*S’il n’y a aucun grain de sable au moulin, c’est ce vendredi 11 décembre 2015 qu’en principe, Saïd Djinnit devra déposer sur la table de Ban Ki-moon, le rapport d’étape concocté, après qu’il ait séjourné, dernièrement, à Kinshasa et puis, en Europe, depuis le début de cette semaine, où il a rencontré successivement plusieurs leaders politiques dont quelques émissaires d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le Sphinx de l’Udps. L’on croit savoir que le Secrétaire Général des Nations Unies à qui le Président Kabila, en prélude à l’organisation du Dialogue politique national et inclusif en RD. Congo, avait proposé les noms de quatre personnalités, à savoir : Edouardo Dos Santos, le Président de l’Angola, Moustapha Niasse, le Sénégalais, Kofi Annan, le Ghanéen-onusien, et, Saïd Djinnit, jusqu’ici, Envoyé spécial de l’Onu dans la Région des Grands Lacs, va, à son tour, se référer au Conseil de Sécurité, l’instance de décision de l’Onu, avant de se retrancher, pour délibérer, enfin, sur le choix à opérer. Les choses iront vite, soutient-on, dans les milieux très branchés sur New York. A Kinshasa, pendant ce temps, l’installation du Comité préparatoire du dialogue dépendrait, elle aussi, de la finalisation de cette démarche de Saïd Djinnit, s’il faut lire, entre les lignes, le dernier communiqué de la Présidence de la République, à cet effet.

La question est tellement délicate qu’elle requiert, après tout, toutes les précautions d’usage. Car, si le Conseil de sécurité doit aussi statuer sur ce dossier, il aura, logiquement, comme documents de travail, le rapport de Ban Ki-moon, très nourri au travail de Martin Kobler et, même du tout nouveau venu, Maman Sidikou, et à celui de Saïd Djinnit. Tout comme, il pourrait s’étendre ses analyses, contre toute attente, aux rapports, maintes fois élaborés, par les Envoyés spéciaux de l’Onu, de l’UA, de l’UE… qui, eux, sont généralement très hostiles aux prises de position affichées, depuis un certain temps, par Kinshasa, quant aux priorités à accorder, lorsqu’il s’agit, par exemple, de la présidentielle et des législatives nationales, lors de l’organisation des prochaines élections, voulues équitables et apaisées en RD. Congo. Bien plus, le Conseil de sécurité ne saurait s’y prononcer, sans procéder, préalablement, à l’évaluation du taux d’exécution de ses résolutions 2098 et 2211, sans oublier, ici, l’Accord-cadre ainsi que tous les autres textes ayant justifié la présence des casques bleus en RDC. Loin s’en faut, l’idée visant à recourir à un médiateur international mais dont le rôle serait limité aux bons offices, s’étiole. Plus les jours passent, mieux les choses prennent une autre tournure. Et, dans ce contexte, elle est confrontée à une écharde ; celle d’une communauté internationale que l’on voulait, à tout prix, mettre à l’index et qui, paradoxalement, s’invite et se retrouve à l’épicentre de l’organisation dudit dialogue, au cas où le Conseil de sécurité lui conférait, semble-t-il, des missions, au-delà de bornes tracées par le Président Kabila, dans son Ordonnance y relative, et, même, par l’ensemble des autorités congolaises. S’il est permis de croire que Ban Ki-moon soit tenu à l’obligation de désigner le médiateur international, en respectant les termes définis dans la demande congolaise, il n’est pas exclu qu’il soit tenté, par la même occasion, d’y truffer des conditionnalités du genre ‘’dialogue circonscrit aux questions électorales’’, ‘’respect des délais constitutionnels’’, ‘’pas de transition’’, ‘’ priorités aux élections constitutionnellement contraignantes etc. Ce qui, visiblement, pourrait télescoper les discussions centrées sur les thématiques évoquées dans l’Ordonnance présidentielle, ou, à la limite, chevaucher avec les buts recherchés au travers de tous les agendas dits ‘’cachés’’ autour du dialogue. Comment alors, récupérer la situation ? Comment, s’il y a dérive, la RD. Congo, une fois le Médiateur International désigné, saura-t-elle exercer sa souveraineté, pour tirer ses propres conclusions au bout du dialogue, en toute indépendance et liberté, comme l’avait si bien dit et répété le Président Kabila ? L’Udps qui avait fait de cette question de médiation internationale, son tendon d’Achilles, n’a-t-elle pas eu tort, par cette revendication extrémiste, de pousser Kinshasa à la faute ?

LPM

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