Si la Majorité Présidentielle comprend et partage totalement la démarche de la CENI, côté Opposition et Associations des droits de l’Homme, on en était encore hier, mardi 22 mars, à disqualifier la Centrale électorale dont l’impartialité est remise en cause. La saisine de la Cour Constitutionnelle par la CENI intervient dans un contexte d’un déficit de confiance entre les différents acteurs politiques d’un côté, et, de l’autre,  envers les Institutions de la République qui subissent une cure de désacralisation.

En début de semaine, le Président de la CENI est rentré à Kinshasa après un séjour aux Etats-Unis où il a déployé une intense activité diplomatique pour démontrer qu’il lui est techniquement impossible d’organiser les élections en 2016.  Sur La Voix de l’Amérique, Corneille Nangaa a annoncé qu’il saisirait la Cour Constitutionnelle pour solliciter une extension du délai constitutionnel. Rentré au pays, il ne devrait pas mettre longtemps à finaliser la saisine. Pourtant, le projet de Nangaa a donné lieu à d’intenses et vives réactions aussi bien dans les milieux politiques que dans les rues de Kinshasa, capitale de la RDC. Si la Majorité Présidentielle comprend et partage totalement la démarche de la CENI, côté Opposition et Associations des droits de l’Homme, on en était encore hier, mardi 22 mars, à disqualifier la Centrale électorale dont on dit complètement inféodée au pouvoir.  Le G7, constitué de 7 partis politiques exclus de la Majorité en septembre 2015 pour avoir exigé le respect absolu de la Constitution, a eu les mots durs, très durs. En effet, le G7 considère l’actuelle Direction de la CENI comme le bras séculier de la Majorité Présidentielle. Les éditorialistes se creusaient le cerveau pour chercher à comprendre le motif pour lequel Corneille Nangaa débauche-t-il autant d’énergie pour apporter la preuve de l’incapacité de la CENI à organiser les élections dans le délai, plutôt que de mobiliser le Gouvernement de la RDC et les partenaires extérieurs à accorder davantage des moyens financiers et matériels pour la tenue des élections dans le délai. Lorsque la CENI explique que la révision du fichier électoral doit durer entre 14 et 16 mois, les opposants rappellent que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), à l’issue d’une mission d’audit du fichier électoral à Kinshasa, en septembre 2015, avait conclu que 4 à 5 mois étaient nécessaires pour intégrer les nouveaux majeurs évalués à 8,5 millions d’électeurs et élaguer environ 2 millions de morts.

La saisine de la Cour Constitutionnelle par la CENI intervient dans un contexte d’un déficit de confiance entre, d’une part, les différents acteurs politiques et, de l’autre,  les opposants, dans une certaine mesure les déçus de la Majorité, envers les Institutions de la République qui subissent une cure de désacralisation. La décision de la CENI d’invalider les membres de la Majorité Présidentielle (MP) qui se présentaient en candidats indépendants à l’élection des Gouverneurs de 21 nouvelles provinces, prise dernièrement en réponse à une demande du Secrétariat général de la MP, a sérieusement entamé, dans l’opinion, la crédibilité de cette institution d’appui à la démocratie. A tel point que le Parlement européen a pris, il y a peu, une Résolution sur la RDC dans laquelle les eurodéputés doutent de l’impartialité de la CENI. Quelques jours plus tard, quand les différentes Cours d’Appel, implantées en provinces, ont confirmé la décision de la CENI, les différents candidats invalidés ont crié au scandale. C’est comme pour dire que, quel que soit l’arrêt qu’aura rendu la Cour Constitutionnelle, son acceptation par l’ensemble des forces politiques et sociales serait difficile.  Surtout si la haute Cour accédait à  la requête de la CENI.

La Pros.    

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