En séjour à Kinshasa, Dodo Landu Domo n’a pas échappé à annalyser l’actualité sportive. Le Secrétaire général de l’Union des footballeurs du Congo (UFC) affiliée à la Fédération internationale des footballeurs professionnels (FIFPro), syndicat des footballeurs et partenaire de la FIFA, évalue les chances de la RDC engagée au Mondial 2018 et au Chan 2016 Forum des As : au chan 2016 la RDC évoluera dans le groupe B avec le Cameroun, l’Angola et l’Ethiopie. Quelles sont les chances des Léopards dans ce championnat d’Afrique des nations ?

Dodo Landu Domo : Les chances ne concernent pas uniquement les Léopards, mais toutes les équipes devant évoluer dans le groupe B du CHAN 2016. Les chances sont intactes, c’est fifty-fifty pour tout le monde. Il n’y a pas une équipe qui a l’ascendant psychologique sur l’autre. Les quatre équipes nationales du groupe B se valent.
L’Ethiopie a une équipe homogène, les joueurs jouent ensemble depuis longtemps. D’ailleurs, ils viennent de jouer avec les Diables rouges du Congo (Ndlr : nos voisins) pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. C’était un match plein et engagé. On a connu 7 buts autour de ce match, soit 4-3, même si les Ethiopiens ont perdu.
Comme le Burundi nous a compliqués aussi. Le Cameroun, c’est un potentiel point fort de l’Afrique centrale. L’Angola, c’est une équipe bien organisée, qui joue un jeu très rapide. Vous savez qu’on vient de là, on a pris part au tournoi. On a connu des difficultés, on les a embêtés aussi. La compétition reste ouverte pour tout le monde. Le problème, c’est l’organisation intelligente. Une préparation intelligente passe par énormément d’informations sur les adversaires, au niveau collectif et au niveau individuel. Il faut aussi énormément de stages de préparation pour affûter des automatismes, des feelings entre les joueurs. Et aussi, améliorer la vie en interne dans le groupe.

Les Léopards de la RDC A sont qualifiés pour le troisième et dernier tour des éliminations de la Coupe du monde Russie 2018. Que faut-il améliorer lors de la phase de poules ?
S’il faut améliorer, il y a un travail qui devrait être fait au niveau du bloc défensif. Le bloc équipe des Léopards est un peu épars. Entre les lignes, on n’évolue pas, on laisse trop d’espaces et on manque d’agressivité au niveau de duels. Ce sont des choses à améliorer sur le plan défensif. Sur le plan offensif, il faut mettre une grosse densité dans l’animation de jeu.

Le TP Mazembe a remporté son cinquième titre en Ligue des champions de la CAF avec un nombre important de joueurs étrangers. Pensez-vous que cette surprésence d’étrangers demeure-t-elle inévitable ?
Sur ce point-là, je pense que nous avons souvent fait un amalgame dans ce sens que nous confondons les ambitions d’une équipe nationale aux ambitions d’un club. Ce n’est pas la même chose. Un club a des ambitions au niveau de la Confédération africaine de football, c’est de jouer la Ligue des champions, jouer la Coupe de la CAF et de la gagner. Un club qui doit la gagner, il doit se mettre au niveau de la concurrence. Pour se mettre au niveau de la concurrence, il doit évaluer quelle est la concurrence. Là, vous retomberez sur le fait de savoir qu’il y a l’Afrique du Nord et un peu l’Afrique de l’Ouest.
Après avoir fait cette évaluation, il faut voir maintenant qu’est-ce que nous avons au niveau national. Si nous n’avons pas la concurrence, cela veut dire, nous allons là pour remporter. Comme nous avons l’ambition de remporter, il faut se mettre au diapason de la concurrence.
De ce point de vue, je dirai que ces clubs-là ont raison de chercher la qualité, là où on en n’a pas. S’il faut regarder bien, il n’y en a pas beaucoup. Il n’y a que TP Mazembe et AS V. Club présents en compétitions africaines interclubs, qui recrutent des étrangers. Je crois que Mazembe a travaillé le bloc de l’Afrique de l’Ouest, parce que ce secteur-là qui fait concurrence à l’Afrique du Nord, et cela a porté des fruits. Mazembe a colmaté les brèches par étapes.
D’abord, l’entraîneur Joseph Mukeba, le DTN avait une équipe très offensive avec les Trésor Mputu, Kaluyitukadioko....... qui marquaient beaucoup de buts, mais qui en encaissaient autant. Après Santos Muntubile est venu, il a essayé d’améliorer au niveau de l’animation de jeu, mais il y avait un problème sur la rigueur défensive. Quand Lamine Ndiaye est venu, il a essayé de stabiliser la ligne défensive avec Diego Garzitto. Je pense que c’était la fin d’un cycle.
Derrière cette génération-là, il n’y avait pas de joueurs qui émergeaient, parce que quand vous atteignez un certain niveau il faut se maintenir. On ne peut s’y maintenir en restant sur cette ligne-là. Alors, nos compatriotes qui pouvaient faire le relais, il y a eu un problème de ce côté-là. C’est pourquoi, je pense que Mazembe a dû secourir à ce moment-là à l’expertise des étrangers. C’était juste maintenir, c’était un nouveau cycle qui recommençait en ce moment-là. S’il faut regarder le temps que Mazembe a mis pour arriver à cette deuxième consécration, c’est au moins cinq ans. C’est vraiment le couronnement d’un travail qui se fait au cours d’un cycle bien articulé.
Propos recueillis par Pascal Likana

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