A l’Opposition Patriotique et Républicaine (OPR), on semble perdre patience. Lors d’une manif hier dimanche 27 décembre à l’Hôtel Venus, le président et porte-parole de l’OPR, le Professeur Sylvanus Mushi Bonane, a tapé du poing sur la table. La plateforme qu’il dirige veut vite aller au Dialogue. Pour trouver la solution aux problèmes congolais. Pour l’OPR, ce forum permettra à la RDC d’avoir non seulement les élections transparentes et apaisées mais aussi une alternance véritablement démocratique. L’OPR attend du dialogue un calendrier consensuel et contraignant, s’étalant sur une période réaliste.

S’adressant au chef de l’Etat, Sylvanus Mushi Bonane explique que » tout en laissant les portes grandement ouvertes, l’absence de tel ou tel autre parti ne saurait justifier sa moindre hésitation à lancer les travaux du dialogue dans son effectivité « .
Pour le président et porte-parole de l’OPR, » il est plus que temps de dialoguer pour sauvegarder la démocratie en danger » avant de préciser, « l’OPR ne court pas derrière le partage du pouvoir après le dialogue « . L’objectif de ce dialogue, indique Mushi Bonane, c’est d’abord pour sauver la démocratie en danger, baliser le chemin pour la tenue des bonnes élections, éviter au pays le chaos, et surtout pour avoir un calendrier consensuel réaliste qui permettra à l’opposition congolaise de prendre le pouvoir démocratiquement et dans le strict respect de la Constitution. L’OPR rappelle au Président Kabila que « l’Ordonnance n°015/084 qu’il a signée en date du 28 novembre 2015 portant convocation officielle du dialogue tarde à être mise en œuvre, du moins en ce qui concerne la mise en place du comité préparatoire suivi du lancement effectif des travaux ad hoc’’. A en croire Sylvanus Bonane, ce silence relatif laisse craindre qu’il y aurait des tireurs de ficelle qui bloqueraient l’exécution de ladite ordonnance et partant, la machine pour creuser davantage un retard supplémentaire et préjudiciable aux mesures de sauvetage du processus électoral, seul gage de la démocratie pour laquelle le peuple congolais a souscrit.

QUI A BLOQUE ?
Il ressort des investigations menées par l’OPR que » 90% des 489 partis politiques enregistrés au ministère de l’Intérieur, 75% de la Société Civile, 90% des partis politiques de la Majorité Présidentielle, 80% des partis et personnalités de l’Opposition sont tous acquis à la tenue du dialogue prôné et convoqué par le Président de la République. Tous comme un seul homme, s’accordent à dire que les matières à y traiter doivent être déterminées et arrêtées consensuelle ment par toutes les parties avant l’adoption de l’ordre du jour « .


L’OPR s’inquiète du temps que le Secrétaire Général des Nations Unies prend à désigner un facilitateur tant souhaité par certains parties au dialogue. Mushi Bonane pense que ce retard ne doit pas constituer un motif sérieux de blocage du processus parce qu’un facilitateur n’est pas un acteur contraignant de type modérateur. ’’L’absence d’un facilitateur peut ne pas être préjudiciable si au cours des travaux, il n’y a pas eu matière à facilitation. Moralité, en attendant que le SG des Nations Unies se prononce, l’OPR appelle à la mise en œuvre effective du processus et des travaux du dialogue, autant elle appelle au sens de responsabilité politique de toutes les parties pour que seul l’intérêt des Congolais et la Constitution soient leurs guides’’, s’est-il exprimé. Il faut donc faire en sorte que même de présence du facilitateur, les travaux aillent jusqu’à leur terme dans la concorde, la paix, la communion et l’entente parfaite pour qu’à son retour à New York, le Facilitateur dise à son mandant : » tout s’est bien passé, ils n’ont pas eu besoin de nos services, ils sont devenus politiquement très matures « .

Au niveau de l’OPR, l’on s’interroge également si le refus du dialogue de certains partis politiques de l’Opposition et une frange de la société civile suffit à bloquer la machine. L’OPR propose des pistes devant aider à décrisper la situation. » Pour que ces assises ne ressemblent pas à une messe noire contre la nation, il est important, voire démocratique et sécurisant, qu’il en reste des partis politiques significatifs de l’opposition, quelques organisateurs de la société civile qui se tiennent librement et sans contrainte dehors pour veiller au grain et se préparer à une critique républicaine, positive ou négative, consécutivement aux résolutions qui sanctionneront les travaux du dialogue’’, fait-il savoir.

Pour l’OPR, le dialogue devra déboucher sur un pacte républicain contenant les garanties données aux uns et aux autres pour la bonne fin du processus et la prévention de tout dérapage et autres velléités de nature à saper les efforts fournis. ’’L’OPR suggère qu’un tel pacte puisse porter le sceau des Nations Unies qui sont censées en assurer la police et partant, veiller à son respect par toutes les parties. L’OPR constate que le délai de 10 jours endéans lequel le comité préparatoire du dialogue devait être mis en place a expiré. Pour ne pas mettre sa bonne foi en doute, l’OPR demande au Chef de l’Etat de faire siens les motifs ci-dessus développés et mettre en place le comité préparatoire du dialogue et lui impartir un délai buttoir pour le dépôt de son rapport et le début effectif des travaux’’, a insisté Mushi Bonane.
L’opposition Patriotique et Républicaine compte en son sein plus d’une trentaine de partis politiques et plusieurs associations.
Didier KEBONGO

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