* De janvier 2001 à janvier 2016, un parcours sinueux jonché de moult obstacles

C’est aujourd’hui mardi 26 janvier 2016 que Joseph Kabila totalise 15 ans dans son bureau feutré du Palais de la nation. Quinze ans à la date d’un pays-continent, aux fabuleuses richesses du sol et du sous-sol, et aux multiples crises et guerres récurrentes, c’est un exploit.

Son prédécesseur, qui est son propre père, n’a pas eu autant de chances que lui, car assassiné après seulement trois ans et demi de présidence Comment le fils, Joseph Kabila Kabange, a fait si longtemps au pouvoir ? Retour en janvier 2001. On sait comment il est désigné Président de la République par le gouvernement du père, Mzee Kabila.
Mais très vite, le fils va trouver ses propres marques. Il se démarque habilement de l’emprise des caciques de l’ancienne AFDL, le pouvoir du père et met subtilement en place son propre personnel politique. C’est ici qu’apparait déjà son influent conseiller de l’ombre. Feu Augustin Katumba Mwanke, qui était au four et au moulin.
Il y a eu aussi, un peu plus tard, Feu le Prof Samba Kaputo, qui a fait son entrée dans le pré-carré de Joseph Kabila. Le pouvoir de Joseph Kabila a, dès l’entame, bénéficié d’un environnement politique international qui lui était très favorable, au contraire de celui du père combattu et voué aux gémonies par les grandes puissances occidentales et les deux voisins qui sont le Rwanda et l’Ouganda.
C’est lors du rapprochement avec la Chine, matérialisé par la conclusion du contrat appelé " Contrat chinois ", conclu en 2006 entre la RDC et la Chine, que les capitales occidentales et les bailleurs de fonds internationaux tournent le dos à Joseph Kabila. Celui-ci restera dans les bras des Chinois jusqu’à ce jour et ne bénéficiera plus d’un seul rond dans le cadre des aides extérieures.

UNE PRESIDENCE SEQUENCEE EN QUATRE ERES
Son pouvoir de 15 ans peut être séquencé en quatre ères. La première ère qu’on peut dénommer "Kabila-I ", qui va de 2001 à 2003, " Kabila-II " de 2003 à 2006, " Kabila-III " de 2006 à 2011, " Kabila IV " de 2011 à 2016.
Dans " Kabila -I " de 2001 à 2003, on retient qu’il a remis en selle l’Accord de Lusaka, signé en 1999 entre les belligérants de la RDC, notamment la RDC, l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie, le Rwanda et l’Ouganda, côté Etats, et comme groupes rebelles, le RCD et le Mlc. Cet Accord dans sa partie de mise en œuvre politique, qui prévoyait un Dialogue politique entre Congolais, était dans l’impasse.
En effet, Mzee Laurent-Désiré Kabila rejetait tous les Médiateurs internationaux, désignés par la Communauté internationale pour piloter ce forum national. Le dernier en date, c’est bien l’ancien Président botswanais Ketumile Masire.
Mzee Kabila est resté intraitable et droit dans ses bottes face aux pressions des puissances occidentales. C’est donc à juste titre que l’avènement de Joseph Kabila relance le processus des négociations politiques intercongolaises. Il aboutit au Dialogue intercongolais d’Afrique du Sud, qui va mettre sur pied une autorité de transition dans le régime " 1+4 " en juin 2003. " Kabila-I " qui avait de pleins pouvoirs s’arrête ici. Comme alors " Kabila-II ", de 2003 à 2006.
Il partage le pouvoir avec 4 Vice-Présidents, dont les plus irréductibles sont Jean-Pierre Bemba Gombo du Mlc, proche de l’Ouganda, qui a en charge le secteur des finances et économie, et Azarias Ruberwa Manywa du RCD/Goma, une création du Rwanda, qui a la haute main sur le domaine stratégique de sécurité et défense.
Il y a aussi un gouvernement de Transition, composé de tous les seigneurs de guerre, ceux-là mêmes qui ont les mains tachées de sang. Kabila réussit tout de même à conduire, sans coup férir, ce régime atypique d’un Président flanqué de quatre Vice-Présidents qui n’ont pas d’ordre à recevoir de lui.
C’est cette autorité de Transition, sous la surveillance de la Communauté internationale, à travers le Comité international de la transition (CIAT) qui a organisé le referendum constitutionnel ayant donné naissance à la Constitution du 18 février 2006. C’est donc l’avènement de la IIIème République.

LES PREMIERES ELECTIONS MULTIPARTITES DEPUIS 1964
Les premières élections multipartites peuvent enfin avoir lieu en RDC depuis 1964. Elles sont fixées en juillet 2006. C’est Kabila qui bat Jean-Pierre Bemba Gombo du Mlc. Mais, ce dernier conteste les résultats et fait état des fraudes massives dans le chef du camp présidentiel.
Les affrontements tournent à la guerre sanglante qui secoue la ville de Kinshasa en mars 2007. " Kabila-III ". Kabila commence son premier mandat démocratique sous le signe de violences postélectorales. Elles vont toutefois s’estomper avec le départ sécurisé en exil au Portugal, du leader du Mlc, Jean-Pierre Bemba Gombo.
Rappelons qu’il est élu sur la promesse de son programme de " Cinq chantiers " qui visent le développement de cinq secteurs-clé qui sont les infrastructures, l’électricité, l’eau, l’emploi et l’éducation. Mais, ce programme requiert pour sa mise en œuvre plusieurs milliards Usd. Ce que la RDC n’a pas.

DES PRETS AVEC DES CONDITIONNALITES IMPOSSIBLES
Les partenaires traditionnels de la RDC, que Kabila a sollicités, proposent des prêts, mais avec des conditionnalités impossibles à tenir. C’est ainsi qu’il se tourne vers la Chine avec sa coopération " gagnant-gagnant ". On connaît la suite. " Kabila-IV " commence avec les élections de 2011.
Mais, ses pourfendeurs sont convaincus qu’elles ont été " chaotiques " dans l’organisation. Etienne Tshisekedi de l’Udps, qui revendique la victoire, s’est autoproclamé Président de la République. Au cours de ce dernier mandat, Joseph Kabila est accusé de déficit de légitimité.
La population est divisée entre ceux qui sont convaincus " qu’il avait volé la victoire à Tshisekedi " et ceux qui croient aux résultats de la CENI de Ngoy Mulunda Nyanga. Cette mandature, la dernière de Joseph Kabila est dominée par des débats enflammés sur " le glissement de son mandat" qui se termine le 20 décembre 2016, du fait que le gouvernement ne fait rien pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnels.
C’est cette polémique de fin de mandat qui empoisonne à ce jour la classe politique, les forces sociales et le peuple congolais. Un dialogue politique national, qui ne fait pas du tout l’unanimité et qui crée davantage des dissensions est toujours en gestation. L’année 2016, qui est essentiellement électorale, commence sans que la CENI publie le nouveau calendrier, celui réaménagé, sans aucune opération préélectorale, alors qu’elles sont nombreuses. 2016 débute donc sur des incertitudes par rapport au processus électoral. KANDOLO M.

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