« L’état de la Nation » présenté par le Chef de l’Etat aux Sénateurs et Députés réunis en Congrès le lundi 14 décembre 2015 a paru « en rose » aux plans économique, financier et monétaire, avec un taux de croissance de 8,8 % et un taux d’inflation inférieur à 1%, le tout assis sur une multitude de projets industriels, agricoles, énergétiques, routiers, ferroviaires, aériens, fluviaux, scolaires, sanitaires, etc. Qui n’a pas été parcouru par un gros frisson en entendant Joseph Kabila épingler, comme principal obstacle sur la voie de l’émergence du pays, un fléau bien connu de chez nous : la corruption ? Et, pour garantir la réussite de la lutte contre cette anti-valeur, il en a appelé à la formation d’un front commun national où devaient se positionner, en première ligne, toutes les institutions de la République.

Cette fois sera-t-elle la bonne ? L’angoissante question reste posée, quand on se rappelle que les prisons de la République, qui devaient recevoir des contingents entiers de « Kuluna » en cravate depuis 2008, continuent d’être surpeuplés de petits voleurs de biscuits, de cacahuètes, de beignets, de téléphones portables, de babouches et autres bibelots, pour lesquels la justice s’est toujours montrée sans pitié.

La fameuse-tolérance zéro contre les pilleurs de la République s’arrête aux bonnes intentions. Et l’impunité continue d’être « l’amie fidèle » des détourneurs des biens et fonds publics, des corrupteurs et corrompus, des fraudeurs douaniers et fiscaux, des réseaux maffieux des marchés publics, etc. Pendant que des criminels économiques font la fête, la République est loin d’être orpheline de structures capables d’installer la peur dans leur camp.

C’est le lieu de tourner nos regards vers le Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Luzolo Bambi Lesa, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devrait se sentir plus que jamais interpellé par la nouvelle et chaude alerte du Président de la République. Car, depuis sa nomination, l’on a le net sentiment qu’il reste cloisonné à Kinshasa, avec une administration qui peine à se déployer aux quatre coins de la République. Les rares visiteurs qui transitent par les locaux provisoires où se trouve installé son cabinet, aux encablures de la Présidence de la République, se demandent s’il peut mener, dans des conditions aussi précaires de travail, une quelconque opération « mains propres » dans les milieux des adeptes de la mauvaise gouvernance, de la corruption, du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme.

Pourtant, cet ancien ministre de la Justice ne manque pas de bonnes intentions, ni d’initiatives pour la bonne conduite de sa mission. Comme premier signal fort de sa détermination de traduire en acte la volonté présidentielle d’assainir les mœurs chez les gestionnaires des entités politico-administratives ainsi que dans le domaine des affaires, il avait dernièrement secoué le cocotier en déposant, sur la table du Procureur général de la République, des plaintes contre plus d’une quinzaine de personnalités de la République appelées à présenter leurs moyens de défense dans des dossiers de présumés cas de corruption et de détournement des deniers publics.

Cependant, la précarité des moyens financiers, humains et matériels à sa disposition indique qu’il lui est difficile de faire front contre des lobbies politiques et financiers qui ont pris le pays en otage et semblent prêts à l’empêcher de s’engager dans la voie de la modernité. La marge de manœuvre de celui qui, avec son équipe, devrait s’attaquer à la corruption, est si étroite que si rien n’est fait pour lui donner des moyens conséquents, il risque de cheminer tout droit vers l’échec.

15 milliards de dollars par an en fumée

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la corruption, le mercredi 09 décembre 2015, un chiffre a donné des migraines à des millions de Congolais : 15 milliards de dollars américains qui échappent chaque année au trésor public congolais. C’est Luzolo Bambi, Conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la bonne gouvernance, de la lutte contre la Corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme qui l’a révélé à l’opinion nationale, dans la foulée d’une interview qu’il a accordée à la radio Top Congo.

La comparaison est vite établie avec le Budget national, plafonné à 9 milliards de dollars américains en 2015 et estimé autour de 8 milliards de dollars américains pour l’exercice 2016.

Mathématiquement parlant, on constate que près du double du budget national prend annuellement une destination inconnue, ou mieux va dans des poches et comptes bancaires des individus nourris aux mamelles de la corruption.

En principe, toutes les institutions devraient travailler en synergie avec ce collaborateur du Chef de l’Etat pour ramener, dans les caisses de l’Etat, les 15 milliards de dollars indument piqués au peuple congolais et porter, de manière automatique, le budget national autour de 23 milliards de dollars américains, soit presque du simple au triple. Voilà une raison suffisante de ne pas laisser corrupteurs et corrompus en paix à compter de maintenant. Voilà aussi une raison d’aménager, dans le budget national, une ligne de crédit conséquente en faveur de Luzolo Bambi et ses limiers, afin qu’au minimum, cette cagnotte en « coulage » libre chaque année serve au financement des projets de développement, pour le bien de la collectivité nationale. Le défi est de taille. Le perdre, c’est mettre la Nation en péril.

Kimp

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