Engagé dans ambitieux projet sportif, le DC Motema Pembe a convaincu plusieurs Français de tenter l’aventure à Kinshasa. Deux d’entre eux nous racontent leurs premiers mois dans la mégapole congolaise.


Habituellement, ce sont les joueurs congolais qui s’exportent vers l’Europe. Jamais l’inverse. En un seul mercato, le DC Motame Pembe a réussi à en recruter cinq pour se donner toutes les chances de concurrencer le TP Mazembe et l’AS Vita Club, qui se partagent les titres de champions depuis 2008. Dans une vaste villa qu’il occupe avec d’autres joueurs recrutés en août dernier par les présidents Gentily Ngobila et Henri Legarda, Kevin Parsemain (27 ans), ancien attaquant du Mans, d’Evian-Thonon-Gaillard et du club américain de Seattle Saunders FC, évoque son arrivée à Kinshasa.

« J’étais en Martinique, mon île natale, quand le directeur sportif Franco Torchia, m’a parlé du Daring. Je pensais poursuivre ma carrière en France, dans un club de National ou de CFA. Après m’être renseigné sur la RDC, j’ai répondu que ça ne m’intéressait guère, car je n’étais pas trop rassuré. » Mais comme Torchia insiste et que plusieurs autres joueurs du Mans sont approchés, Parsemain accepte de se rendre quelques jours à Kinshasa et s’en faire une idée plus précise.

Projet sérieux

« Le projet est sérieux et solide. On m’a proposé un bon salaire avec des primes, et ce qui m’a rassuré, c’est la présence de M. Legarda, l’ancien président du Mans, de Franco Torchia, d’Antoine Selles (directeur général) et d’anciens joueurs du Mans, tels Tony Huston, Salif Cissé, Stelio Marcelin [ces deux derniers ont quitté le DCMP début janvier, NDLR] Mohamed Sissoko et Ladji Zito, un Ivoirien. Sans eux, je ne serais pas venu. Et ça se passe plutôt bien. Pour le sportif, car on est qualifiés pour les play-offs, et pour le reste. On sort de temps en temps. Mais niveau loisirs, c’est assez limité», explique l’attaquant, meilleur buteur du championnat congolais (9 buts) avant les play-offs.

Un tremplin pour Sissoko ?

Mohamed Sissoko (20 ans) n’avait jamais mis les pieds en Afrique, malgré ses origines malienne et mauritanienne. « Ce n’est pas parce que je suis d’origine africaine que c’est facile. Nous sommes solidaires entre français, cela nous permet de tenir. Nous avions été prévenus que la ville pouvait être dangereuse. »

Formé au Mans, passé par Clermont-Ferrand et victime de blessures qui l’ont tenu éloigné des terrains pendant un an, Sissoko a accepté le challenge kinois après une longue réflexion et des conversations avec ses parents qui ont achevé de le convaincre. « C’est un tremplin. En France, après un an sans jouer, je n’avais pas de vraie proposition. J’ai signé un an, et les débuts ont été difficiles », explique le milieu de terrain. « Nos coéquipiers ont eu du mal à accepter nos privilèges : on arrivait à l’entraînement dans une grosse voiture, nos salaires sont plus élevés que les leurs, mais ces avantages nous aident à mieux nous adapter », explique-t-il.

« Aujourd’hui, nous sommes bien acceptés, mais nos adversaires nous disent souvent qu’ils sont chez eux. On s’habitue aussi aux terrains difficiles, à une certaines violence dans les stades et aux longs voyages en bus, dont 18 heures aller-retour pour aller à Kikwit. Je me dis que si on peut réussir ici, on peut réussir partout… »



Alexis Billebault

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