Fermée depuis décembre 2013 pour des travaux de réfection, cette infrastructure sportive a rouvert ses portes hier. Surprise désagréable rien ne justifie les 13 millions de dollars qu’on aurait dépensés pour retaper cet édifice.

Le public congolais, venu assister à la rencontre le dimanche 15 novembre des Léopards face aux Hirondelles du Burundi dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, a retrouvé un stade des Martyrs de la Pentecôte tel qu’il l’avait laissé. Ou presque. Grande partie des gradins sans chaises comme d’habitude, installations sanitaires non refaites pour la plupart et puis scellées, peintures non renouvelées, pas de tribune de presse, enclos extérieurs non réhabilités si ce n’est quelques barbelées à l’entrée principale… Bref, c’est un stade fermé depuis décembre 2013 qui est remis à l’ancien état au public congolais. Seul changement observé : marquoir électronique, quelques caméras de surveillance, sonorisation, quelques coups de peinture dans les vestiaires.

Et dire que l’enveloppe prévue pour ces travaux exécutés par l’entreprise chinoise Pan-China Construction Group est de 13 millions dollars américains. Cette somme, capable de financer la construction d’un nouveau stade, vient de la Chine dans le cadre de la suite du projet de finalisation de ce stade inauguré il y a plus de vingt-cinq ans. Ces travaux étaient motivés par le fait que la RDC devrait accueillir en 2015 la Coupe d’Afrique de moins de 20 ans. Mais le pays déclinait ensuite l’organisation de cette compétition. En fait, le stade a finalement été fermé en vain.

Un scandale financier

Beaucoup se demandent où sont passés ces 13 millions de dollars alors que plusieurs travaux prévus dans le cadre de cette réfection ne pourront plus être exécutés. Le cas de l’aménagement d’une tribune, de presse, de la fixation des 68 000 sièges supplémentaires, des vitres protégés, des carreaux et autres matériels prévus. Il y a quelques mois, le secrétaire général aux Sports, Barthélémy Okito, avait indiqué que les «68 000 sièges qui auraient dû être fixés ensemble avec les 12 000 existants sont encore gardés au magasin faute de financement conséquent. » Mais en réalité, aucune ancienne chaise n’a été conservée. Seulement, plus ou moins 10 000 nouvelles chaises neuves ont été fixées. A savoir s’il existe réellement des chaises dans les magasins, personne, parmi les personnes commises à ces travaux, n’a voulu répondre à nos questions.

Pire, le 14 octobre, lors’ de sa visite d’inspection, le, Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait appris, avec étonnement, la disparition des câbles électriques qui existaient déjà dans le stade et du manque d’eau faute des tuyaux qu’on aurait volées. Les exécutants de ces travaux avaient également fait état du manque de moyen pour achever les travaux. « Non seulement on est loin de justifier les 13 millions de dollars, on exige encore du gouvernement le décaissement des fonds supplémentaire. C’est scandaleux !», s’exclamait un sportif congolais.

Dès lors, certaines questions restent sans réponses la Chine a réellement débloqué 13 millions de dollars américains pour ces travaux ? Si oui, où est parti l’essentiel de ce fonds ? Si non, pourquoi ce fonds n’a-t-il pas été débloqué dans son intégralité? Des milliers de Congolais curieux qui ont désagréablement constaté l’état inchangé du stade des Martyrs de la Pentecôte attendent des réponses à toutes ces préoccupations. Le scandale financier est saisissant ! Il est prévu la suite de ces travaux de réfection, apprend-t-on. Mais rien ne donne à attendre un résultat satisfaisant. Pour l’instant, tout le monde observe avec indignation une vaste escroquerie contre le peuple congolais. Les autorités congolaises sont interpellées.

Par Katz


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