Ils ne se laisseront pas faire, nonobstant des accusations dont ils sont l’objet. Ils estiment que toute personne a le droit d’exprimer ses pensées, ses opinions, politiques soient-elles, même au-delà des frontières nationales et sur toutes les questions d’actualité dans le pays. Ils, ce sont les Députés nationaux de l’Opposition, à savoir : Samy Badibanga, Martin Fayulu, Gilbert Kiakwama, Jean-Claude Vuemba, Olivier Kamitatu, Eve Bazaiba, José Makila, Muhindo Nzangi, Delly Sessanga et Franck Diongo qui sont, pour la plupart, de retour à Kinshasa, en provenance de l’Île de Gorée, à Dakar (Sénégal) où ils ont participé, du 12 au 15 décembre 2015, au forum sur les processus électoraux en Afrique.

A leur absence, beaucoup de choses ont été dites. Pas dans le bon sens certes. Car, le dossier a fait tâche d’huile dans les milieux du pouvoir de Kinshasa qui n’ont pas hésité de qualifier la rencontre d’une messe noire, assortie d’un complot subversif à l’extérieur contre les institutions établies de la République Démocratique du Congo. Certains de leurs collègues de l’hémicycle avaient même proposé de les ’’cueillir’’, dès leur descente d’avion à l’aéroport international de N’djili par les services de renseignements afin qu’ils répondent de leurs actes.

Dans le même hémicycle du Palais du peuple de Lingwala, l’on assiste à des réactions virulentes quoique les avis soient partagés entre ceux qui soutiennent la thèse du complot et ceux qui pensent que ces députés avaient le droit légitime d’exprimer, même en dehors des frontières nationales, leurs opinions. Les commentaires spéculent dans tous les sens.

D’aucuns ont même indiqué que les intéressés étaient partis au Sénégal apprendre des techniques subversives pour la déstabilisation des institutions républicaines.

A leur tour, les participants aux assises de Gorée ont brisé le silence, réagissant énergiquement contre les accusations mises à leur charge.

Contacté par la presse, Samy Badibanga, président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés, encore en séjour en Europe dit avoir reçu une invitation personnelle de la Fondation Konrad Adenauer, du reste bien connue des Congolais pour de nombreux séminaires qu’elle organise sur différentes thématiques en République Démocratique du Congo.

Samy Badibanga précise qu’il répondait à cette invitation sans connaitre la liste d’autres participants. L’unique information qu’il avait, soutient-il, c’est celle de la participation de Félix Tshisekedi, retenu comme représentant de l’UDPS à ce forum. Aussi, affirme-t-il encore, c’est en arrivant à Dakar qu’il aurait constaté la présence de ses collègues députés de l’Opposition, y compris quelques représentants de la Société civile de la RDC.

Pour ce qui concerne les sujets à l’ordre du jour, il a indiqué «qu’il y avait rien de caché… », tout en précisant que « l’Île de Gorée a abrité « une rencontre démocratique », à travers laquelle, personne n’a comploté contre personne.

Rien n’est plus faux que de lui prêter des intentions malveillantes, qu’il aurait trahi la patrie et qu’il serait sur la liste de futurs déstabilisateurs des institutions légales.

A l’en croire, des délégués des partis politiques comme de la Société civile venus du Togo, de Tanzanie, du Mozambique, de Namibie, du Burkina-Faso (Balai Citoyen), de la RDC mais aussi des Sénégalais (Y en a mare), étaient appelés à échanger autour des expériences électorales de leurs pays, en relevant les points positifs et négatifs.

Entre autres, question débattue c’est celle relative aux tentatives manquées comme réussies de révision des Constitutions en Afrique.

Le Député Badibanga a poursuivi en disant que les délégués de la RDC ont eu à esquisser également sur des notions de processus électoraux de 2006 et 2011 et à donner leur vision sur le processus électoral de 2015-2016 présentement en panne sèche.

Interrogé au sujet de l’absence de Députés de la Majorité, la question devrait être adressée aux organisateurs, a-t-il martelé.

Aucun complot, « on a invité des citoyens qui soutiennent le respect des Constitutions…»

Ces propos sont de Martin Fayulu, participant au forum de l’Île de Gorée, réagissant à chaud par rapport à ce qui se raconte à Kinshasa sur cette rencontre continentale.

A l’instar de son collègue Badibanga, le Député Martin Fayulu dit avoir reçu, en bonne et due forme, une invitation de la Fondation Konrad Adenauer et qu’il avait pris la présence d’esprit de solliciter et obtenir les autorisations légales de sortie du territoire national.

Dakar s’est particulièrement focalisé sur les processus électoraux en Afrique Subsaharienne, affirme-t-il. Et de renchérir que «les participants ont débattu des cas d’élections réellement libres et démocratiques en Afrique (Sénégal, Burkina-Faso, Tanzanie, Namibie).

Aussi, ont-Ils eu à échanger autour de cas difficiles tel que celui de la RD-Congo et ont réfléchi sur les voies et moyens de faire respecter la Constitution.

D’après Martin Fayulu, les participants n’ont parlé que démocratie en Afrique et des efforts à fournir pour la faire avancer. D’où, argue-t-il, sa surprise de se voir indexer par les autorités de son pays, en particulier par l’Institution à laquelle il appartient, à savoir : l’Assemblée Nationale qui n’ignorait pas l’objet de son déplacement en terre sénégalaise.

Eugène Khonde


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