Comment ne pas faire de parallèle entre les deux Congo ? Ces deux pays quasi frères siamois, dont les Présidents étaient logés constitutionnellement à la même enseigne. Aussi bien Denis Sassou Nguesso que Joseph Kabila n’étaient pas en situation de briguer à nouveau la magistrature suprême. L’un et l’autre ont vécu- le second continue à vivre- la levée des boucliers des dirigeants occidentaux contre les modifications des constitutions en Afrique à l’effet de faire sauter le verrou de limitation du nombre de mandats .
Le congo-brazzavillois Sassou a franchi le Rubicon. Référendum constitutionnel, candidature à la présidentielle fixée au 20 mars 2016. Si la terre ne se dérobe pas sous nos pieds, Denis Sassou Nguesso va très certainement se succéder à lui-même. Ce sera parti pour un mandat de 5 ans ... renouvelablement. Sacré Sassou, peut-on être tenté de s’exclamer.
Lui qui est de loin le Président congolais de Brazza à avoir fait le plus longtemps au pouvoir. De 1979 à 1992, soit 13 ans et depuis 1997 à ce jour, c’est-à-dire 19 ans ! Un total cumulé de 32 ans. Voilà le record de Mobutu pulvérisé ! Car, une autre ère…Sassou se met en place. En silence. Car, en dehors des réserves et des objections du bout des lèvres, les capitales occidentales, qui décernent de bons et de mauvais points aux dirigeants du Sud et surtout d’Afrique, n’ont pas l’air de trop s’occuper du " cas Sassou".
Il en va très différemment de l’autre côté du fleuve Congo. Il ne se passe pas un seul jour sans que l’un ou l’autre plénipotentiaire d’un pays occidental n’en appelle à l’organisation des élections dans les délais et dans le respect de la Constitution.
Que d’émissaires largués sur Kinshasa, juste pour répéter dans toutes les langues que le Président Kabila ne peut se présenter à la prochaine élection présidentielle ! Il y a deux jours, le chef de la diplomatie belge est revenu sur ce qui passe pour la position la mieux partagée par l’Occident et ses technostructures tentaculaires.
Moralité de ce parallèle : si les deux Congo ont en commun jusque la situation constitutionnelle de leurs Présidents respectifs, les censeurs de ce monde semblent s’être fait une religion sur les deux cas. Deux poids et deux mesures. José NAWEJ
