En République démocratique du Congo, après un mois et demi de procès, les condamnations des assassins présumés du colonel Mamadou Ndala – cet officier considéré comme l’un des héros de la guerre contre la rébellion du M23 – ont été prononcées lundi. Un officier de l'armée congolaise et quatre dirigeants de la rébellion ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) ont été condamnés à la peine de mort. La cour opérationnelle militaire du Nord-Kivu a conclu que la mort du colonel Mamadou a été planifiée par des militaires congolais et exécutée par des rebelles ougandais (ADF). Mais l'absence de condamnations de plus haut gradés de l'armée congolaise laisse une partie de l’opinion insatisfaite.
Sans surprise, le principal suspect dans ce procès a écopé de la peine la plus lourde : la condamnation à mort, qui sera commuée en peine de prison à vie, la RDC observant un moratoire sur la peine capitale. Le lieutenant-colonel Birocho Nzanzu a été notamment reconnu coupable de « trahison » et de « complicité avec un mouvement terroriste. » Il aurait joué l’intermédiaire entre les rebelles ougandais des ADF et l’armée congolaise pour organiser l’embuscade qui a coûté la vie à Mamadou Ndala, figure de la guerre contre le M23 et contre les ADF, tué en janvier dernier.

L’officier écope également d’une amende de près de trois millions de dollars de dommages et intérêts à payer à la famille du Colonel Mamadou Ndala. Son complice, le lieutenant-colonel Kamulete, a été condamné à une peine moins lourde, de 20 ans de prison, pour avoir coopéré avec la cour. Pour le reste de la vingtaine de prévenus, le juge a reconnu des circonstances atténuantes, faute d’éléments permettant de prouver une implication directe dans l’organisation de l’attaque contre le colonel Ndala.
Travail partiel
Jusqu’au bout, trouver des preuves matérielles aura été la principale difficulté de ce procès. Conséquence : le verdict a été accueilli avec scepticisme. Pour la société civile du Nord-Kivu, le travail de la cour militaire pour faire éclater la vérité a été mené de façon partielle. Ce collectif d’associations regrette que le procès n’ait pas pu établir toutes les responsabilités, notamment au sein de l’armée congolaise, au-delà de celles d’un ou deux officiers de bas rang.
Les avocats du lieutenant-colonel Birocho Nzanzu comptent faire appel de ce verdict devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples basée à Addis-Abeba – il n’y a pas de possibilité d’appel en RDC.
Chef du 42e bataillon commando de l'Unité de réaction rapide congolaise, le colonel Ndala a été tué le 2 janvier par un tir de roquette ayant visé son véhicule dans les environs de Beni peu après avoir quitté cette ville, alors que l'armée se préparait à lancer une opération contre les ADF, installés en RDC depuis 1995. Il a été élevé au grade de général à titre posthume.

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