Fidèle à ses humeurs, le Sphinx de Limete vient encore de décevoir les espoirs du pouvoir en place de compter, parmi les abonnés au dialogue, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), première force politique de l’opposition.
C’est une lettre adressée hier, jeudi 27 janvier, à la présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a tout remis en question.
Le charismatique opposant a notifié clairement à la sud- africaine que l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ne prendra pas part au dialogue tel que convoqué par le président de la. République, Joseph Kabila. Le lider maximo rejette également le soutien de l’Union africaine à ces assises.
Il conteste à l’actuel chef de l’Etat, le pouvoir de convoquer le dialogue alors que, dit-il, celui-ci « fait partie du problème ». Tshisekedi s’accroche à sa « feuille de route de sortie de crise » signée en février 2015, qui exigeait un dialogue sous l’égide de la communauté internationale en référence à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et des Résolutions des Nations unies qui appellent à des discussions entre acteurs politiques nationaux en.cas de problème. Le problème, évidemment pour l’UDPS, c’est notamment le contentieux électoral de 2011, la crédibilité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’organisation dans les délais constitutionnels des élections présidentielle et législatives en 20016.
Cette position d’Etienne Tshisekedi a tout pour surprendre Joseph Kabila et son camp au moment où tout semblait presque acquis que l’UDPS prendrait part au dialogue national inclusif convoqué, le 28 novembre 2015 sur ordonnance, par le chef de l’Etat. Surtout que cette décision vient après le séjour à Kinshasa du facilitateur désigné par l’UA, le Togolais Edem Kodjo. Ce dernier était plutôt bien accueilli par le Bureau politique de l’UDPS dans la capitale, mais le dernier mot sur sa crédibilité revenait à Etienne Tshisekedi.
Maintenant, il va sans dire que le vieil opposant n’approuve pas la démarche de l’UA, encore moins la présence d’Edem Kodjo. Voilà pourquoi, dans sa missive à Zuma, Ya Tshitshi insiste sur le «facilitateur convenu par toutes les parties».
Tshisekedi mal compris
Dans son dernier message à la nation pour les vœux de nouvel an, Tshisekedi avait pourtant exprimé; entre les lignes, un regret de voir que les Nations unies rester «sans solution» par rapport à son appel à une médiation internationale pour conduire le dialogue. Mais beaucoup ne l’avaient pas compris. Ils indiquaient que Tshisekedi avait confirmé sa participation au dialogue. Ce qui s’avère une mauvaise appréciation de la situation.
En réalité, Tshisekedi est sur la même ligne que celle présentée par son fils et secrétaire national du parti chargé des relations extérieures qui, après le discours de convocation de dialogue par le chef de l’Etat en novembre, avait réagi sans ambages « L’UDPS ne participera pas au dialogue made in Kabila ».
C’est exactement ce que Tshisekedi dit, en d’autres termes, dans sa lettre à Nkosazana Dlamini-Zuma.
Par Katz