aucune information contraire à la pensée unique ».

UNE MENACE POUR LES ELECTIONS APAISEES
« Il me semble donc important de sonner l’alarme face à ce retour brutal vers les brimades et la mise sous coupe réglée de ces provinces, au mépris des prescrits légaux et des principes de liberté d’opinion, de droits au travail et la non-discrimination consacrés par la Constitution », tempête l’ancien ministre des Finances du Katanga.
« Il faudrait dès lors, martèle Christian Mwando, que l’ordre institutionnel soit rapidement rétabli, car dans ce contexte, les violences vont être inévitables. Le Gouvernement central doit dire clairement combien de temps ces agents vont expédier les affaires des provinces. Car, il ne saurait être possible d’aller aux élections apaisées avec ces commissaires militants, dont la mission est on ne peut plus macabre ».
C’est dans cette optique que le député Christian Mwando convie ’’toute la classe politique à se mobiliser pour que ce premier acte de violation de la Constitution puisse être remis en cause’’. Car, souligne-t-il, ’’il s’agit clairement d’une stratégie mise en œuvre pour museler la population de l’intérieur du pays et favoriser ainsi les autres violations de la Constitution en cours de préparation’’.Yves KALIKAT


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