Le directeur de cabinet adjoint du Premier-ministre, Ngongo, a présenté le deuxième numéro de la revue économique congolaise axée sur le thème : « croissance inclusive en RDC : enjeux et défis», indique un communiqué de la primature .

A cette occasion, M. Ngongo qui entend par la croissance, une augmentation soutenue, pendant une période relativement longue, de la production d’une économie, a soutenu que croissance inclusive profite à un grand nombre, ne laissant personne à bord de la route. Cette croissance est participative en ce qu’elle suppose et implique le plus grand nombre possible des citoyens dans l’effort productif.

Dans ce cas, a-t-il ajouté, elle est pro-job, requiert la solidarité dans l’effort et demeure distributive parce qu’elle suppose une répartition équitable des bénéfices ou des dividendes de la croissance, du fait qu’elle repose sur la solidarité dans le partage.

La croissance inclusive a comme fondements la participation et l’équité sociale. Elle est à la fois, « positive et normative » et la combinaison de ce qui doit être et de ce qui devrait être, a indiqué ensuite M.Ngongo, précisant que la croissance inclusive est une résultante des politiques économiques et sociales menées.

La croissance pro-pauvre est celle qui permet de réduire le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé à 1,25 dollars américains par jour.

Par contre, la croissance inclusive concerne l’ensemble de la population. Par ailleurs, elle est multidimensionnelle en ce qu’elle intègre tant les éléments monétaires que non monétaires et peut être créatrice du développement humain au regard de sa composante « espérance de vie à la naissance » mais elle est moins globalisante que le développement humain.

La mesure de la croissance

La notion de croissance inclusive étant complexe et difficile à cerner M. Ngongo a indiqué que, celle-ci se mesure à partir de l’indicateur multidimensionnel de vie comprenant, un indicateur monétaire qui repose sur l’incidence de la pauvreté et un indicateur non monétaire qui repose sur l’espérance de vie à la naissance. A cet effet, la croissance devient inclusive lorsque l’indicateur du niveau multidimensionnel augmente.

En RDC la croissance est en phase de croissance depuis 2002 au regard de l’augmentation soutenue et durable de la production intérieure. Il a relevé qu’ entre 2002 et 2015, le cumul de croissance a été de 91,6%, soit une moyenne de 6,5% par an.

Cette croissance inclusive de la RDC s’explique par trois approches par la valeur ajoutée, les revenus et la dépense. Par la valeur ajoutée, M. Ngongo dit qu’elle est localisée depuis 2002, au niveau des secteurs extractifs, de l’agriculture, des télécommunications, des bâtiments et des travaux publics. Par la dépense, il souligne l’expansion des investissements publics et privés, les premiers en relation avec les grands travaux d’infrastructures, les seconds en lien avec le bon comportement du secteur extractif notamment, l’augmentation de la consommation publique et privée. La première expliquée par les effets positifs sur le pouvoir d’achat de la stabilité du niveau général des prix et la seconde résultant des effets induits de l’augmentation de la valeur ajoutée dans le secteur extractif.

En ce qui concerne l’approche par les revenus, les profits des entreprises minières ont augmenté, en ce compris les revenus salariaux distribués au personnel. Par ailleurs, le volume des salaires dans le secteur public augmente d’année en année.

Les effets distributifs de l’expansion économique sont captés à travers les redéploiements des dépenses financées par l’Etat dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures de base, de l’agriculture, de transport aérien et en commun.

La croissance en RDC est pro-pauvre

La croissance de la RDC, au regard de l’évolution de l’incidence de la pauvreté, est pro-pauvre et devient de plus en plus inclusive, a affirmé M. Ngongo qui précise que l’ampleur de l’incidence de la pauvreté demeure élevée. D’où la nécessite de poursuivre, sans désemparer, avec des politiques visant la réduction de la pauvreté.

«Au regard de l’évolution de l’indice de niveau multidimensionnel de vie, la croissance de la RDC devient de plus en plus inclusive ou s’inclusive. Mais le chemin à parcourir pour qu’elle devienne vraiment inclusive reste très long», a déclaré M. Ngongo.

Il a fait savoir que l’écart entre le résultat de croissance économique (6,5% en moyenne annuelle entre 2002 et 2015) et l’évolution du niveau multidimensionnel (2% en moyenne annuelle au cours de la même période) reste très important. Ainsi, lorsque la richesse intérieure varie de 1%, le niveau multidimensionnel ne croit que de 0,3%. Pour répondre à l’impatience de la population en termes de ré-qualification des conditions de vie, M. Ngongo a relevé que cette préoccupation trouve sa réponse à partir de l’évolution de l’indice du niveau multidimensionnel de vie.

Il a rappelé le rapport du Programme des Nations-Unies pour le développement publié au cours du mois de novembre, indiquant que l’espérance de vie à la naissance et l’incidence de la pauvreté ont évolué de manière positive entre 2002 et 2015. L’espérance de vie à la naissance est passée de 45 ans en 1990 à 53 ans et s’est située en 2014 à 58,7 ans d’après le dernier rapport du PNUD sur le développement. L’incidence de la pauvreté, de 85% en 1990, à 71% entre 2002 et 2005, pour se situer à 63% entre 2010 et 2015. Cet indice qui mesure l’inclusivité de la croissance est passé de 100 en 1990 à 141,1 entre 2002 et 2005 pour se situer à 175,9 entre 2010 et 2015.

Ces éléments expliquent l’inclusivité de la croissance en RDC, a dit M.Ngongo, qui précise qu’au niveau multidimensionnel, le niveau de vie a augmenté de 25% entre 2002 et 2015, soit une moyenne de 2% l’an contre 6,5% par an pour la croissance de l’activité.

Recommandations

La revue économique du gouvernement a recommandé au gouvernement de maintenir, sur une longue durée, la croissance forte, résiliente et de « grande modération ». Cette dernière est celle qui est compatible avec la stabilité du niveau général des prix, du système financier et des chocs structurels.

D’accélérer la mise en œuvre la transformation structurelle de l’économie congolaise et les politiques inclusives y associées pour accroitre les effets de redistribution et d’inclusivité surtout dans l’accès à une alimentation saine et suffisante à travers la duplication des parcs agro-industriels, la poursuite des grands travaux d’infrastructures reliant les grands bassins de production, la réhabilitation des pistes rurales pour permettre l’évacuation des produits se trouvant dans l’arrière-pays.

Il s’agit également de l’accès à l’eau et à l’électricité à travers les politiques et les réformes entreprises dans ce secteur en matière d’adduction en eau potable, le développement des microcentrales, la réhabilitation de INGA 1, la réalisation de INGA 3, l’accès aux logements décents à travers des politiques à mettre en œuvre en rapport avec les logements sociaux, la promotion et préservation du travail, promotion de l’esprit d’entreprise (programme d’incubation) et facilitation pour l’accès à l’emploi (favoriser l’appariement entre l’offre et la demande du travail à travers l’adaptation de l’enseignement aux priorités de développement).

D’augmenter les allocations publiques pour la mise en œuvre des politiques sectorielles permettant, l’accès à des soins de santé de qualité et la garantie de la sécurité sociale, l’accès à l’éducation et à la formation de qualité, la lutte contre les inégalités de toutes sortes, l’accès au dividende démographique défini comme le regain de la croissance imputable à la modification des pyramides d’âge .
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