On parlait d’un mois de décembre très saturé pour le Président de la République. On disait de Joseph Kabila qu’il avait plusieurs rendez-vous pour s’adresser au peuple.

Dans la matinée de ce lundi 14 décembre, il prononce un discours sur l’état de la Nation devant les deux Chambres du Parlement,  réunies en Congrès. Le programme de l’activité prévoit l’arrivée des Députés et Sénateurs, des Autorités civiles et militaires, Chefs des Confessions Religieuses, membres du Cabinet du Président de la République, membres du Gouvernement, diplomates, etc. Habituellement, Joseph Kabila le fait le 6 décembre de chaque année. Son intervention intervient dans des conditions très particulières. Car, à environ une année des élections présidentielle et législatives nationales, nombreux sont ceux qui souhaitent que le Chef de l’Etat  profite de cette opportunité,  pour vider, une bonne fois pour toutes,  le procès d’intention sur cette affaire ténébreuse affaire  du glissement, du respect de la Constitution et de la renonciation à tout  éventuel projet de  reconduction de son mandat, à la tête du pays.

Depuis le 14 septembre dernier, date de la publication de la lettre ouverte du G7 exigeant le respect absolu de la Constitution, la famille politique présidentielle a été comme frappée par un séisme dont les secousses ont été fortement ressenties à l’Assemblée nationale et, dans des proportions non moins négligeables,  au Sénat. A l’Assemblée nationale, outre l’élection de deux nouveaux membres du Bureau en remplacement des cadres du G7 démissionnaires, des groupes parlementaires ont été reconfigurés. A la Chambre haute, seul le Rapporteur MSR,  Modeste Mutinga,  avait démissionné,  en solidarité avec les dirigeants du G7. Depuis, la méfiance est totale au sein de l’hémicycle. La semaine dernière, la crise à l’Assemblée nationale a atteint son paroxysme, en marge de l’examen de la motion de déchéance du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, mis en cause dans l’affaire de nomination des Commissaires spéciaux à la tête de nouvelles provinces nées du découpage territorial. La Majorité Présidentielle a cassé ladite motion de défiance par une motion incidentielle, une pratique très courante pendant l’actuelle législature. Conséquence, l’Opposition parlementaire a claqué la porte. Les Députés de l’Opposition ont décidé de boycotter toutes les plénières à l’Assemblée nationale. Ils promettent de ne pas rester passifs. Pour ce faire, travailler pour obtenir la déchéance du Président du Bureau, Aubin Minaku, qu’ils accusent d’utiliser le perchoir pour sauver les délégués de la Majorité au sein de l’Exécutif national en difficulté, empêchant ainsi l’Assemblée nationale,  d’exercer le contrôle parlementaire. L’argument consiste à faire observer que la Majorité n’a pas à étouffer le débat à l’hémicycle pour maintenir aux affaires,  ses Ministres et mandataires,  quoi qu’ils aient commis douteux. Le recours intempestif à des motions incidentielles pour sauver des intérêts partisans,  ne permet pas de faire éclater la vérité, et, ne contribue pas, non plus,  à lutter contre la corruption, a-t-on entendu dire.

Concrètement, l’Opposition parlementaire a prévu de saisir l’OIF pour obtenir la déchéance d’Aubin Minaku de la Présidence des Assemblées Parlementaires Francophones. La Cour Constitutionnelle sera ou est déjà saisie,  pour donner un avis sur la hiérarchisation des motions.

En attendant, les Députés de l’Opposition ne vont, donc, pas assister au discours du Président de la République sur l’état de la Nation. De quoi parlera le Président Joseph Kabila ? Il est possible qu’il dresse son bilan à la tête du pays. Il sera sans doute question de la stabilisation des cadres macroéconomiques, de  la construction des infrastructures, etc.  Actualité politique oblige, le Président Joseph Kabila peut s’inscrire dans la suite de son discours de convocation du dialogue national, du 28 novembre dernier, dans lequel il invitait les participants à réfléchir sur la meilleure façon d’organiser des élections moins coûteuses. Le contenu de son précédent discours, auquel est venu s’ajouter l’ordonnance présidentielle publiée le  30 novembre  dernier et instituant le dialogue, n’a vraiment pas produit l’effet positif escompté. L’UDPS, dont la participation au dialogue était,  pourtant,  acquise, a fait marche arrière. Etienne Tshisekedi, désormais, prépare son parti, l’UDPS, aux élections à venir. Chaque jour, il prend des décisions pour restructurer  le parti.  Les Evêques catholiques sont montés au créneau. On assiste, de plus en plus, à des prises de position très tranchées.

Pour ce qui concerne l’organisation proprement dite du dialogue, il s’observe que le Comité préparatoire n’est toujours pas opérationnel. Dans un communiqué officiel, le 8 décembre dernier, la Présidence de la République s’en remettait aux conclusions des consultations menées par Saïd Djinnit, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU. Une fois de plus, c’est de la Communauté internationale que devrait  provenir la solution pour débloquer la situation. Difficile, dans ces conditions, de parler d’une auto-invitation des étrangers dans les affaires intérieures. Car,  Ban Ki-Moon ne prendra pas,  tout seul,  une quelconque décision sur la RDC. Il va s’en référer, certainement,  au Conseil de Sécurité de l’ONU dont les résolutions sont juridiquement contraignantes et exécutoires.

La Pros.

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