*Quelles que soient les difficultés de parcours ou les obstacles créés pour boucher le processus électoral, il faudra qu’un jour, les élections se tiennent en RDC pour permettre aux Congolais de se choisir de bons dirigeants. C’est ainsi que dans différents états-majors politiques, y compris dans le camp des pro-glissement, l’on commence à préparer l’après 2016. Côté opposition, on sent venir Moïse Katumbi, l’ex-Gouverneur de la province du Katanga. Moïse Katumbi a levé le voile sur ses ambitions politiques au cours d’une sortie médiatique sur France 24. Un article paru dernièrement dans Jeune Afrique, le présente comme l’opposant principal au Président Joseph Kabila.

Si le moment venu, la candidature de Katumbi était retenue, en espérant qu’il jouisse pleinement des droits politiques et civiques reconnus à tous les Congolais, il devra apporter la preuve qu’il a l’expérience et l’expertise nécessaires pour gouverner un pays aux dimensions d’un sous-continent. Son expérience de Gouverneur du Katanga, l’une des plus importantes provinces de la RDC, suffit-elle pour rassurer les Congolais ? Ses adversaires politiques disent non. Par exemple, on dit de Moïse Katumbi qu’il ne dispose pas de soutiens politiques solides dans le pays. On met, également, en doute ses capacités à mobiliser les différentes couches de la population congolaise, estimée à plus de 70 millions de personnes. Cela dit, il devrait présenter et justifier son bilan à la tête de la province du Katanga. Y a-t-il des réussites ? La province a-t-elle fait un bond économique ? S’il y a eu des avancées, sont-elles à mettre à son actif ? Certains diront que le boom du cuivre a permis aux sociétés minières implantées au Katanga de s’enrichir. C’est la fameuse croissance à deux chiffres que l’on a tant vantée, il y a peu. Certains individus trempés dans la corruption et la maffia, se sont considérablement enrichis. Mais, la grande majorité des Katangais, à l’instar de tous les Congolais, en général, croupit dans la pauvreté. Il semble que l’administration provinciale du Katanga a sombré dans la léthargie. Ceux qui dressent le bilan de Moïse lui reprochent notamment, de n’avoir pas acquis des lits d’hôpitaux supplémentaires ou de n’avoir pas construit d’écoles. Il n’aurait pas, non plus, construit des routes d’intérêt provincial financées par les bénéfices du cuivre. L’ex-Gouverneur du Katanga aura la tâche difficile à répondre à toutes ces questions. Un acteur politique de la majorité a même déclaré : « Ce sont principalement les réponses à cette série, non exhaustive, de questions qui détermineront l’adhésion ou pas des Congolais à la candidature de Katumbi ». Poursuivant dans sa percée anti-Katumbi, il s’étonne qu’au moment où les Congolais se préparent au dialogue pour trouver des voies et moyens de sortir pacifiquement de la confusion politique, Moïse Katumbi serait déjà sur la piste de sa propre propagande. Selon cet intellectuel pro-pouvoir, le choix de Katumbi de se lancer dans la propagande dénote laisse prospérer une faiblesse majeure dans sa stratégie politique. «Il serait prêt, pour son ambition personnelle, à accepter des troubles dont personne ne peut prévoir ni la fin, ni l’ampleur des dégâts ; mais dont le bilan serait de plusieurs morts et des millions de dollars de dégâts matériels ». Avant qu’on n’en arrive là, à Lubumbashi, la population n’a pas suivi le mot d’ordre de Moïse et ses alliés du G7, invitant les Lushois à observer, chaque jour, à midi, deux minutes de prière pendant trois mois. Qui plus, ses prises de position sont totalement alignées sur les puissances occidentales. De ce point de vue, Katumbi passerait, aux yeux du commun des mortels, pour être un candidat de l’étranger. Il se trompe, a réagi un politicien pro-dialogue. «L’homme d’affaires katangais croit pouvoir convaincre les Congolais, en décrétant que l’alternance serait la condition sine qua non de la concrétisation de la démocratie en RDC. Ce qui fait la démocratie, c’est le choix, qui appartient au peuple, de sélectionner ses dirigeants, de les contrôler et de les sanctionner positivement ou négativement». Comme quoi, la sacralisation de l’idée qu’on ne saurait toucher à la Constitution ne correspond pas, forcément, à la démocratie. Côté pouvoir, on soutient, en effet, que l’invocation de la nécessité absolue de l’alternance, est un déguisement élégant et trompeur. Il s’agit-là, plutôt, d’une ruse bien commode pour cacher une ambition démesurée et inappropriée. On estime aussi que lorsque les pouvoirs financier, industriel, commercial et politique sont concentrés dans les mêmes mains, il y a lieu de craindre la descalade. Et de se demander si les Congolais sont prêts à élargir l’expérience de la gestion du Katanga.

La Pros.

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